Politique

Présidentielle 2023 : l’opposition va-t-elle tenir face au pouvoir ?

A près de 6 mois de la tenue des élections en République démocratique du Congo, l’opposition recherche encore ses marques. Après la coalition de quatre opposants pour mener des actions communes, la question majeure reste à savoir si elle peut faire le poids face au régime.

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La République démocratique du Congo doit élire son président le 20 décembre 2023. L’actuel président Félix Tshisekedi est candidat à sa propre succession. Du côté de l’opposition, quatre candidats sont déclarés. Comment s’organise l’opposition en amont du scrutin ? Quatre opposants ont décidé, le 14 avril dernier, de s’unir « pour mener des actions communes en vue d’obtenir l’organisation dans les délais constitutionnels d’élections transparentes, impartiales, inclusives et apaisées. » Il s’agit de l’ex-candidat à la présidentielle de 2018 Martin Fayulu (EciDé, ou Engagement pour la citoyenneté et le développement), l’ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi (Ensemble pour la République), l’ancien Premier ministre Augustin Matata (LGD, ou Leadership et gouvernance pour le développement) et le député national Delly Sesanga (Envol de la RDC). 

Cette opposition a mobilisé la rue, le 20 mai, à Kinshasa, pour montrer qu’elle est aussi vigilante, qu’elle va aussi occuper le terrain dans cette période préélectorale. Les quatre leaders pensent qu’ils ne sont pas d’accord avec ce qui est en train de se passer. « Ils essayent de montrer qu’ils ne vont pas accepter n’importe quelle posture électorale », a récemment expliqué Bob Kabamba, professeur des Sciences politiques à l’Université de liège qui suit de près la politique dans les Grands lacs.

Mais ce quatuor de l’opposition risque d’avoir du plomb dans l’aile et ne pas tenir tête au régime comme souhaité. Les derniers événements sur l’arrestation du bras droit de Moïse Katumbi (Salomon Kalonda) laissent entrevoir un éventuel anéantissement de ce candidat président de la République.        

Déjà après les perquisitions menées, jeudi 8 juin, par les renseignements militaires dans les résidences de Katumbi et Salomon Kalonda, son parti accuse Félix Tshisekedi « d’harcèlement politique » contre son président national, dans un communiqué le même jour. « Jusqu’au moment où nous faisons cette communication, personne n’a pu nous dire de quelle infraction Moïse Katumbi est présumé l’auteur », a déclaré Dieudonné Bolengetenge, secrétaire général du parti Ensemble pour la République. 

Ce dossier d’atteinte à la sureté de l’Etat dont est accusé ce proche de Katumbi et par ricochet Moïse lui-même risque de fragiliser la coalition de circonstance formée par ces quatre leaders de l’opposition. Reste à savoir comment le reste des personnalités de l’opposition vont se comporter, notamment Joseph Kabila qui mène une opposition silencieuse à Félix Tshisekedi. L’ancien Raïs aurait, selon le média Africa Intelligence, critiqué la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Cour constitutionnelle, incapables à ses yeux d’organiser un scrutin crédible au mois de décembre 2023. Lui qui considère Félix Tshisekedi comme un « dictateur à vaincre » aurait saisi quelques capitales africaines pour évoquer la situation en RD. Congo.   

Une autre personnalité, un outsider qui peut bouger les lignes, c’est le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege. Mais l’homme a pris un peu de recul vis-à-vis des politiques depuis sa déclaration commune faite avec Martin Fayulu et Augustin Matata Ponyo sur la mauvaise gouvernance du pays. 

Du côté du régime par contre, Félix Tshisekedi, candidat déclaré à sa succession de longue date, envisage de briguer un deuxième mandat à la tête du pays. Le 29 avril, ses partisans se sont rassemblés au stade des Martyrs de Kinshasa pour la présentation de la coalition électorale du président sortant. Celle-ci, nommée « Union sacrée de la nation », rassemble la majorité mise en place par Tshisekedi en 2020, lorsqu’il a renversé la majorité constituée autour de son prédécesseur, Joseph Kabila, après deux ans de co-gestion du pouvoir par les deux hommes.

Heshima   

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