Economie

Tensions intercommunautaires: Tête-à-tête Sakombi Molendo – Bintou Keïta, le Ministre des “ Terres “ évoque le foncier pour atténuer le conflit à l’Est de la RDC

Fort de son expérience à la tête des Affaires foncières après avoir enchainé deux gouvernements, le ministre de tutelle a réussi à situer le nœud des plusieurs conflits intercommunautaires qui déchirent la RD. Congo. C’est le problème de la terre !

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 Mieux réguler le secteur foncier en République Démocratique du Congo pourrait résoudre une grande partie de problèmes d’insécurité et de conflits armés que connaît le pays. Le ministre des Affaires foncières, Aimé Sakombi Molendo, l’a mieux expliqué à la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations-Unies en République démocratique du Congo, Bintou Keita. Celle-ci s’est rendue, le 04 août, au cabinet du ministre, à Kinshasa, pour notamment s’enquérir de cet état de chose.

Les conflits dans l’Est du pays ont plusieurs causes dont l’accès à la terre.

Les deux personnalités ont discuté sur des questions foncières qui ont directement un impact sur le pays. « Il y a des statistiques importantes que j’ai apprises auprès du ministre qui, maintenant, me font réfléchir de manière différente sur les conflits i n t e r c o m m u n a u t a i r e s avec à la base le foncier », a commenté Bintou Keita après son entretien avec le ministre.

 Plusieurs communautés se tiraillent à cause justement des problèmes fonciers. Plusieurs dossiers qui sont pendants ou résolus au niveau de la justice congolaise sont en majorité d’ordre foncier. Ce qui nécessite une gestion responsable de ce secteur dans son allocation et dans la manière de l’utiliser. Face à Bintou Keita, le ministre Sakombi a mis en exergue la nécessité de procéder à la numérisation du certificat d’enregistrement comme l’une des pistes de solution à ces conflits. Puisque l’accès à la terre demeure, à ce jour, un des facteurs des tensions entre les communautés , particulièrement dans l’Est du pays.

Le ministre des Affaires foncières croit dur comme fer que la numérisation des certificats d’enregistrement pourrait résoudre des problèmes liés à la terre. « Une passion qui m’a été communiquée à travers l’échange, par le ministre, surtout la question sur comment numériser le certificat dans le contexte d’un registre national pour avoir une meilleure compréhension de la part de la population, des chefs religieux et coutumiers. Mais aussi, pour ceux qui veulent investir au pays. Et comment tout cela s’imbrique pour aussi aller plus vers la consolidation de   la paix », a rapporté Bintou Keita après cet entretien lui accordé par le ministre des Affaires foncières.

Depuis sa présence à la tête de ce ministère, Aimé Sakombi se bat pour cette réforme qui est une des réformes majeures dans son secteur. À son initiative, le gouvernement avait adopté en Conseil des ministres, en décembre 2020, le projet de la numérisation et de la sécurisation des titres fonciers et immobiliers. Et un mois plus tard, soit le 30 janvier 2020, il avait annoncé l’effectivité de ce projet de numérisation des documents fonciers.

“Je suis heureux de vous annoncer que le projet de Numérisation et de Sécurisation des Titres fonciers et immobiliers adopté en Conseil des Ministres le 20 décembre 2019 est déjà effectif avec le lancement de la campagne de titrement des biens fonciers et immobiliers du domaine privé de l’Etat sous affectation des entreprises publiques qui est en cours sur toute l’étendue du territoire national”, avait déclaré le ministre Sakombi devant le Secrétaire Général aux Affaires foncières, directeurs et chefs de service de l’administration centrale des Affaires foncières.

Ce processus va permettre de mettre un terme aux conflits fonciers, si pas d’atténuer leur ampleur en République Démocratique du Congo. Pour rappel, ces conflits ont fait plusieurs morts en Ituri, notamment la guerre des terroirs à laquelle se livrent de façon saisonnière les communautés Hema et Lendu. Il en est de même récemment entre les communautés lubaphone et kuba qui se disputaient la localité de Bakwakenge, dans le territoire de Mweka, au Kasaï. Un conflit qui a fait plus d’une dizaine de morts en août 2020, avant de ressurgir en mars 2021, faisant encore une vingtaine de morts.

 HESHIMA

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