Nous, on se bat pour l’histoire. Pour l’histoire palestinienne qu’on veut effacer », a hurlé un habitant de la bande de Gaza, l’enclave palestinienne, juste après le cessez-le feu décrété le 21 mai dernier. Il y a eu au total 11 jours de combats déséquilibrés entre un Israël suréquipé et des Gazaouis tirant des mortiers fabriqués avec les moyens de bord. D’ailleurs, l’armée israélienne a accusé, par exemple, le Hamas d’avoir détourné de l’aide internationale à des activités militaires et d’utiliser le métal des canalisations pour en faire des roquettes.
Cette nouvelle guerre, que l’on peut qualifier de la quatrième dans une histoire récente, a tué 248 personnes dans l’enclave palestinienne, dont 66 enfants et des combattants, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes de Gaza ont fait 12 morts, dont un enfant, une adolescente et un soldat, d’après la police israélienne. Après ce cessez-le-feu qualifié de « fragile » puisqu’assorti d’aucun plan de reconstruction, l’on s’interroge sur les racines de ce conflit séculaire.
Pour mieux comprendre ce conflit, il faut remonter en marge de la première guerre mondiale. Tout a commencé en 1917. Lorsque la grande Bretagne, pour s’attirer les finances des banques juives anglaises et américaines afin de continuer la guerre mondiale, a décidé de créer sur le sol palestinien un « foyer national juif ». C’est la célèbre « déclaration Balfour ». Cette déclaration écrite, le 2 novembre 1917, par Arthur James Balfour, ministre britannique des Affaires étrangères, a été envoyée comme une lettre à Lord Lionel Walter Rothschild, grand sioniste et membre d’une importante et riche famille juive anglaise.
Dans cette lettre, on pouvait lire ceci : « Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont jouissent les Juifs dans tout autre pays ».
Voilà les mots qui ont changé l’histoire du Moyen-Orient jusqu’à ce jour.
Après cette déclaration, les choses vont s’accélérer. La Palestine qui était, à l’époque, sous la gestion de l’empire Ottoman (Turquie) va être conquise en 1922 par les Britanniques. Histoire de réaliser leur plan de la création du foyer juif. Et plusieurs dates de l’histoire vont se succéder dans le sens de l’accomplissement de cette promesse britannique.
Déjà en juillet 1922, la Société des Nations-Unies a octroyé à la Grande Bretagne un mandat sur le territoire de la Palestine et la responsabilité de la mise en vigueur de la « Déclaration Balfour », c’est-à-dire, l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif.
Création de l’Etat d’Israël
Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations-Unies adopte la résolution 181 qui prévoit le partage de la Palestine en un État juif et un État arabe. Cette résolution soulignait aussi la date de la fin de tutelle de la Grande Bretagne sur la terre palestinienne l’année suivante, soit en mai 1948. Et avant l’expiration du mandat britannique, le Conseil général sioniste a établi un Conseil national de 37 membres représentant tous les partis et factions de la carte politique du côté juif conduit par un certain David Ben Gourion. Ce dernier proclamera l’indépendance de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948, à quelques heures de l’expiration du mandat britannique. Et il deviendra ainsi le tout premier Premier ministre israélien. Son nom sera notamment immortalisé par l’aéroport de Tel Aviv.
Hégémonie israélienne et conflit
Après la proclamation de l’Etat d’Israël, la Palestine et ses voisins en majorité arabe se sentent menacés par une hégémonie affichée par l’Etat hébreu. Une guerre éclate toujours en 1948. La ville de Jérusalem est coupée en deux. Mais, depuis, la partie Ouest se trouve sous contrôle israélien où se concentrent les lieux de pouvoir comme le Parlement et les ministères. La partie Est, avec la vieille ville et les sites sacrés, sont restées aux mains des Jordaniens.
En 1967, Israël lance la guerre des Six Jours pour se défendre contre ses pays arabes voisins : à savoir l’Égypte, la Jordanie et la Syrie. Pour des pertes d’environ 700 hommes, l’armée israélienne s’est emparée du Sinaï, de la Bande de Gaza, du Golan, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Les conséquences de ce conflit seront durables et profondes.
En clair, les principaux points de litige entre les deux Etats sont : l’objectif d’une reconnaissance mutuelle des deux peuples, laquelle n’est à ce jour pas absolue ; l’objectif de création d’un État palestinien aux côtés d’Israël et les problèmes posés par la contiguïté de leurs territoires et le tracé ultime des frontières seront des éternels point de divergence.
Solutions durables
Jérusalem-Est est revendiquée pour être la capitale du futur Etat palestinien. La France et l’UE considèrent que Jérusalem doit devenir la capitale des deux Etats, Israël et la Palestine, dans le cadre d’un accord de paix juste et durable.
Même le nouveau président américain, Joe Biden, a notamment affirmé, lors d’une conférence de presse, que la solution à deux Etats – une Palestine indépendante aux côtés d’Israël –, était « la seule réponse » possible au conflit israélo-palestinien. Le maintien des colonies israéliennes sur certaines terres palestiniennes ne pourra qu’éterniser le conflit.
Dido Nsapu