Une vitrine pour les locaux
Les années 2007 et 2008 sont déterminantes dans l’histoire du football africain. C’est au cours de cette période que le Comité exécutif de la CAF lève l’option périlleuse d’organiser une Coupe d’Afrique réservée aux joueurs évoluant sur le continent. Une question longuement débattue au Caire où se trouve le siège de la CAF avant d’être en fin de compte entérinée à Johannesbourg en janvier 2008. Pour la première édition qui se tient en Côte d’Ivoire en 2009, huit équipes réparties en deux groupes s’affrontent, il s’agit du Zimbabwe, de la Côte d’Ivoire pays organisateur, de la Zambie, du Ghana, de la Tanzanie, du Sénégal, de la Libye et de la République Démocratique du Congo qui sortira vainqueur de cette première édition. Pour la CAF l’objectif est clair, offrir une vitrine aux joueurs évoluant en Afrique. Cela a été largement atteint dans la mesure où la scène internationale a découvert de grands talents à l’exemple de Trésor Mputu, le joueur de la RDC qui sera sacré meilleur joueur de la compétition ou encore le zambien Given Singuluma qui finira à la première marche du podium des buteurs, des statistiques qui lui ouvriront les portes du mythique club Tout Puissant Mazembe de la RDC. Après ce premier succès, la Confédération Africaine de Football que dirigeait l’emblématique camerounais Issa Ayattou décidera de faire passer le nombre d’équipes à seize (16).
La RDC, l’équipe à (a)battre
Avec le Zimbabwe et l’Ouganda, la République Démocratique du Congo compte le plus grand nombre de participations, cinq au total. Un ratio loin d’être de la simple figuration, les Congolais ont toujours atteint au moins le deuxième tour de la compétition sauf en 2011 et en 2014 où, dirigés par le sélectionneur Santos Muntubile, les léopards de la RDC ont été sortis en quart de finale. Pour les deux autres participations, c’est en vainqueurs que les joueurs congolais sont rentrés à Kinshasa, ayant remporté la finale de 2009 face au Ghana et celle de 2016 face au Mali. Et même si elle n’est pas tenante du titre, la RDC fait tout de même figure de favorite d’une part suite à son palmarès dans la compétition et d’autre part, suite à son retour avec comme ambition de ne pas faire piètre figure. C’est d’ailleurs dans cette perspective que la Fédération Congolaise de Football Association (FECOFA) a rappelé Florent Ibenge Ikwange, le sélectionneur qui avait conduit la RDC au dernier lors du Chan Rwanda 2016, pour tenter de rééditer l’exploit de Kigali. Celui qui passe pour le meilleur entraîneur congolais aux vues de ses statistiques, devra composer avec une équipe sans leader apparent et sans génie de type Mputu Trésor ou encore Meschak Elia. Seule son expérience saura militer pour lui face à des adversaires coriaces comme les voisins congolais connaissant bien le jeu de la RDC et qui l’avaient éliminé lors des qualifications au Chan 2018. Il faudra également faire attention aux Libyens et aux modestes Nigériens qui ne voudront pas sortir par la petite porte.
Les records du Chan
La sixième édition du Championnat Africain des Nations (CHAN) réservera assurément d’innombrables surprises. En attendant, voici quelques statistiques alléchantes de précédentes éditions :
• RDC : vainqueur de la compétition à deux reprises (2009 et 2016) détient le plus grand nombre de titres ;
• RDC, Zimbabwe et Ouganda : avec quatre participations chacun à une phase finale, ces pays présents au Cameroun vont concourir pour la cinquième fois ;
• Ayoub El Kataabi : pure révélation du Chan 2018, le buteur zambien détient le record du nombre des buts dans une seule compétition (9 buts), il égale le record détenu par le congolais Ndaye Mutumbula dans l’autre compétition africaine, la Coupe d’Afrique des Nations.
Chris MUMPAKANI