Economie

LOI SUR LE PETIT COMMERCE: LE GOUVERNEMENT est-il de connivence avec les expatriés ?

En RDC, gouvernements et régimes se succèdent. Mais, à l’instar de faire passer un chameau par le chas d’une aiguille, l’application de la loi sur l’exercice du petit commerce en République démocratique du Congo demeure difficile.

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 La faiblesse de l’Etat congolais demeure manifeste concernant l’application de la loi portant exercice du petit commerce et du commerce de détail. Le gouvernement congolais et ses autorités ne s’emploient pas, non seulement à appliquer la loi, mais également à résoudre ce problème. Ce, malgré les cris de détresse et dénonciations des nationaux. Les Ouest-Africains, les Pakistanais, Indiens, Libanais ainsi que les Chinois continuent à exercer en toute illégalité le petit commerce.

Quid de la rigueur de la loi ?

Il est incompréhensif qu’une année après que le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, au cours de la 48ème réunion du Conseil des ministres, tenue le 11 septembre 2020, ait invité le gouvernement à faire respecter les lois sur le petit commerce et le commerce de détail, et que celui-ci n’ait pas été entendu. Par le passé, il était arrivé que le gouvernement feigne de faire quelque chose mais, sans réellement avoir la volonté d’y aller jusqu’au bout ou de juguler définitivement le problème. Le laisser-faire constaté à l’époque de Mobutu s’est poursuivi sous les régimes Kabila et cela continue aujourd’hui sous Tshisekedi.


En 2013, le ministre de l’Economie, Jean-Paul Nemoyato, avait scellé une dizaine de magasins tenus par des expatriés qui continuaient à exercer le petit commerce. Un moratoire leur avait été accordé afin de cesser l’exercice du petit commerce. Seulement, à l’instar des autres secteurs, il n’y a jamais eu de suivi. En guise de protestation et de dénonciation, le Syndicat national des vendeurs du Congo (SNVC) a organisé, le 28 septembre 2021, un mouvement de grève sur toute l’étendue de la République. En tant que nationaux, la loi leur consacre l’exclusivité de l’exercice du petit commerce, mais, ils ne savent quoi faire face aux étrangers qui dominent le secteur. Les expatriés, d’après la même loi, doivent se limiter à faire le commerce d’exportation ainsi que le commerce de gros et de demi-gros. 

Tout laisse croire qu’il existe une sorte de connivence entre les autorités de l’Etat et les expatriés. Car, en plus d’être grands importateurs, grossistes… ils (expatriés) ne font qu’exceller dans l’exercice du petit commerce et le commerce de détail, contrairement à ce que stipule l’Ordonnance-loi n°79-021 du 2 août 1979. Ils vendent toutes sortes de denrées, marchandises ou objets de consommation courante. A Kinshasa, on les trouve partout : au Grand Marché, à Gambela, au Rond-point Ngaba, à l’UPN…

Un coup porté contre l’entrepreneuriat

 Le but du privilège de l’exclusivité de l’exercice du petit commerce accordé aux nationaux est de favoriser l’entrepreneuriat national et l’émergence d’une Classe moyenne. Malgré la pression exercée notamment par le SNVC, il n’y a aucun changement. Les Congolais sont toujours clochardisés.

Par ailleurs, ceux qui travaillent dans les commerces tenus par les expatriés dénoncent régulièrement leurs conditions de travail et exigent à tout moment l’application du Salaire minimum interprofessionnel Garanti (SMIG). Au sujet du non-respect du SMIG par les employeurs expatriés, une question orale avec débat a été adressée le 21 octobre 2021 à la ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale, Claudine Ndusi, par le député national Paul Tshilumbu.

Hubert Mwipatayi

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