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Nicolas Kazadi : Nation un « digne technocrate » à la tête des Finances

Après deux mois d’interminable attente, le gouvernement du Premier ministre Sama Lukonde a enfin été publié. Parmi les figures qui font leur entrée dans cette équipe gouvernementale, on note celle de Nicolas Kazadi, parti de la diplomatie aux Finances.

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Portrait !

 Nicolas Kazadi, 55 ans, hérite d’un poste pour lequel l’opinion congolaise y pensait le moins. Mais sa présence dans le sillage des finances congolaises le prédisposait à être une des cartouches de Félix Tshisekedi à ce portefeuille stratégique.

 Quand il quitte le PNUD à Lomé (Togo) pour rejoindre son candidat à la présidentielle de décembre 2018, Nicolas Kazadi ne pouvait encore imaginer l’ascension locale qui l’attendait.

 Profil de technocratie

 Bien que politique, puisque présent au sein de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) du vivant d’Etienne Tshisekedi jusqu’à ce jour, Nicolas Kazadi a cependant gardé son profil de technocrate. D’abord, en 1991, il décide de retourner au Zaïre et débute une carrière à la Banque centrale. Il devint un cadre jusqu’à son départ en 1995, quand il rejoint le ministère des Finances en tant que conseiller économique et financier du ministre.

En 1997, il retourne à la désormais Banque Centrale du Congo jusqu’en 1998, avant de partir en France pour rejoindre l’École Nationale d’Administration.

 Avant son départ pour l’Europe, il exerce comme membre de la Cellule Technique pour la Réforme Monétaire (CETEREM), l’équipe chargée de concevoir et de mettre en œuvre la réforme monétaire du nouveau Congo, sous le président Laurent-Désiré Kabila. Cela, avec la réintroduction du franc congolais.

En 2001, il retourne de nouveau au pays et devient directeur général de la Chambre de Commerce et d’Industrie de France à Kinshasa. En janvier 2002, il rejoint la Banque Africaine de Développement (BAD) à Abidjan, en tant que conseiller et directeur exécutif par intérim, représentant cinq pays d’Afrique centrale, en l’occurrence le Burundi, le Cameroun, le Congo, la RDC et la République centrafricaine.

Talent de négociateur

 Ayant quitté ses fonctions à Lomé en 2018, Nicolas Kazadi est nommé ambassadeur itinérant le 7 mars 2019. Avec cette casquette, il sera quasiment à tous les rendez-vous des négociations.

Dans un dossier où Dig Oil, un pétrolier sudafricain, a réussi à faire condamner la RDC, en 2018, à une indemnisation fixée à 617 millions de dollars pour lui avoir retiré le bloc 1 du lac Albert au profit de l’homme d’affaires israélien, Dan Gertler (avec ses firmes Caprikat et Foxwhelp), Nicolas Kazadi s’est particulièrement illustré dans des tractations pour tirer le pays d’affaire.

  Au cours des négociations les tractations, l’homme a réussi un « acte transactionnel » négocié avec Dig Oil. Ce qui a fait passer le montant des indemnisations dues au pétrolier sud-africain de 617 à 300 millions de dollars et l’octroi d’un nouveau permis au groupe pour résoudre ce litige.

« Digne » technocrate

Licencié en planification du développement à l’université Marien Ngouabi de la République du Congo, détenteur d’une maitrise en macroéconomie, Nicolas Kazadi a poursuivi d’autres études en France, à l’Université Paris I, Panthéon-Sorbonne, d’où il devient titulaire d’un diplôme de troisième cycle en économie.

 Lors de ses deux dernières années où il a exercé comme ambassadeur itinérant, cet économiste n’a pas lâché d’une seule semelle son domaine de prédilection. Il maitrisait déjà beaucoup de dossiers dans le secteur des finances.

Le 12 avril, jour de sa nomination au poste de ministre des Finances, son prédécesseur, José Sele Yalaghuli, n’a pas tari d’éloges à son sujet : « J’ai le réel bonheur de passer le flambeau à un digne technocrate qui est parfaitement au courant des dossiers. »

Un « digne technocrate » qui se confrontera à un défi colossal : celui de redresser les finances d’un pays qui peine à augmenter la mobilisation de ses recettes. Et même en pleine crise économique due à la pandémie de Covid-19, ce pays conserve toujours un train de vie des institutions ne reflétant pas la réalité économique du pays.

Dido NSAPU

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