Patient Sayiba Tambwe : « L’Ogefrem contribue à la matérialisation de l’Emergence de la RDC »

Homme de terrain, travailleur et constamment à la quête du meilleur résultat, le Directeur Général de l’Office de Gestion du Fret Multimodal (Ogefrem), à bâtons rompus, a présenté son bilan à la tête de cette entreprise publique qui ne cesse de battre tous les records de performance.
Prouesses, défis, obstacles, climat des affaires et perspectives, Patient Sayiba a déployé un argumentaire XXL démontrant la large contribution de l’Ogefrem dans le projet de l’Emergence de la République Démocratique du Congo à l’horizon 2030.

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Heshima Magazine : La Rdc aspire à son émergence à l’horizon 2030 et à son développement durable en 2050. Pour y parvenir, elle s’est dotée d’un Plan national stratégique de développement sur lequel le Programme du Gouvernement se base pour orienter l’action publique. A quel niveau pensez-vous que l’Ogefrem contribue à sa matérialisation ?

Patient Sayiba : En sa qualité de Bras séculier de l’Etat congolais dans le domaine de la gestion du fret congolais à l’importation et à l’exportation, l’Ogefrem participera à la matérialisation de l’émergence de la Rdc en agissant sur les segments et les facteurs susceptibles d’impulser ce développement. Il s’agit notamment de mettre en œuvre les actions suivantes :

  • Contribuer à l’accroissement de la capacité financière de l’Etat, grâce à son assistance à l’objectif de maximisation des recettes du Trésor Public, notamment par la communication, au cordon douanier, de la vraie valeur des marchandises et ce, grâce aux instruments de couverture et de traçabilité du fret développés et mis en œuvre par l’Ogefrem à cet effet;
  • Développer les plateformes logistiques aux points stratégiques de rupture de charge afin de faciliter le déroulement du commerce international du pays et briser le caractère
    semi-enclavé de la République Démocratique du Congo. Nous savons tous que la fluidité du commerce international est source de croissance et de développement économique pour tout Etat ;
  • Apporter l’assistance de proximité aux Chargeurs (Opérateurs économiques) de manière à faciliter non seulement le déroulement de leurs activités mais aussi l’expansion de leurs
    affaires. En effet, plus les entités microéconomiques se développent, elles impactent globalement directement les performances macroéconomiques du pays ;
  • Jouer un rôle actif dans la diplomatie économique de la République Démocratique du Congo, avec l’objectif de promouvoir son commerce extérieur

L’Ogefrem est résolument engagé dans la phase de son développement à la suite de sa transformation intervenue en 2009 qui étend son champ d’action à l’ensemble de la chaine de
transport du fret multimodal
;

L’Ogefrem est aussi considéré aujourd’hui comme hier, comme un bras du Gouvernement devant jouer un rôle majeur dans la promotion du commerce extérieur et l’intégration régionale.

Quelles sont les stratégies mises en œuvre pour réaliser efficacement ce mandat ?

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  • Participer, pour porter haut la voix de la RDC, dans tous les séminaires, conférences et forum internationaux traitant des questions relatives au commerce extérieur, au transport et à la logistique internationale ;
  • Apporter l’appui et l’accompagnement aux chargeurs de certaines filières (café – cacao) pour faciliter leurs transactions à l’international ;
  • Implanter à l’étranger et rendre opérationnels les Centres d’Informations Economiques et Commerciales de la République Démocratique du Congo ;
  • S’impliquer activement au côté des autres institutions et organismes nationaux dans le processus que notre pays va enclencher dans le cadre de la mise en œuvre de la Zone de Libre Échange Continentale africaine pour le développement économique et l’émergence du continent.

HM : On entend de plus en plus parler de la FERI, de la FERE et de l’AD et certains estiment qu’il s’agit là d’une autre forme de tracasserie que l’on impose aux opérateurs économiques par
l’Ogefrem.
De quoi s’agit-il au juste et quelle est l’importance de ces instruments ?

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PS : Permettez-moi de rappeler une fois de plus que la mission principale confiée à l’Ogefrem par le Législateur est la gestion du fret. Ce dernier constitue un élément ou un outil de souveraineté entre les mains de chaque Etat. La gestion du fret revêt un caractère régalien non seulement du fait de l’exercice de cette souveraineté, mais aussi à raison des impératifs sécuritaires qui imposent le contrôle et la traçabilité de toute marchandise entrant et sortant du territoire national.

C’est dans ce cadre que l’Ogefrem a développé et mis en place des instruments de couverture de fret, à savoir :

  • la Fiche Electronique des Renseignements à l’Importation, FERI ;
  • la Fiche Electronique des Renseignements à l’Exportation (FERE), ainsi que
  • L’Attestation de Destination, AD, appelés sous d’autres cieux Bordereau Electronique de Suivi des Cargaisons (BESC)

HM : Comment voyez-vous l’Ogefrem dans 5 ans 10 ans et comment pensez-vous y parvenir ?

PS : La vision managériale de l’Ogefrem pour les 5 à 10 prochaines années repose sur deux piliers majeurs et intrinsèquement liés, à savoir :

  • D’une part, la poursuite et la consolidation des acquis des réformes mises en œuvre au cours de ces deux dernières années, lesquelles visent globalement l’efficacité et l’efficience dans l’accomplissement des principales missions assignées à l’Ogefrem par l’Etat ainsi que l’amélioration de la qualité des services rendus aux chargeurs, avec en ligne de mire la contribution substantielle à la lutte contre la fraude douanière en vue de la maximisation
    des recettes notamment en faveur du Trésor Public ;
  • D’autre part, l’amélioration de la gestion et du fonctionnement de l’Ogefrem sous toutes ses formes, notamment sur les plans administratif et organisationnel, financier, technique,
    social et personnel, y compris le renforcement des capacités des ressources humaines.

En dix ans, l’Ogefrem se propose d’être effectivement :
➢ Un organe assurant la couverture intégrale du fret, quelle que soit la façade desservie par les importations et les exportations ;
➢ Un multiplicateur des recettes publiques, grâce notamment à la communication au cordon douanier de la vraie valeur des produits importés ;
➢ Une véritable banque aussi bien des données commerciales de l’économie congolaise, que de celles relatives au transport et à la logistique internationale;
➢ Un gardien du contrôle et de la sécurité des cargaisons ;
➢ Un régulateur et un facilitateur du commerce international, grâce notamment à la soudure à opérer aux différents points de rupture des charges par le développement et l’opérationnalisation des plateformes logistiques ;
➢ Garant et accompagnateur de la RDC dans le processus de la mise en œuvre de la Zone de Libre Echange Continentale africaine pour le développement économique et l’émergence du continent ;
➢ Défenseur acharné de la lutte en faveur de la suppression des barrières commerciales et de l’appui à la fluidité du trafic du fret ;

➢ Opérateur assurant la veille dans les corridors de désenclavement, aux fins de réduire sensiblement l’incidence des coûts élevés des transports qui grèvent la compétitivité de notre économie ;
➢ Un Office complètement digitalisé, accomplissant avec efficacité ses différentes missions et, à la faveur du numérique, utilisant les outils d’une gestion moderne et conforme aux meilleures pratiques internationales ;
➢ Un cinquième acteur à part entière dans l’ordre opérationnel aux frontières ;
➢ Un acteur incontournable et occupant une place de choix dans le concert des établissements publics et entreprises du portefeuille de l’Etat congolais, notamment grâce à son ancrage et son déploiement à travers le pays, la qualité des espaces de ses bureaux, la compétence et la bonne santé de ses ressources humaines…

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