Politique

Corneille Nangaa : « Ceux qui continuent à crier sur les élections de 2018 sont des hors-la-loi »

L’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est revenu sur les élections de 2018. Celui qui est devenu politicien aujourd’hui ne souhaite plus aborder cette question, estimant que la Cour constitutionnelle avait déjà tranché.

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Corneille Nangaa Yobeluo, 52 ans, a tourné la page de son rôle joué à la CENI en 2018. Le désormais président du parti dénommé Action pour la dignité du Congo et de son peuple (ADCP) se focalise sur ses actions politiques et les candidatures de sa formation qu’il compte déposer à tous échelons, y compris au niveau municipal. Mais au cours d’une émission en lingala sur Top Congo FM, la question des élections de 2018 et de l’accord de gouvernance entre le président Félix Tshisekedi et son prédécesseur est revenue.      

Pour Corneille Nangaa, il faudrait plus lui poser des questions sur la CENI qu’il regarde désormais comme une « Egypte » qu’il a déjà quittée. Le prédécesseur de Denis Kadima pense que les politiciens qui continuent d’évoquer les résultats des scrutins de 2018 sont des hors-la-loi puisque la Cour constitutionnelle avait déjà clos le débat. « Je voudrais dire ceci aujourd’hui. Ceux qui continuent à crier nuit et jour sur les élections de 2018 sont des hors-la-loi parce que la Cour constitutionnelle a déjà tranché. Pourquoi ils ne posent pas des questions à la Cour constitutionnelle, seulement à la CENI ?», s’est-il interrogé. Nangaa a fait savoir que la CENI n’avait le pouvoir que de publier les résultats provisoires. La Cour constitutionnelle, selon lui, a des larges compétences capables de confirmer les résultats de la CENI, de les rectifier ou même de les annuler. 

Au sujet de ses propos sur sa présence « aux premières loges » lors de la signature d’un accord politique entre le président sortant Joseph Kabila et son successeur, Félix Tshisekedi. Nangaa affirme qu’il avait le rôle d’arbitre. « J’étais président de la CENI, un arbitre. », a-t-il dit, évoquant un accord de gouvernance entre le FCC et le CACH. 

Restaurer la dignité des Congolais 

Sous son manteau de politique, Nangaa a amené une recette pour les Congolais. Il veut restaurer leur dignité. « Le Congolais n’a plus de dignité, même pour manger, il n’y a plus de dignité. Regardez comment des petits pays nous fouettent et nous pleurnichons, il n’y a plus de dignité. Même au niveau du football, vous avez vu comment les Léopards se comportent. Nous allons allés [au CHAN], nous n’avons fait qu’encaisser des buts et nous sommes rentrées, il n’y a plus de dignité », répète le président de l’ADCP. 

Pour restaurer cette dignité, Corneille Nangaa apporte une vision bâtie sur des valeurs. Des valeurs de civisme ou de patriotisme. « Nous ne parvenons même pas à gérer des petits problèmes comme des embouteillages, cela veut dire que l’Etat est devenu faible. Dans d’autres parties du pays l’Etat n’existe même plus », a-t-il déclaré. Il faut changer le logiciel congolais, a-t-il ajouté. Il veut aussi faire du Congo une terre d’opportunité, une terre de business. Il prône ainsi le travailpour y arriver. « Travailler n’est pas une punition », a-t-il rappelé, avant de préconiser la modestie du faible commencement. Commencer par monter des projets, même avec un faible financement.     

Quant aux éventuels appels à intégrer l’Union sacrée de la Nation, l’ancien président de la CENI s’érige en serviteur. Il dit ne pas chercher un poste mais une parcelle de pouvoir ou le pouvoir dans son ensemble afin de changer les choses. Pour le moment, Corneille Nangaa fait cavalier seul. Il souhaite d’abord consolider son parti et ratisser large. Il se dit être ni du pouvoir ni de l’opposition, il cherche à créer d’abord une « nouvelle alternative » pour améliorer ce qui ne marche pas au pays. « Le temps des alliances viendra », a-t-il promis.  

En attendant, Corneille Nangaa vulgarise sa vision politique axée sur 5 objectifs majeurs. C’est notamment la refondation de l’Etat, en restaurant son autorité, l’armée, la police, l’administration et la justice. Il compte relier le pays par voie hydrographique et même par la route, nourrir les Congolais, électrifier le pays, et préserver l’environnement du Congo. Ainsi, permettre à la RDC de quitter « un Etat défaillant à un Etat moderne ».    

Dido Nsapu

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