En vue de respecter le délai constitutionnel, le président de la CENI a attiré l’attention des députés nationaux sur les trois périodes et huit phases du processus électoral et leurs activités opérationnelles. «Contrairement à l’opinion largement répandue qui réduit l’organisation des élections au jour du scrutin, le processus électoral est une séquence d’activités planifiées dans le temps, plutôt qu’une série d’événements organisés de façon discontinue. L’ensemble de ces activités constitue le cycle électoral », affirme-t-il en précisant que les élections sont organisées en tenant compte du contexte spécifique de chaque pays. « Le contexte congolais, en l’occurrence, est particulier en ce qu’il obéit à ses propres réalités géographiques, démographiques, sécuritaires, politico-administratives, socioéconomiques et culturelles », insiste-t-il.
Un grand retard accumulé
Au regard de ce qui doit être fait d’ici à 2023 comme opérations pré-électorales, électorales et postélectorales, le processus connait déjà un grand retard. « Plus tôt les préparatifs commencent, mieux c’est. Il est évident que certaines de ces activités auraient dû débuter dès 2019. C’est notamment le cas des réformes et le changement des animateurs de la CENI », relève le président de la CENI.
À elles seules, les opérations pré-électorales comportent cinq phases : le cadre juridique, la planification stratégique et mise en œuvre, la formation des agents électoraux et éducation des électeurs et des candidats, l’accréditation des témoins et des observateurs, la campagne électorale (accès aux médias, régulation des médias).
Toutefois, Corneille Nangaa prévient : « Ces phases constituent le déroulement du cycle électoral obéissant aux standards reconnus internationalement comme critères de base pour l’organisation des élections démocratiques, libres et transparentes. La mise en œuvre desdites phases n’est nullement soumise aux aléas et jeux d’intérêts politiques. Une fois lancées à travers un chronogramme approprié, elles doivent impérativement se réaliser de façon continue et dans un ordre inaltérable ». Néanmoins, il estime que ces retards sont rattrapables avec la volonté, les moyens et une planification judicieuse.
Par ailleurs, M. Nangaa annonce que non seulement le débat sur la qualité du fichier électoral va s’inviter dans les jours à venir, mais aussi, il faudrait du temps pour la réception et le déploiement du matériel électoral. « Quoiqu’il en soit, il y a lieu de noter que l’organisation des élections relève de la volonté politique », argue l’expert président de la CENI.
Pour ce qui est du préalable de recensement général de la population avant l’organisation des élections, Corneille Nangaa estime que « lier les élections au recensement général de la population est dangereux, dans la mesure où les deux activités ne dépendent pas des mêmes institutions et n’obéissent nullement aux mêmes contraintes calendaires ».
HESHIMA