S’il y a de Congolaises nées pour être influentes, Jeannine Mabunda est bel et bien l’une d’elles – son parcours de femme courageuse et déterminée l’illustre parfaitement. N’étant pas de celles qui jettent le manche après la cognée, l’ancienne présidente de la chambre basse du parlement est toujours active. Certes la page de la présidence du bureau de l’Assemblée nationale est tournée, mais pas celle de ses initiatives et perspectives.
Pas de temps à perdre
Le 03 mars 2022, Jeannine Mabunda a pris part à la rencontre du Club des femmes d’influence à Paris, en France. C’était pour elle une occasion d’échanger sur la cause et leadership féminins avec les lauréates des éditions présentes et passées (dont elle-même en 2019). Sa présence à ce forum n’était pas un fait du hasard.
Contrairement à la plupart de ses collègues députées nationales, Mabunda Lioko est une habituée des grandes conférences internationales, au cours desquelles on parle notamment de l’avenir de la terre. Ceci justifie, peut-être, le fait qu’elle ait écrit sur son compte Twitter : « Nous croyons en un avenir meilleur de notre planète par l’exploitation des énergies renouvelables ».
En mars 2021, en marge de la COP26, elle avait participé à la conférence Women & leadership, organisée par la Brookings Institution, l’un des plus anciens think tanks, spécialisé dans la recherche et la formation dans les domaines des sciences sociales, particulièrement en économie….
Quelques mois plus tard, soit en octobre de la même année, elle participera en tant que paneliste à une conférence virtuelle, co-organisée par la Banque mondiale et le Brookings Institute, au cours de laquelle elle a échangé avec plusieurs personnalités africaines sur le changement climatique.
Femme d’exception, engagée permanemment dans le combat de la valorisation de l’humain, l’une de caractéristiques de Jeannine Mabunda reste la recherche permanente de solutions-raison pour laquelle on lui confie toujours des responsabilités importantes partout où elle se retrouve.
Née pour assumer des responsabilités importantes
C’est au fil des années que Jeannine Mabunda s’est bâtie une réputation de personnalité éclectique. Elle commence sa carrière professionnelle en 1988 à la Citybank en tant que « account officer », chargée des relations avec les grands comptes et analyste crédit. Successivement, elle a supervisé la direction commerciale d’African system (ASYST) de 1993 à 1995, et de 1997 à 2000 elle a exercé au cabinet du gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC) comme conseillère. Elle sera ensuite nommée en 2002 Administratrice-déléguée générale (ADG) du Fonds de promotion de l’Industrie (FPI). Après ses fonctions de mandataire, Madame Jeannine Mabunda sera nommée ministre du Portefeuille de février 2007 à avril 2012, dans les gouvernements Gizenga et Muzito. Le 9 juillet 2012, elle sera nommée, par Joseph Kabila, conseillère spéciale du président de la République en matière de lutte contre les violences sexuelles. Alors qu’elle s’était faite élire députée nationale lors des législatives nationales de 2011, elle se fera réélire en 2018 pour le compte du Front commun pour le Congo (FCC). De fil en aiguille, Jeannine Mabunda deviendra, le 29 avril 2019,la première femme congolaise élue présidente de l’Assemblée nationale , mandat qui ira jusqu’au 10 décembre 2020.
Il faut avouer que le bagage intellectuel qu’elle a accumulé pendant son cursus académique fait qu’elle soit comptée parmi les femmes faisant partie de l’intelligentsia de la RDC. Détentrice d’une licence en droit obtenue à l’Université catholique de Louvain, elle possède aussi une licence spéciale en sciences commerciales, décrochée à l’Institut catholique des hautes études commerciales (ICHEC) de Bruxelles.
Polyvalence et influence tentaculaire
Personnage polyvalent, la présidente honoraire de l’Assemblée nationale a des prouesses dans divers secteurs, ce qui fait qu’on la retrouve dans les domaines des énergies renouvelables, de la lutte contre les violences sexuelles, de la législation, du droit…
Ayant commencé à travailler dans le secteur privé, puis dans des institutions publiques dont le gouvernement et l’Assemblée nationale, Jeannine Mabunda a acquis une riche expérience, la prédisposant à assumer dans l’avenir n’importe quelle autre fonction supérieure, pourquoi pas celle de Premier ministre ou de présidente de la République ?
Fin communicatrice
Pionnière, Jeannine Mabunda figure actuellement parmi les rares femmes congolaises qui communiquent efficacement sur le réseau social Twitter. Suivie par plus de 200 mille personnes, elle est une véritable star. Les femmes congolaises les plus suivies dans ce domaine ont plus ou moins 200 mille abonnés, le cas de la journaliste Rachel Kitsita Ndongo qui en a environ 214 mille.
Pour rien au monde, les abonnés de Madame Mabunda n’aimeraient rater l’une de ses pertinentes réflexions. En marge de la célébration des 20 ans de la constitution du 18 février 2006, par exemple, elle a comme lancé l’alerte en postant : «La constitution de la RDC, ce socle de la démocratie obtenu au prix d’énormes sacrifices et garantissant l’unité et l’intégralité nationales reste un bien précieux à protéger par nous tous ».
Hubert MWIPATAYI