Les Bissau-guinéens ont débuté l’année 2020 avec un nouveau Président pour conduire aux destinées de leur pays. SISSOCO EMBALLO a remporté le second tour de la présidentielle avec 53,3 % des voix, battant ainsi DOMINGOS SIMOES PEREIRA pourtant favori à l’issue du premier tour. Qui est SISSOCO EMBALLO ?
Taillé pour diriger !
UMARO SISSOCO EMBALLO est un Général de brigade à la réserve. Ce titre, il l’a largement mis en avant tout au long de sa campagne électorale.
47 ans, l’actuel Chef de l’État Bissau-guinéen est un expert des questions africaines et du Moyen-Orient. Certains médias affirment que sur ces questions, il est consulté par plusieurs autres Chefs d’État africains. Ce musulman marié à une chrétienne et père de 3 enfants est un intellectuel au vrai sens du mot. Il dispose d’un diplôme en relations internationales de l’Institut supérieur des sciences sociales et politiques de l’Université technique de Lisbonne au Portugal, il a fait un master et PhD en relations internationales et sciences politiques à l’Université Complutense de Madrid en Espagne. Son cursus ne s’arrête pas là pourtant. Il a aussi suivi des cours de Défense nationale au Centre d’Études supérieures de Défense d’Espagne avant d’entamer une formation en renseignement militaire au Center Strategic Security, à Tel-Aviv.
Le Président sortant de la Guinée Bissau, José MARIO VAZ, le nomme Premier Ministre le 18 novembre 2016.
Quelques mois plus tard, il démissionne de ce poste dans une atmosphère pas très sereine. Après sa démission, il explique à l’Agence France Presse qu’il n’est pas quelqu’un qui aime le pouvoir pour le pouvoir. « Je ne suis pas quelqu’un qui s’accroche au pouvoir. Si le président ne me fait pas confiance, je n’attendrai pas d’être limogé, je partirai » disait-il en janvier 2018. C’est en août 2018 que SIS-SOCO EMBALLO et d’autres dissidents du Parti Africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), parti au pouvoir, vont créer le Mouvement pour l’Alternance démocratique (MADEM-G15), le parti qui a porté sa candidature à la présidentielle de 2019.
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Victoire à l’arraché !
L’issue du premier tour, SISSOCO EMBALLO est en retard de près de 12 points sur son principal rival DOMIN-GOS SIMOES PEREIRA. Celui-ci est loin d’être un poids mouche. Il est un adversaire de taille. DOMINGOS est en effet, le chef du plus ancien parti politique de la Guinée-Bissau et c’est aussi lui qui dispose de la majorité parlementaire. Pour le battre au second tour, SISSOCO EMBALLO s’est vu obligé de nouer des alliances avec les candidats malheureux du premier tour, dont le Président sortant.
Bien qu’élu Président, la plus grosse difficulté qui l’attend sera de composer avec un parlement qui lui est hostile, acquis à l’opposition.
Conscient de cette réalité, il ne cessait de répéter pendant sa campagne qu’il serait le président de tous les Bissau-Guinéens.
Les coalitions à la tête d’un Etat africain, voilà une réalité qui n’est pas une nouveauté sur le continent. Le cas le plus récent étant celui de la RDC où l’actuel Président, Félix Antoine TSHISEKEDI a remporté la Présidentielle sans, cependant, obtenir la majorité au Parlement où le Front Commun pour le Congo, plateforme politique de Joseph KABILA détient plus de 300 sièges sur 500.
Au-delà des égos et des intérêts partisans, le nouveau Président Bissau-Guinéen est appelé à relever le défi de diriger sans majorité parlementaire ceci, pour le bien-être de sa population.
Job BUNANA MUKEND
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