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IGF : pourquoi sa patrouille financière est-elle combattue ?

L’Inspection générale des finances (IGF) s’appuie fortement sur une approche préventive face à l’ampleur du détournement des deniers publics. Cette politique inspirée par le chef de l’Etat met mal à l’aise certains gestionnaires enclins à la prédation de l’argent de l’Etat.

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Depuis le déclenchement de la patrouille financière, une partie de gestionnaires des biens de l’Etat congolais essaient de trouver un alibi pour neutraliser cette forme de contrôle. Certains accusent l’IGF – via cette patrouille – de cogérer les entreprises de l’Etat. Un prétexte qui a été rejeté par cet organe de contrôle qui ne pose « aucun acte » de gestion. Mais pourquoi cette patrouille est-elle combattue ? La réponse est simple. Avant cette pratique, les contribuables congolais ne faisaient que constater les dégâts : leur argent est déjà détourné. 

Il est aussi prouvé que peu de procès organisés par la justice à ce sujet ont réussi à faire retourner les fonds détournés dans les caisses de l’Etat. Et les pertes causées par les prédateurs des finances publiques constituent un manque à gagner pour le peuple. Le seul rempart qui reste à la République démocratique du Congo aujourd’hui, c’est d’anticiper le détournement et de l’empêcher de se commettre. Cela, grâce surtout à un contrôle concomitant de l’IGF. En effet, l’IGF a, dans ses prérogatives, trois formes de contrôle : un contrôle à priori, concomitant ou la patrouille financière et un contrôle à posteriori.

Dans ses missions de vérifier, contrôler, assurer l’audit technique, administratif, financier et comptable à priori, concomitant et à posteriori, l’IGF peut aligner une enquête dans une entreprise publique avec l’autorisation du chef de l’Etat de qui ce service dépend directement. Et avec le contrôle concomitant, ce gendarme financier permet à l’Etat de ne pas perdre ses fonds. Puisqu’il a été démontré qu’avec le contrôle à posteriori, l’Etat s’en sort souvent perdant, les fonds ayant déjà été détournés.     

Voilà tout le mérite de la patrouille financière instaurée par l’IGF sous la houlette du Président de la République, Félix-Antoine  Tshisekedi, qui a fait de la lutte contre la corruption et le détournement son cheval de bataille. Une méthode qui dérange fortement ceux qui ont l’intention de s’emparer de l’argent public. « En réalité, beaucoup de mandataires publics viennent avec l’idée de s’enrichir en puisant dans les caisses de l’Etat. Avec la patrouille financière, cette idée devient presque impossible. Voilà toute la frustration et le combat contre cette méthode de l’IGF », explique un analyste des questions financières.   

Au cours d’un point de presse tenu le 26 juillet, Jean-Thierry Monsenepwo, Président de la Ligue des jeunes de la CCU (Convention des Congolais Unis) et cadre de l’Union sacrée, a épinglé les différents avantages que la patrouille financière instaurée par l’Inspection générale des finances (IGF) a apporté dans l’économie du pays. Pour lui, les réserves de change de la République démocratique du Congo ont atteint 4,2 milliards de dollars en date du 11 juillet 2022 grâce notamment à la patrouille financière de l’IGF.

Quand la DGI clôture ses assignations en juillet…   

Pendant que certains mandataires essaient d’éviter la patrouille financière, cette technique de contrôle a fait le bonheur de la Direction générale des impôts (DGI). Cette régie financière a réalisé une performance extraordinaire en atteignant ses assignations au mois de juillet 2022. En d’autres termes, ce que la régie va collecter du mois d’août au mois de décembre 2022 ne sera que des excédents par rapport aux assignations. « La patrouille financière de l’IGF a permis d’imposer aux différents fournisseurs de l’Etat de pouvoir être à jour avec les paiements au niveau de la DGI et de la DGDA. Plusieurs personnes ayant des marchés publics ne payaient pas la DGDA. La patrouille financière de l’IGF a permis à ce qu’il y ait des inspecteurs qui vérifient ces paiements. Ce qui a permis l’augmentation des recettes au pays », a reconnu Thierry Monsenepwo. 

Depuis que l’IGF a commencé ses patrouilles, plusieurs gestionnaires des services publics et mandataires sociaux ont été inquiétés, arrêtés ou relevés de leurs fonctions pour mauvaise gestion avérée. La patrouille financière parait – aux yeux des mauvais gestionnaires – comme une épée de Damoclès suspendue sur leurs têtes. Ce qui déclenche cette hostilité contre une patrouille qui a pourtant prouvé son efficacité dans l’encadrement des finances de l’Etat. 

« La Patrouille financière, arme très efficace qui déstabilise la délinquance financière, reste la clé indispensable pour l’implémentation progressive de la bonne gouvernance publique. Elle matérialise la présence d’un vrai gendarme des finances et biens publics. », a écrit sur Twitter, le 18 août, l’inspecteur général, chef de service, Jules Alingete Key. Ce qui prouve à suffisance que cette patrouille aide le pays à redresser ses finances et à lutter contre les détournements des deniers et biens publics. Ceux qui combattent cette patrouille semblent avoir d’autres intentions que celles de l’IGF.    

Heshima

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