Economie

OCC : un service inadéquat dans le cadre de la ZLECAF et de l’AGOA ?

L’Office congolais de contrôle (OCC) est inadapté dans le contexte de la ZLECAF et de l’AGOA, cadres dans lesquels la République démocratique du Congo est appelée à jouer un rôle important par rapport au commerce extérieur. Devant protéger les consommateurs congolais, l’OCC ne joue presque plus le rôle pour lequel il a été créé.

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Si l’OCC ne devient pas compétitif avec l’adhésion de la République démocratique du Congo à la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF) et par rapport à la réintégration du pays dans le marché américain avec l’AGOA, ce sera de la peine perdue.

 Dans le cadre de la ZLECAF par exemple, les droits de douane seront supprimés, ce qui suppose que les importations et exportations vont beaucoup augmenter. Il va falloir que la RDC ait un mécanisme efficace de contrôle et de vérification des importations et exportations. Ledit mécanisme devra aussi servir dans le cadre de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), loi fédérale américaine sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique. Kinshasa a réintégré l’AGOA en décembre 2020 et a désormais la possibilité d’envoyer sur le marché américain des exportations, sans taxes douanières. En tout état de cause, il y a nécessité de moderniser les laboratoires existants de l’OCC et la construction d’autres encore, outre l’amélioration de l’offre commerciale.

Un Office de contrôle de façade

 Service de l’Etat congolais ayant dans ses attributions le contrôle avant embarquement des importations et des exportations, l’OCC est aujourd’hui non seulement en déphasage, mais est aussi devenu routinier. Sur le terrain, il n’existe quasiment plus. On serait tenté de dire qu’il est en hibernation, si pas dans un sommeil profond.

À voir la manière dont des produits contrefaits venant d’autres pays du monde atterrissent en RDC, on se demande si seulement on sait ce que « contrôle de qualité de tous produits et marchandises à l’importation » veut dire. Les activités de l’OCC en rapport avec l’évaluation de la conformité de la qualité, de la quantité et du prix sont quasi-nulles. Ses agents commis à l’exploitation sont considérés comme des OPJ à compétence restreinte, cependant,  la manière dont les produits avariés font leur entrée sur le sol congolais par différentes frontières, particulièrement par Lufu, au Kongo central, laisse croire qu’ils ne sont là que pour des bakchichs, tellement que des marchandises impropres à la consommation sont souvent acheminées frauduleusement dans des centres de consommations : semoule de maïs, riz, poissons, bières, lait…

Au niveau local, c’est encore le chaos : des sociétés de fabrication de boissons sucrées à base des colorants ne font que pulluler, détruisant en passant l’environnement avec les bouteilles plastiques qu’elles utilisent. Le mélange nocif qu’ils produisent est malheureusement vendu aux Congolais sans que l’OCC ne s’en émeuve. D’autre part, il suffit de faire un tour sur le marché congolais pour comprendre combien les produits dont la date d’expiration est dépassée inondent le commerce. A Kinshasa, c’est un secret de polichinelle, les pains sont souvent fabriqués sans tenir compte de grammage ou de l’hygiène, au vu et au su des agents de l’OCC.

 Ce manque de vigilance est aussi observé dans le domaine de l’automobile. Le Congo est devenu une plaque tournante des pièces de rechange de contrefaçon venant du Nigéria. Les marchandises piratées venant de Dubaï, de Guangzhou ou d’ailleurs entrent en toute facilité au Congo comme si l’OCC n’avait jamais existé. Et dire que l’entreprise procède au contrôle technique de tout appareil qui rentre au pays.

Quand est-ce que cela se fait ?

 Par ailleurs, on se demande si les différents laboratoires (laboratoires d’essais électrotechniques, essais des matériaux de construction, d’étalonnage) dont on a toujours parlé ne sont pas fictifs, alors que l’expertise des techniciens dudit service est parfois remise en question. En 2020, afin de déterminer si le riz que PAM avait amené à Butembo, au Nord-Kivu, était avarié, il fallait faire déplacer de Kinshasa une équipe pour descendre sur le lieu en vue d’une contre-expertise. C’est dire qu’un service qui passe à côté de sa responsabilité de protéger les consommateurs congolais ne peut œuvrer en faveur de ceux du continent tout entier.

 HESHIMA

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