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Tribune: La RD Congo doit arrêter l’approche de bouc émissaire dans les relations internationales

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C’est avec grand intérêt que je suis l’évolution de la situation sécuritaire de notre pays depuis l’instauration de l’état de siège dans la partie Est de notre pays.

Beaucoup de déclarations ont depuis lors été lues et entendues, émanant d’éminentes personnalités, les unes étant pour, les autres défendant la position contraire.

Ici, comme compatriote éclairé et avisé, et comme ancien collaborateur du secrétaire général d’Amnesty International, j’aimerais partager mon point de vue.

Ne voyons pas toujours le mal ailleurs. Ne laissons pas aux autres nations la responsabilité de défendre notre pays, la RDC. Si nous ne le faisons pas, alors ne condamnons pas les autres pays quand ils défendent leurs nations.

Pour les récentes déclarations du Chef de l’Etat Rwandais concernant l’instabilité chez nous, ma lecture de ses déclarations est que le Rwanda est désolé que les commanditaires du rapport ne semblent pas s’ afficher et compléter le rapport qui accuse cinq pays. L’hypothèse sur le double génocide est une approche vue par le Rwanda comme une stratégie de diluer ou nier le vrai génocide délibéré des tutsis, mais curieusement notre compatriote Dr. Denis Mukwege en fait son cheval de bataille, d’où la suspicion des forces invisibles derrière lui. Une politisation d’ un rapport non soumis à la vérification ni aux compléments de recherche suggérés dans ses conclusions. Ces considérations deviennent délicates et provocatrices aux Rd congolais du fait de notre fierté pour notre Prix Nobel.

Concernant l’instabilité à répétition à l’Est de notre pays, nous ne pouvons pas les nommer comme génocide, car c’est complexe comme contenu : Génocide signifie crime planifié visant à supprimer une ethnie, race, groupe social donné.


Mr. Jean-Pierre ALUMBA LUKAMBA
Directeur Exécutif International de la Diaspora Africaine pour le Développement,
Expert en Migration, Stratégie et diplomatie.

Tandis que ce qui se passe chez nous, par exemple : En Ituri, luttes fratricides de contrôle des ressources naturelles : eau, terres arables et hégémonie sociale. Conflit interethniques sans plan ni actions délibérés d’extermination. À Beni ça ressemble à la terreur sans choix de victimes.

 À Minembwe : rivalités ethniques sporadiques accompagnées de vols de bétail avec meurtres de temps en temps mais sans effort délibéré d’éradication d’un groupe social donné. Je pense que nous devons d’abord documenter les massacres : victimes, survivants, causes et acteurs des tueries et après définir exactement de quoi il s’agit de génocide ou massacres etc. Ce n’est pas le nombre qui détermine le nom mais l’idéologie et la méthode de chasse à l’homme.

Tous les intérêts des pays ne convergent pas malheureusement même quand diplomatiquement tout semble être au beau fixe. Le Président Kagame défendait sa position par rapport aux allégations du rapport Mapping sur le Rwanda suggérant qu’il y a eu génocide des hutus réfugiés dans les camps des réfugiés alors que le Rwanda les a libérés des mains des génocidaires armés et rapatriés au Rwanda. A mon humble avis, je ne pense pas qu’il avait l’intention d’ignorer la violence au quotidien que nos compatriotes de l’Est subissent. La rwandophobie suite à l’intox fait que les messages ne sont pas lus en lignes mais entre les lignes. Concernant le soutien à nos FARDC, j’estime que nos militaires au front n’ont pas besoin de notre pitié nationale. La meilleure façon de les soutenir, c’est d’améliorer leurs conditions de vie et de travail. Un budget national conséquent devrait être alloué pour la défense, les renseignements et la protection de notre pays. La base d’une bonne armée c’est la discipline et la morale. Un militaire au front ne peut pas avoir une bonne morale aussi longtemps que sa prise en charge et celle de sa famille est précaire. Nos militaires et policiers méritent notre considération, dans le cadre de la redistribution de nos richesses nationales, ils doivent aussi être des bénéficiaires.

Notre pays va décoller le jour où nous allons collectivement avoir une vision commune pour le développement de notre pays, une vision qui va inclure une bonne politique de bon voisinage avec les 9 pays qui partagent leurs frontières avec nous, sur la défense, le sociale, l’éducation, la santé, l’énergie et surtout une lutte effective contre la corruption.

Bonne fête Africaine à tous mes compatriotes !

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