IXès JEUX DE LA FRANCOPHONIE LA RDC PEUT S’ATTENDRE À QUELQUES MÉDAILLES François-Claude KABULO Ministre des Sports et Loisirs
Optimiste, le ministre des Sports et Loisirs, François-Claude Kabulo Mwana Kabulo a détail – lé pour Heshima Magazine les différentes étapes de l’organisation de la 9ème édition des Jeux de la Francophonie, qui démarre ce 28 juillet 2023. Au regard de la préparation de certains athlètes, le patron des sports congolais pense que le pays peut s’attendre à quelques médailles, notamment chez les lutteurs. Dans cet entretien exclusif, il revient sur plusieurs points liés à ces jeux.
Monsieur le ministre des Sports, la RDC organise dans moins d’un mois les IXèmes Jeux de la Francophonie. Quel est l’état des lieux des préparatifs au plan sportif ?
Je dois avouer qu’on a connu du retard. