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IGF : Jules Alingete évoque les avantages de la patrouille financière

Au cours d’une émission en direct organisée, lundi 29 août, par Télé 50, l’Inspecteur général des finances et chef de service de l’IGF s’est étendu sur le bien-fondé de la patrouille financière qui produit des résultats positifs. Une patrouille qui, en même temps, est combattue par certains détracteurs de la bonne gouvernance.

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Tout au long de cet entretien, Jules Alingete Key a défendu l’existence légale de la patrouille financière et démontré son bien-fondé dans le contrôle des actes de gestion en République démocratique du Congo. « La patrouille financière est une opération de surveillance des dépenses de l’Etat ainsi que des recettes. C’est un contrôle préventif des finances publiques, un contrôle a priori de la dépense », a-t-il expliqué avec des termes simples. 

Son existence légale est fondée sur l’article 140 du règlement général sur la comptabilité publique qui stipule que le contrôle de l’Inspection générale des fiances (IGF) peut être a priori, concomitant ou a posteriori. « Donc nous avons trois types de contrôle que l’Inspection générale des finances peut faire » Pour lui, le contrôle a posteriori est celui qui porte sur les actes de gestion d’une période déjà passée. C’est ce à quoi beaucoup de mandataires publics sont habitués, a-t-il rappelé. Le contrôle concomitant est celui qui se fait au même moment que les actes de gestion sont en train d’être posés et le contrôle a priori est celui qui se fait avant que les actes de gestion ne puisse être matérialisés. « C’est au fait un contrôle préventif », a-t-il fait savoir. Ce contrôle se fait sur la programmation des dépenses. Ce n’est pas une invention de la République démocratique du Congo, prévient Jules Alingete. Il a souligné que cette mission a donc été confiée à l’IGF par l’article 121 de la loi des finances publiques. 

Pour lui, c’est un contrôle qui se fait partout, dans toutes les nations civilisées qui ont atteint la bonne gouvernance. Le contrôle permanent ou concomitant permet d’empêcher la commission des mauvais actes de gestion parce que le contrôle a posteriori est un contrôle qui vient constater les dégâts et tirer les conclusions, a-t-il différencié. 

Tshisekedi, l’acteur principal…  

Le patron de l’IGF note que ce qui est en train d’être fait dans le cadre de la bonne gouvernance est l’œuvre du Président de la République, Félix Tshisekedi, dans sa vison de lutter contre la corruption. « Vous devez savoir que ce qui est en train d’être fait dans le cadre de la bonne gouvernance n’est pas un travail de Jules Alingete. En réalité, c’est le travail du chef de l’Etat. C’est lui au fait qui est l’acteur principal de l’implémentation de la bonne gouvernance, l’Inspection générale des finances n’est qu’un service à sa disposition, un instrument qu’il a choisi pour matérialiser sa vision de la bonne gouvernance », a précisé le chef de service de l’IGF.        

Jules Alingete a aussi expliqué comment l’IGF est passée du contrôle a posteriori au contrôle concomitant ou la patrouille financière. Le contrôle a posteriori a beaucoup de limites en ce qui concerne la récupération des fonds détournés, a-t-il révélé. « Depuis que nous sommes là, nous n’avons pas encore obtenu la récupération des biens volés et même pour obtenir la sanction administrative de quelqu’un qui a détourné, c’est un parcours de combattant. Et pour obtenir sa condamnation, c’est tout un problème. Et parfois ces gens sont condamnés et par la suite ils ne le sont plus. Donc, pour pallier ces insuffisances du contrôle a posteriori…, nous avons fait des propositions à la hiérarchie pour passer au contrôle a priori prévu dans les textes de l’IGF parce que ce contrôle a l’avantage d’empêcher les actes de détournement des deniers publics », a-t-il relaté. 

Et ce contrôle se place avant la programmation des actes de dépense. « Et on se place à ce niveau là pour déceler les irrégularités, la surfacturation, les faits de corruption et empêcher ces antivaleurs de se réaliser. C’est avec ça que de moins en moins on parle de quelqu’un qui a détourné et qui a disparu, c’est avec la patrouille financière. », a-t-il fait remarquer. 

Des résultats positifs…  

Ce contrôle concomitant a produit des résultats positifs au niveau des entreprises de l’Etat et même dans des provinces. Jules Alingete a cité, entre autres, le cas de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dont la trésorerie est passée de 108 à 450 millions de dollars suite à la patrouille financière. Il y a aussi le CEEC qui a amélioré sa trésorerie. « Il n’y a pas d’arriéré de salaire », a tranché le patron de l’IGF. Il en est de même à l’Office congolais de Contrôle (OCC) où il n’y a plus d’arriéré de salaire. La Société nationale d’assurance (SONAS) a aussi amélioré sa trésorerie. Il n’y a pas d’arriéré de salaire au niveau de l’administration centrale. « Le FPI nous réclame pour que les inspecteurs les accompagne » dans l’encadrement des dépenses, a-t-il révélé pour prouver le bien-fondé de ce contrôle. 

A la REGIDESO, il y a soit un retard d’un mois soit zéromois. Ce qui prouve que les trésoreries de ces entreprises se sont améliorées avec ce contrôle permanent. La province du Lualaba est arrivée au point d’apurer toutes ses dettes. La dette liée à la construction des infrastructures aéroportuaire et routière a été aussi payée grâce à l’accompagnement de l’IGF dans sa patrouille financière. Jules Alingete annonce placer désormais son curseur dans les trois Kasaï pour contrôler les actes de gestion dans ces provinces.       

Pourquoi combat-on l’IGF ?     

Face à ces résultats positifs, d’aucuns se demandent pourquoi l’IGF est au tant combattu avec sa patrouille financière ? Mais Jules Alingete semble avoir compris le pourquoi : « Si vous voyez le policier être applaudi par le Kuluna alors c’est le monde à l’envers ». Selon le patron de l’IGF, son institution est combattue parce qu’elle empêche aux inciviques de faire les affaires avec l’Etat. « Nous les obligeons de se mettre en règle, voilà pourquoi on combat l’IGF », a-t-il lâché.     

A ceux qui le prêtent des ambitions politiques, Jules Alingete, qui a « horreur » des pratiques politiques, n’entend pas rejoindre cette classe politique. Son vœu est de terminer sa carrière en tant que haut fonctionnaire de l’Etat, lui qui est entré à l’IGF par le plus bas des échelons il y a de cela 34 ans. 

Heshima

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