HM: il y a une question qui taraude l’esprit de plusieurs Congolais, c’est votre accoutrement. Aujourd’hui, chaque dimanche, une des vos photos fait le tour des réseaux sociaux, qu’est-ce que cela vous fait ?
Ce n’est pas moi qui envoie [la photo]. Je suis surpris. On m’en a parlé. Il semble que c’est chaque dimanche. En fait, qu’est-ce qui s’est passé exactement ? Vous devez le savoir, la lutte contre la corruption en RDC, c’est moi qui l’ai commencée. Quand j’ai commencé à traquer les bandits qui prenaient les biens de l’Etat au niveau de la ville de Kinshasa, ces gens là, ils ont recruté quelques personnes de votre confrérie. Ils m’ont piqué deux ou trois députés ici, ils avaient fait bloc.
Ils avaient coalisé avec comme objectif : me démolir dans les médias. Et pourtant, la plupart de ces gens là m’ont suivi dans les médias. Et comme ils ne trouvaient rien, il fallait toujours inventer des choses contre moi. Ils cherchaient à m’opposer avec certaines autorités de la République : «Quand vous le laissez s’habiller comme ça, quand il entre, toute l’attention est tournée vers lui ». Mais il s’est fait que, d’après ce qu’on me dit, 70 % sont pour [cet accoutrement, rire] et vous qui êtes contre, vous êtes minoritaires. Alors au lieu de penser me desservir, cela est devenu [positif, Ndlr]. Il y a de cela deux semaines, je n’étais pas ici à Kinshasa. A peine réveillé à 9 heures, je vois une autorité de la ville qui m’envoie un texto « mais aujourd’hui il n’y a pas de photo ? » Alors maintenant, au niveau de notre église, il y a des gens d’abord qui savent que moi j’ai grandi comme ça.
Ils se sont dits bon, comme ils veulent attaquer notre pasteur, nous allons les aider. C’est ainsi que chaque dimanche, quand je viens pendant que je prêche, ils prennent des photos et ils balancent ! Et c’est devenu une habitude. Et là, je voulais vous dire qu’en le faisant, je ne viole ni la constitution encore moins la législation de la RDC. Au pays, il n’y a aucun texte qui impose des couleurs aux dirigeants que nous sommes. Et sur le plan technique, l’accoutrement obéit à certaines conditionnalités. Il obéit aux conditions climatiques, raciales et aux conditions culturelles. Si les blancs là sont tout le temps en noir, c’est parce qu’il y a de l’harmonie entre la peau et les habits. Mais nous là, nous sommes en Afrique. Moi si je mets du noir, vous n’allez voir que mes dents. […] Et le Congo fait le mimétisme tragique. Ils sont tous en noir. Alors les Blancs, je disais que s’ils mettent du noir, ça va avec leur peau et c’est beau. Mais ces Africains-là ? Maintenant, sur le plan climatique, les habits noirs ont tendance à receler la chaleur.
Mais avec cette chaleur, je vais me mettre en noir pour gagner quoi ? (…) Ce sont eux qui ne connaissent pas. Et comme nous sommes dans un environnement du faux, je vous dis que le malheur de ceux qui se réveillent très tôt, c’est de n’avoir comme interlocuteur que des oiseaux.
Donc, eux qui ne connaissent pas, ils veulent m’imposer leur accoutrement. Mais je suis très heureux parce que maintenant je fais des émules. Et nous sommes dans la « GodéMpoysation » (rire…). Le président Kadhafi s’habillait en couleur et il semble que c’était l’un des meilleurs présidents…
HM: Est-il possible, comme l’a dit l’IGF, d’atteindre 1 milliard de dollars des recettes par mois alors qu’on en est à 800 millions aujourd’hui ? Si oui, comment ?
Oui, on peut même aller au-delà avec le code minier actuel et la relance économique. Il faut endiguer véritablement la fraude. Pour ce faire, il faut mettre l’ANR dans le coup. Parce que si l’ANR traque et ceux qui contrôlent et ceux qui sont contrôlés, le chef de l’Etat aura beaucoup d’informations sur l’état de la fraude dans notre pays. Il faut aussi penser aux conditions dans lesquelles ces services de mobilisation des recettes travaillent. Ça ne devait pas s’arrêter à l’IGF, mais on doit aussi réhabiliter la Cour des comptes…
HM: À qui attribuez-vous la stabilité du Franc Congolais qui s’observe ces derniers mois. Aux efforts du gouvernement ou aux appuis du FMI ?
Non, la stabilité monétaire, c’est le président de la République. C’est lui seul ! Contrairement à ce qui se raconte, nous étions en rupture avec le FMI depuis 10 ans. C’est grâce au chef de l’Etat que nous sommes rentrés en programme avec le FMI. Donc, il est le seul…
Objectivement, cette stabilité c’est le chef de l’Etat. Si lui n’avait pas imprimé cette discipline qui a rassuré le FMI, le Franc allait continuer à s’effriter au jour le jour… C’est ça la cause majuscule de la stabilité du Franc congolais.
HM: Quelles sont les perspectives d’avenir pour l’Assemblée provinciale de Kinshasa en 2022 ?
Bon, là ce n’est pas le président seul qui décide. 15 jours avant la session de mars, nous allons convoquer la conférence des présidents. C’est cette conférence qui va statuer sur le calendrier de l’année. Mais je crois que, Dieu aidant, si nous sommes toujours là, nous allons continuer le travail d’assainissement. Et nous allons nous impliquer même pendant ces vacances, nous allons nous battre pour que l’opération « Zéro trou » puisse évoluer au rythme que nous souhaitons parce que notre souci est que les Kinoises et Kinois, au moins ceux qui sont sérieux, disent que nous n’avons pas perdu nos voix en désignant ce genre de personnes.
Bon, là ce n’est pas le président seul qui décide. 15 jours avant la session de mars, nous allons convoquer la conférence des présidents. C’est cette conférence qui va statuer sur le calendrier de l’année. Mais je crois que, Dieu aidant, si nous sommes toujours là, nous allons continuer le travail d’assainissement. Et nous allons nous impliquer même pendant ces vacances, nous allons nous battre pour que l’opération « Zéro trou » puisse évoluer au rythme que nous souhaitons parce que notre souci est que les Kinoises et Kinois, au moins ceux qui sont sérieux, disent que nous n’avons pas perdu nos voix en désignant ce genre de personnes.
Mais je dois vous rassurer que l’Assemblée provinciale joue un grand rôle dans tout ce qui est en train de se faire au niveau de la ville. L’exécutif n’est pas seul, nous l’accompagnons. Et notre victoire est une victoire commune. Ce qui est bizarre, c’est que quand ça ne marche pas on dit que le président [de l’Assemblée provinciale] protège le gouverneur, quand ça marche on ne veut pas qu’on dise que c’est grâce au président. C’est injuste (…)