Société

Psychologie: blessure de trahison, la reconnaître en couple

Avant même qu’elle ait lieu, autrement dit, la personne qui en souffre a toujours peur qu’on la trahisse. Cette souffrance émotionnelle peut être subie par tout le monde, peu importe son âge ou son environnement de vie. Une blessure qui n’est pas cicatrisée peut avoir de lourdes conséquences sur le couple, avec ses proches, au travail. Comment reconnaître la blessure de trahison ? L’expliquer ? La soigner pour vivre plus apaisé ?

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La blessure de la trahison est une souffrance émotionnelle liée à la peur permanente d’être trahi, trompé, abandonné. La personne qui en souffre portera le masque de quelqu’un de très contrôlant avec ses proches ou dans son couple. Causes, comportement-type, solutions pour réparer et cicatriser. Cette souffrance émotionnelle s’exprime par la mise en place d’un système de défense pour se protéger d’une traitrise, d’une déception, d’une malhonnêteté, d’une infidélité, d’un acte déloyal, d’un abandon, d’une séparation… La blessure de trahison impacte souvent la vie amoureuse. « Un partenaire dont la blessure d’enfant n’a pas été résorbée va avoir tendance à faire une projection de la trahison sur son conjoint. Au point de le contrôler ou d’être très jaloux, jusqu’à l’étouffer dans sa vie quotidienne.

Tout est sujet à la trahison. Et au fil du temps, ça fait des dégâts. Inconsciemment, à avoir tant peur de la trahison, on en vient à pousser l’autre à nous trahir » préviennent des spécialistes en psychothérapeute. En effet, plus on contrôle l’autre, plus l’autre aura envie de s’émanciper et d’être libre, et la trahison peut ainsi représenter un déclic pour faire réagir l’autre. « Il faut bien comprendre que la blessure a des conséquences des deux côtés, c’est comme un jeu de faux pouvoir.

 Dans le cas d’une trahison, il y a souvent une victime et un bourreau et dans les deux cas, la posture est extrêmement douloureuse. Celui qui trahit souffre également. La solution ? Essayer dans la mesure du possible de ne plus rentrer dans ce jeu de pouvoir et ne plus agir par sentiment de désespoir. Les deux partenaires ont des blessures, parfois similaires, parfois différentes. Dans les deux cas, il faut essayer de trouver ensemble le moyen de se soutenir, de s’élever mutuellement et de revaloriser l’autre ». Se pardonner d’avoir été si contrôlant, d’avoir co-créé une énergie et des rapports basés sur la méfiance et sur l’exigence et ne pas ruminer les « erreurs » du passé qui sont, par définition, immuables et donc plus maîtrisables.

Accepter d’évoluer

 « La vie est bienveillante et veut absolument que l’on se libère de tout. Pour cela, elle nous fait connaître des schémas qui se répètent pour qu’on puisse apprendre à ne plus reproduire les mêmes erreurs et à évoluer pour devenir des meilleures versions de nous-même. Cela passe aussi par le fait d’arrêter de hiérarchiser ses rapports et d’idéaliser l’autre (exemples : ma père ou mon père est supérieur à moi, il a donc l’ascendant sur moi ; mon conjoint ne me mérite pas, je ne comprends pas ce qu’il fait avec moi, je le mets sur un piédestal comme un père ou une mère-modèle…), décrit-elle.

On a toujours besoin de croître et d’évoluer… On n’est jamais un être fini : on est toujours en devenir. » Lâcher-prise, laisser la place à l’imprévu et remettre de la légèreté dans sa vie à l’aide d’outils thérapeutiques comme des séances de méditation, d’hypnose, la cohérence cardiaque, la sophrologie, l’art-thérapie… Progressivement, la personne va comprendre que c’est épuisant de tout contrôler et d’avoir peur en permanence de l’échec. 

Elle va comprendre qu’il faut désormais désamorcer ce qui est douloureux. Il faut bien avoir en tête que l’on souffre bien plus en continuant à utiliser un système de défense qui ne fonctionne plus qu’en changeant de stratégie », tient à prévenir notre experte. Apprendre à reprendre confiance en soi et retrouver sa vraie valeur, sans se mettre de pression. « Il faut du temps pour modifier un système de pensée. Parfois, on a des rechutes qu’il faudra accepter. C’est le plus beau cadeau que l’on peut se faire », conclut Valérie Beaufort.

 Raymond Okeseleke

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