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Nord-Kivu et Ituri : quand l’armée pilonne les positions des ADF et M23

Depuis environ six mois, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) pilonnent sérieusement les positions de rebelles des ADF et ceux du Mouvement du 23 mars (M23), récupérant ce qui les servaient de bastions en Ituri et au Nord-Kivu.

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Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) mènent, depuis le 30 novembre 2021, des opérations militaires conjointes dans le but de déloger les ADF en Ituri et au Nord-Kivu, deux provinces placées sous état de siège. Dès lors, les deux armées ont et continuent de pilonner les positions des ADF, détruisant leurs bastions et campements dans plusieurs localités de l’Ituri et du Nord-Kivu. 


Après avoir bombardé les positions de l’ennemi le 19 décembre 2021, les FARDC et les UPDF avaient conquis Kambi ya Jua et Kambi ya Jua 2, deux localités importantes et stratégiques situées dans le parc national des Virunga, dans le sud de Beni, au Nord-Kivu. Tout récemment en Ituri, les bombardements ont détruit des bastions des ADF et alliés à Madina3, Bantonga, Kitumba et Mulangu. Des captures des terroristes ont également été faites dans plusieurs villages du territoire d’Irumu. Toujours en Ituri, les FARDC affirment avoir récupéré trois villages qui leur servaient d’abris, lors de combats dans la forêt proche d’Otmaber, au Sud d’Irumu. D’après le porte-parole des FARDC en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo, 12 rebelles ADF ont été tués, six autres capturés et cinq armes récupérées par les FARDC.


 Le démantèlement continue Face à l’insécurité que sèment les groupes armés étrangers, en complicité avec certains Congolais, les FARDC ne décolèrent pas. Elles sont déterminées à poursuivre les opérations militaires dans le but de tout démanteler. Ainsi, l’armée loyaliste a libéré plusieurs otages détenus par les ADF, dans sa campagne consistant à mettre hors d’état de nuire tous les assaillants. En effet, les ADF sont implantés en RDC depuis 1995, près de la frontière ougandaise.


Ils sont considérés comme les plus sanglants des groupes armés sévissant dans la partie Est du pays et sont responsables du massacre de milliers de civils. Kampala les accusent d’être responsables des attentats sur son territoire, revendiqués par l’Organisation djihadiste Etat islamique (EI) qui présente le groupe comme sa province en Afrique centrale. 


En finir avec le M23 


Outre les ADF, les FARDC ouvrent leur puissance de feu contre le Mouvement du 23 mars (M23), au Nord-Kivu.

 Appelé aussi «Armée révolutionnaire congolaise », le M23 est un groupe armé né des cendres d’une ancienne rébellion tutsi. Il a fait sa réapparition fin 2021 et fait des reproches aux autorités congolaises, alléguant qu’elles n’ont pas respecté leurs engagements sur la démobilisation de ses combattants. Les FARDC qui les avaient fait disparaitre il y a presque dix ans, mènent des opérations militaires pour les bouter dehors. Après la défaillance à la suite de l’offensive du M23 dont la double attaque perpétrée dans la nuit du 27 au 28 mars 2022 dans les localités de Runyonyi et Chanzu, le ministre de la Défense nationale, Gilbert Kabanda, indique que le commandement du secteur opérationnel Nord-Kivu a été relevé.


 Il l’a dit au cours d’un conseil des ministres. D’après le ministre Kabanda, des efforts sont notamment déployés pour mettre fin à l’activisme résiduel des forces négatives (ADF/MTM, M23, FDLR et les groupes armés bénéficiant de la complicité de la population locale). Dans sa stratégie, le M23 cherche à négocier avec le gouvernement, comme ce fut avant 2013. Après plusieurs semaines de violents affrontements avec l’armée régulière, il (M23) a dit se retirer de toutes les positions occupées pour permettre la prise en charge de ses préoccupations à travers un dialogue franc et fructueux avec le gouvernement. 

Cependant, les FARDC réagissent par des frappes chirurgicales. Tel est le cas de la contre-offensive lancée début avril sur les positions qu’il a occupées dans la région de Rutshuru. L’armée s’est mise à pilonner les collines de Runyoni et Chanzu pour l’y déloger. « Nous avons l’ennemi sur notre territoire, c’est normal de le combattre jusqu’à le pousser dehors », a déclaré le colonel Muhindo Lwanzo, directeur de cabinet de l’administrateur militaire du territoire. Grâce au renfort reçu et la contre-offensive lancée, affirme-t-on, les assaillants ont été délogés de Rwanguba et du pont qu’ils occupaient à Tchengerero. Les opérations se sont poursuivies sur la montagne Bukala vers Runyoni. « Toutes les unités déployées dans le secteur opérationnel de l’Ituri, dans le secteur opérationnel de Sokola I (Grand Nord) et Sokola II (Nord-Kivu) restent en alerte et déterminées à en finir avec ces auteurs d’insécurité dans cette partie du pays », note le compte rendu du Conseil des ministres. 


Pas de criminels dans l’armée ! 

L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), par le biais de son président, George Kapiamba a demandé, dans un tweet, au président Félix Tshisekedi de veiller à ce qu’aucun accord ne puisse permettre aux rebelles du M23 d’intégrer (infiltrer) ni l’armée, ni la police, ni les services de sécurité, comme par le passé. Pour lui, les plus hauts responsables de ce mouvement doivent être jugés pour crimes graves. Dimanche 10 avril 2022, huit membres du gouvernement ont accompagné le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, dans une mission de travail dans les deux provinces sous état de siège.


 Hubert MWIPATAYI

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