Engagement : Surmonter les doutes

1

Lorsqu’un homme et une femme se rencontrent, qu’il s’agisse d’un coup de foudre ou d’une relation qui s’installe au fur et à mesure, d’abord tout doucement, puis de plus en plus durablement, l’interrogation sur l’engagement à avoir et éventuellement à préserver finit par s’imposer avec son lot de doutes à surmonter…

Dans toute histoire amoureuse, à moins de manœuvres subtiles peine perceptibles venant de la femme, c’est l’homme qui prend le courage de l’aborder. Avec moult arguments, il parvient à convaincre cette égérie pour qui il n’a que d’yeux, du sérieux qu’il veut apporter à leur rencontre. Mais lorsqu’il est question d’engagement de sa part, sa flamme à tendance à s’estomper proportionnellement à l’inverse de son engouement initial. Car malgré toute sa détermination à conquérir un cœur, l’homme, à priori de nature volage, donne plus l’impression de vouloir papillonner contrairement à la femme. En amour, il montre souvent moins d’audace à l’attachement que la personne du sexe opposé et a tendance à plus se réserver de toute promesse, ou à tout le moins est évasif.

De fait, généralement dans un couple, il est constaté que la femme est plus encline à la recherche d’avantage de stabilité et avant de franchir l’ultime barrière, exige quelques gages de vœu. C’est d’ailleurs la condition première même pour elle de poursuivre la fréquentation. Cet engagement est du reste à la source de son accord : la femme se montrera systématiquement plus exigeante vis-à-vis de son partenaire avant de céder de peur de vivre une liaison éphémère. Dans le cas de doute, sa réaction, sagesse millénaire ! est souvent de s’abstenir. Dans ce cas, il n’est pas rare que la femme émette parfois quelques appréhensions avant de consolider sa relation quitte à y mettre carrément un terme.

Fanny, une hôtesse du protocole dans une entreprise en vue de Kinshasa, raconte sa liaison : « j’ai rencontré Patrick il y a une année. Tout de suite, mon cœur s’est mis à battre plus que d’habitude pour lui. Son sourire, chacune de ses phrases me désarmaient… Mais, j’ai voulu garder la tête froide pour ne pas succomber à une déception. Avant d’aller plus loin, je voulais m’assurer de quelques garanties… ». La sincérité de l’homme, feinte ou non, n’est jamais prise pour un acquit par la femme, surtout lorsque cette dernière veut se prémunir de déconvenues.

D’emblée, on comprend que par la force des choses, l’engagement se mesure souvent en termes de rapports conflictuels entre ces deux êtres. Il n’en reste pas moins déterminant pour l’avenir de leur entente.

Franchir le Rubicon

-Publicité-

Ainsi, à moins de se contenter d’une aventure sans lendemain, l’un ou l’autre de ces tourtereaux doit parvenir à surmonter les doutes qui peuvent faire obstacles à la réussite de tout engagement. Il s’agit donc de savoir comment obtenir une décision dont les conséquences poussent les gens à se lier, sinon à rompre.

Or, s’il est un fait que la gent féminine est plus disposée à s’engager dans une relation affective, l’homme qui voit venir cette exigence a une propension à se rétracter lorsqu’il ne se sent pas prêt ou que ses hésitations le hantent.

Certains ont même l’habilité de prendre leurs jambes à leur cou.  Parfois, cette situation s’apparente entre l’un et l’autre, au jeu du chat et de la souris.  La question est donc de savoir, dans la mesure du possible, comment amener l’autre à se jeter à l’eau.  Bien souvent, les cartes du jeu sont dans les mains des dames : ne dit-on pas, ce que la femme veut, Dieu le veut ?

- Advertisement -

Surmonter les doutes

Noëlla, journaliste de profession, livre sa stratégie : « J’avais la conviction que nos affinités sentimentales étaient réelles et profondes.  Je devais aider Lucien à surmonter ses doutes.  J’avais constaté que mon gars, comme beaucoup d’autres, avait peur en s’engageant de se sentir emprisonné.  La perte de liberté de se retrouver avec ses amis autour d’une bière, de se voir privé de compétitions sportives amicales le mettait dans l’irrésolution à s’embarquer dans cette « galère » amoureuse.  Je me devais donc d’utiliser les stratagèmes, propres à nous les femmes, pour l’amadouer par des attentions, des gestes, des sourires, le rassurer que je ne lui tiendrais pas rigueur s’il souhaitait satisfaire ses passions.  Il me fallait doser pour qu’il ne se crée pas un mur infranchissable entre sa vie et la mienne … ».

