La visite du Saint Père qui a débuté ce 31 janvier au 3 février en RD. Congo, consiste avant tout à encourager les fidèles de l’Eglise catholique à être des artisans de paix. Sur environ 105 millions d’habitants que compte la RDC, environ 90% sont des chrétiens. Et, le pape va apporter du réconfort et encourager aussi les catholiques à être des facteurs de paix dans un pays qui subit des conflits depuis plus de deux décennies.
Depuis 2012 et à cause des terroristes du M23 soutenus mordicus par le Rwanda, le nord du pays est en proie à « des affrontements violents ». C’est dans un tel contexte que le souverain pontife arrive à Kinshasa avec un message de réconciliation et de réconfort. La RDC compterait 40% descatholiques, 35% des protestants et pentecôtistes, 9% desmusulmans et 10% des Kimbanguistes (église chrétienne née au Congo). Ce qui démontre l’importance d’une telle visite dans un pays majoritairement chrétien.
La RDC est un État laïc, mais la religion est omniprésente dans le quotidien des Congolais. L’Eglise catholique en particulier a parfois joué un rôle de premier plan dans la politique de la RD. Congo. Au cours de son voyage aux enjeux multiples, cette visite consiste également à une relancede l’espérance face à la situation dans l’Est du pays. Dans une interview accordée à Vatican News après les vœux du Pape au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, un diplomate congolais a tout d’abord exprimé son appréciation pour le discours du Saint-Père, dans lequel «il a abordé les maux qui minent le monde, tout en souhaitant que cette nouvelle année soit une année d’innovation pour la paix dans ce monde où la division et les guerres se multiplient».
Un souffle nouveau
La RD Congo qui aspire tant à la paix, souhaite que cette visite apporte un plus dans cette recherche déjà amorcée. La rencontre du Pape avec des victimes des exactions dans la région. Est du pays sera une marque d’attention et de considération du Saint Père, qui se préoccupe de la situation dans cette partie du Congo et qui appelle à la fin de ce supplice que la population congolaise connait depuis bien longtemps.
Ce voyage en RDC est la 40ème visite à l’étranger du pape François depuis son élection en 2013, et une première de l’année 2023 qui commence par la République démocratique du Congo puis la République du Soudan du Sud. Le Pape François est attendu à Juba, au Soudan du Sud, du 3 au 5 février 2023. Ce voyage apostolique était initialement prévu en juillet dernier et reporté pour des raisons de santé en juin 2022. Le Vatican avait évoqué des douleurs au genou qui ont empêché ce déplacement. Le pape François aura 86 ans en décembre prochain. L’étape de Goma, dans son voyage, a été annulée suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est du pays.
Dans ces deux pays régulièrement secoués par des violences, la sécurité du pape s’annonce comme un défi majeur pour son service de protection et les organisateurs locaux. Kinshasa a déployé les gros moyens pour assurer la sécurité du Pape, quadrillant le nord de la commune de la Gombe par la Garde républicaine mais aussi en déclarant férié l’avant-midi de la journée de mercredi 1er février, jour de la célébration de la messe grandeur nature à l’aérodrome de Ndolo, à Kinshasa.
Depuis son élection en 2013, François s’est rendu à quatre reprises en Afrique, notamment au Kenya, en Ouganda et en Centrafrique, en Egypte et au Maroc. Son dernier déplacement africain remonte à septembre 2019, lorsqu’il s’était rendu au Mozambique, à Madagascar puis à l’île Maurice. La dernière visite d’un pape à Kinshasa remonte à août 1985, quand Jean Paul II avait passé deux jours dans ce pays qui s’appelait alors le Zaïre.
Raymond OKESELEKE