Le 9 décembre 2019, le Conseil européen a annoncé la levée des sanctions et autres mesures restrictives contre quelques dignitaires congolais du régime de Joseph KABILA, parmi lesquels Lambert MENDE OMALANGA. Une victoire décrochée non sans peine après un long chemin de croix qui aura duré plus de deux années au cours desquelles l’ancien Ministre de la Communication et Médias n’avait que la justice divine pour prouver tout le contraire de ce qu’il lui était reproché.
Il sied ici de rappeler qu’au mois de mai 2017, les pays de l’Union Européenne avaient pris quelques mesures restrictives à l’encontre de Lambert MENDE OMALANGA entre autres l’interdiction de circuler librement dans les pays de la zone euro. Dans l’article « Lambert MENDE, le souverainisme comme un dogme », publié dans l’édition du mois de novembre de votre magazine, le précité exprimait toute son aisance de passer des beaux jours dans son pays la République Démocratique du Congo où il conserve le statut de digne fils. Se vantant d’avoir effectué une grande partie de sa formation universitaire en Europe, le meilleur élu de la Province du Sankuru affirmait sans subterfuges qu’il ne regrettait pas la décision de l’Union Européenne car il n’avait rien à se reprocher.
L’arbitraire, le dada de l’Europe !
Alors que le Congo était en ébullition à l’annonce de la levée des mesures restrictives contre le Député national Lambert MENDE, le concerné a accueilli cette nouvelle avec sérénité, à en croire son entourage, l’homme a toujours attendu cela. Il savait pertinemment bien que ce jour arriverait où sa réputation sera lavée.
L’Union Européenne reprochait à Lambert MENDE d’ « avoir fait obstacle à une solution consensuelle et pacifique en vue des élections en RDC ». Une assertion que plus d’un analyste de la politique congolaise pouvait réfuter connaissant la position du précité quant à l’organisation des élections, affirme un proche de l’ancien porte-parole du gouvernement congolais sous Joseph KABILA.
Ce dernier renchérit en présentant la grande activité et les succès décrochés par la Convention des Congolais Unis (CCU) parti de Mende OMALANGA aux dernières législatives congolaises, ne peut remporter des élections que celui qui s’y est préparé. Lambert MENDE ne pouvait faire obstacle aux élections en RDC sachant que son parti affûtait les armes pour en sortir vainqueur. Toute situation ayant été à la base d’un report des élections avait pour origine une incompréhension autour des dispositions constitutionnelles ou encore des problèmes logistiques soulevés par la Commission Électorale Nationale Indépendante (Ceni).
Une victoire diplomatique !
Lever des mesures restrictives n’a jamais été une évidence. Même lorsque les faits à l’origine de celles-ci viennent à disparaître, la levée des mesures quant à elle, ne sait être automatique.
Les sanctions contre des dignitaires congolais, une bonne dizaine, étaient relatives à l’organisation des élections en République Démocratique du Congo. Des dirigeants occidentaux croyaient avec obstination que l’ancien président congolais Joseph KABILA tenterait un forcing en violant la constitution. Ils ne comprenaient rien à sa stratégie et se contentaient que des reports des élections et de la non-désignation d’un dauphin par KABILA,
qui ne pouvait plus se représenter à la Présidentielle pour un troisième mandat pour en déduire un inévitable hold-up électoral. Pour l’en dissuader, rien de plus pratique que des sanctions et des mesures restrictives à l’encontre des dignitaires congolais.
Coup d’épée dans l’eau, KABILA ne cédera pas à ce chantage et offrira même une alternance historique à son pays. Une leçon de démocratie et de totale indépendance du Congo, mieux de l’Afrique.
La diplomatie suppose le respect mutuel entre États et une non-ingérence dans les affaires internes d’un pays souverain. Depuis le 25 janvier 2019, la RDC est dirigée par un opposant, Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, fils de l’opposant historique Étienne TSHISEKEDI wa MULUMBA dans une forme de coalition avec le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph KABILA, vainqueur des législatives. Un environnement qui appelle à la confiance des partenaires. Le Fcc en entrant dans cette coalition au pouvoir avec le Cap pour le Changement (Cach) du tandem TSHISEKEDI-KAMERHE avait pesé de toute sa masse pour que le prochain patron de la diplomatie congolaise fasse tomber toutes ses sanctions qu’il traite d’arbitraires.
Et lors de sa tournée en Belgique à la mi-septembre 2019, le Président Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO qu’accompagnait au cours de ce périple, la ministre d’État aux Affaires Étrangères, Marie TUMBA, n’avait pas fait dans la demi-mesure. L’homme d’État avait appelé ses partenaires européens à revoir leurs sanctions afin que l’avenir du Congo ne soit pas hypothéqué et que l’avion de la coalition décolle sans atermoiements.
Que cerise sur le gâteau !
Belle victoire de la diplomatie congolaise que l’honorable Lambert MENDE OMALANGA ne boude pas non plus. Pour lui, c’est un plaisir de plus. Lorsqu’il doit s’exprimer au sujet de cette nouvelle opportunité de circuler librement en Europe, celui qui est un des meilleurs élus du Congo aux dernières législatives nationales, remercie le Président TSHISEKEDI pour son implication personnelle et son respect de la parole donnée.
Il y va également de son souverainisme dogmatique en déclarant : « je continue à me poser la question sur la nature des relations que mon pays entretient avec l’Europe et je continue de désapprouver ce qui est une mise sous tutelle de mon pays. Personne ne peut être condamné comme cela a été le cas ces trois dernières années sans avoir le droit de se défendre ».
Dans l’entre-temps, ce leader incontesté du Sankuru qui, de l’avis de plusieurs, est une fierté congolaise, s’est refait une santé politique et scientifique. L’homme est régulièrement dans des matinées politiques de son parti dont il étend les tentes, mais aussi dans des conférences scientifiques sur des campus universitaires. À en croire un de ses proches ayant requis l’anonymat, l’homme est en train de finaliser l’édition d’une énième autobiographie. Vivement la publication de ce précieux sésame !
Tshibuyi Emmanuel Tshiya