D’ordinaire, les sommets qui voient défiler des chefs d’Etat sont généralement politiques ou économiques. Mais à son arrivée à la tête de l’Union africaine, le cinquième président congolais a agi autrement. A côté des sempiternelles questions politique et économique, y compris culturelle – puisque son mandant le voulant – Tshisekedi s’est illustré par un engagement particulier. Celui de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Pour cela, Félix Tshisekedi va peser de tout son poids pour faire venir à Kinshasa, en octobre 2021, une demi-douzaine de chefs d’Etat africains dans un sommet consacré exclusivement à la question. Ce forum dit de la « masculinité positive » a été l’instant indiqué pour scruter, de fond en comble, les causes qui conduisent aux violences faites aux femmes et aux filles en vue d’atteindre l’élimination de ce fléau à travers des actions et des stratégies concrètes.
Sur ce point, Tshisekedi ne laissera pas partir ces chefs d’Etat comme ça. « Mobilisons-nous en actes (…) pour une société plus respectueuse des droits fondamentaux de la femme », avait lancé Félix Tshisekedi aux côtés de ses homologues rwandais, Paul Kagame, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, le Togolais Faure Gnassingbé ainsi que le Sénégalais, Macky Sall.
Tous, ils ont pris l’engagement de lancer la campagne de l’Union africaine pour « mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles » et mettre en œuvre « une politique de tolérance zéro dans les situations de conflit et de post-conflit » en Afrique. Des engagements qui ne sont presque jamais pris à un haut niveau du continent par des chefs d’Etat. Ce qui a marqué les esprits, notamment celui du Sénégalais Macky Sall.
Ce dernier, au moment de recevoir le flambeau de la présidence tournante de l’Union africaine venant de Tshisekedi, il va suggérer à ses homologues africains de faire du président congolais le champion de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Ce qui a été fait à l’unanimité lors de la session ordinaire de la 35è Assemblée générale de l’Union africaine qui a vu Tshisekedi passer le fanion à son homologue sénégalais. « Le président prend ce couronnement comme une responsabilité qu’il entend assumer totalement dans les années à venir, dans les jours à venir, par des initiatives concrètes à proposer à l’Organisation continentale », avait réagi Christophe Lutundula, vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères.
Le passage de Tshisekedi à la tête de l’Union africaine sera aussi marqué par cette première conférence des chefs d’Etat et de gouvernement pour l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles. Homme de dialogue et de cohésion, qui sait user de son savoir-faire pour rapprocher des intérêts parfois antinomiques, Félix Tshisekedi espère, par le concept « Masculinité positive », actionner un des leviers majeurs capables de booster l’émergence de cette autre Afrique qui lui tient à cœur, celle dont le développement repose sur le potentiel de son peuple et qui prend soin de ses enfants.
Heshima