Grâce à ses propriétés, ce super-lubrifiant en gélule contribue à réduire les frottements articulaires, ce qui est capital pour freiner la destruction du cartilage, un phénomène qui handicape des millions de personnes à partir d’un certain âge. Mahole, Manyango, Taro, talo, dalo, dago, aba, anega, aro, ma, songe, madère, chou ou dachine : autant de noms différents qui désignent tous un même aliment. Famille des aracées ou aroïdées, le tarot fait partie des plantes qui rassemblent divers tubercules comestibles tels que Colocasia esculenta, Xanthosoma sagittifolium et d’autres tubercules d’importance mineure. Il n’y a pas ici de terminologie vulgaire sans équivoque. Souvent, le terme « taro » est utilisé, soit pour désigner n’importe quelle aracée, soit uniquement pour désigner Colocasia.
Originaire du sud-est asiatique, le taro est une plante qui, durant des siècles, a assuré une nutrition saine et complète aux Polynésiens. A cause du nouveau mode de vie des populations locales et de son prix, ce tubercule a perdu de son importance dans l’alimentation quotidienne et a été remplacé par le riz plus rapide à cuire ou par le pain. Cependant, le taro, riche en vitamines, en sels minéraux et en énergie apporte tout ce dont l’organisme a besoin pour se maintenir en bonne santé.
Les légumes importés ne rivalisent pas avec ce savoureux tubercule riche en éléments nutritifs qu’on trouve également facilement en République démocratique du Congo. Xanthosoma est appelé macabo et, surtout dans la littérature anglophone, cocoyam ou tannia. Parfois, cocoyam est utilisé pour Colocasia qui est également appelée dasheen, afin d’éviter toute confusion, le nom « taro » sera exclusivement utilisé.
Produit agricole
Le produit est issu des champs agricoles et son importance tient aussi bien à la subsistance que pour la vente dans certains ménages congolais. Les ménages paysans consomment et vendent le tarot parce que sa récolte est progressive et peut même s’étaler sur toute l’année. Contrairement au riz qui est abondamment consommé par les ménages durant la récolte et qui constitue un produit très rémunérateur sur le marché pour rapporter des revenus aux ménages producteurs, le tarot est davantage destiné à la consommation des producteurs qu’à la commercialisation contrairement au maïs et aux arachides qui sont plutôt principalement produits pour approvisionner le marché des biens agricoles.
En milieu urbain comme Kinshasa, le tarot ne fait pas partie des habitudes alimentaires et sa consommation dans la ville reste grandement limitée aux habitués venus des villages. A première vue, le taro et le macabo sont assez semblables. Pourtant, il y a des caractéristiques nettement visibles qui permettent de les distinguer facilement. Le taro atteint une hauteur d’un à deux mètres et possède des feuilles larges, avec de longues pétioles sortant d’un verticille.
Les feuilles sont longues de 20 à 50 cm, peltées, oblongovées avec des lobes basaux arrondis. Le tubercule a une forme cylindrique d’une longueur d’environ 30 cm et un diamètre d’environ 15 cm. Les tubercules latéraux sont petits et peu nombreux. Le produit exotique et tropical a de la cote. L’ouverture sur le monde est sans aucun doute une façon de réinventer la cuisine, même dans sa forme la plus simple. Se faire plaisir autrement, voilà une bonne idée pour ne pas s’ennuyer à table et se régaler toujours ! Le taro fait partie de ces légumes d’ailleurs qui étaient l’aliment de base des ménages paysans.
Les atouts santé et nutrition du taro
Le taro est reconnu depuis longtemps pour ses vertus anti-inflammatoires, antidouleur et digestives. La médecine douce utilise le tubercule pour traiter les kystes et les brûlures. Les feuilles sont utilisées pour traiter la diarrhée, la transpiration, ou des petites infections cutanées. La tige est utilisée pour traiter les troubles digestifs. Les fleurs sont excellentes pour soulager les douleurs d’estomac et les douleurs dues aux hémorroïdes légères.
Malgré sa forte teneur en protéines, il est simple à digérer et permet de faciliter le processus de digestion. Si ses tiges sont capables de prévenir les troubles digestifs, ses feuilles permettent de soigner la diarrhée. Ce tubercule peut aussi limiter les vomissements tout en protégeant des tendances nauséeuses. Il est recommandé aux femmes enceintes d’en consommer, surtout pendant les premiers trimestres où les nausées du matin sont quotidiennes.
Le taro retarde le vieillissement
Consommez du taro de temps en temps, c’est un excellent antioxydant. Il permet de réduire le processus de vieillissement. Sa consommation régulière aide à maintenir la santé de la peau en l’hydratant et en améliorant le derme autour des yeux. Il réduit la sensibilité à la lumière, ce qui rend le derme toujours jeune et éclatant.
En cas de plaies ou de blessures, ce légume tropical facilite aussi la cicatrisation.
Comment cuisiner le taro ?
Une fois cuit, le taro se prépare comme la pomme de terre ou la patate douce. Il faut savoir en revanche qu’en refroidissant après la cuisson, le taro a tendance à durcir et devient moins agréable en bouche. Il peut rentrer dans la confection de purées, de soupes, de cakes ou de gratins. Associé à du lait de coco, sa saveur sucrée est mise en valeur. Vous pouvez également en faire des frites ou des chips, et il se révèle délicieux en beignets. Il est aussi possible de réduire le taro en farine. Pour la réalisation de crêpes au lait de coco surprenantes et délicieuses ! Quant aux jeunes pousses, une fois blanchies, elles sont exquises et rappellent les jeunes pousses d’épinards.
Raymond Befonda