Parfois, les doutes sont plus tenaces.  Néné raconte : « les faits et mon 6e sens ne pouvaient me tromper.   Mon alliance avec Anthony se raffermissait au fil des jours. Mais quand j’essayais de lui arracher des aveux sur son attachement, sa réponse était évasive et son comportement manquant d’affection expressive me rendait parfois dubitative.  J’ai fini par le mettre sur le compte de statut d’homme Africain, souvent peu démonstratif, surtout devant les membres de sa famille de peur de se voir taxé d’envoûté par sa moitié et d’être leur risée … ».

A l’inverse, le doute peut aussi se manifester chez l’homme.  John, conseiller de cabinet ministériel, régulièrement en mission de service avait rencontré Sylvie à l’occasion d’un de ses nombreux voyages.  Tout de suite, le contact s’est établi entre les deux.  Il ressentait au fond de lui la volonté de s’engager vis-à-vis d’elle, mais il se posait plusieurs questions sur sa compagne, une commerçante hyper dynamique, toujours entre deux bureaux pour vendre sa marchandise achetée à Dubaï, en Turquie ou en Chine.  N’était-elle pas trop vénale ? Peut-elle lui préférer à un autre qui aurait une situation plus enviable que la sienne ? Il fut amené à changer d’opinion devant l’attitude de sa conquête qui se confiait à lui, discutait avec lui de projets communs et se préoccupait à le mettre à l’aise, en lui prodiguant des conseils encourageants pour leur progrès…

Entre engagement et désengagement

A force d’aller à la recherche de son âme sœur, on est en principe censé mettre un terme à sa course : la démarche est en soi vitale.  L’engagement, ou en tout cas ses perspectives, sont les premiers tests du sérieux de rapports amoureux solides.  Mais en même temps, il faut toujours se garder de toute précipitation : il ne faut surtout pas forcer la nature au risque de tout perdre alors qu’il aurait suffi, sans brûler les étapes, de donner du temps au temps.  Et aussi donner de l’amour à l’amour, car celui-ci se mérite, se nourrit pour se gagner.  Ce sentiment impose un effort permanent pour pousser son alter ego par finir à se soumettre aux vœux de Cupidon, sans être en mesure de se dérober.

Certes, les actes d’attachement se traitent au cas par cas, mais dans l’ensemble leurs succès dépendent d’un subtil dosage d’ingrédients. Parmi ceux-ci, se retrouve la confiance, laquelle estompe la peur de l’inconnu qui plane sur les lendemains ou sur les préjugés face aux inquiétudes par rapport à des expériences malheureuses, à la base du report des résolutions à une affection durable.  L’apaisement a également sa part dans les attitudes dénuées de tout harcèlement propice à mettre mal à l’aise, de toute jalousie qui sans cesse fait poser à la femme la question de savoir si elle est effectivement aimée ou encore de tout soupçon sur la fidélité au sein du couple. La mise en exergue de la portion de féminité et de masculinité présente à des degrés différents dans chacun des êtres humains n’est pas à négliger en vue de l’utilisation réciproque de séduction ou de tendresse afin de réussir la merveilleuse alchimie des contraires qui s’attirent.  La sincérité dans les agissements et dans l’examen des questions à aborder doit aussi avoir lieu en poussant les interlocuteurs à rejeter ce que chacun des sexes a en excès : plutôt que de privilégier les caprices ou l’intransigeance de la femme à l’égard de l’entourage de son partenaire (« ou c’est eux ou c’est moi ! ») d’un côté, le machisme chez l’homme lequel veut maintenir sous sa coupe sa compagne, mieux vaut cultiver la sensibilité de l’une ou le sens de camaraderie du second.

A un autre niveau, il est fondamental de maintenir un certain détachement, dans les limites de l’acceptable, pour ne pas se montrer trop envahissant, ni déifier exagérément son amoureux pour ne pas lui donner la grosse tête, sans toutefois manifester trop d’éloignement non plus, car c’est bien connu « loin des yeux, loin du cœur ».  De plus, si l’amour est souvent lié à l’effacement de soi, voire au sacrifice au profit d’autrui, il n’en reste pas moins indispensable de se faire valoir, de se faire désirer et de se montrer important faute de perdre quelque chose de précieux.

De la sorte, une fois atteinte cette première étape des conditions d’engagement, étant entendu que celui-ci puise dans ses propres ressorts, il finit par se débarrasser de cette crainte presque obsessionnelle qui pousse souvent à ne pas franchir le pas ni à se jeter à l’eau, après que chacun ait compris la nécessité de ne pas franchir la limite du tolérable. Et au total, parce que rien n’est jamais évident dans la vie des hommes, le renforcement des liens dans un couple est en fait la résultante d’une victoire sur les doutes, les hésitations.  Il se bâtit dans ce qu’il convient de considérer comme un paradoxe : pour que l’engagement se réalise, il est indispensable de réussir… un désengagement par rapport aux comportements et attitudes qui en sont les ennemis.  

- Advertisement -

1 commentaire
  1. Cédric dit

    Amour eternel

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.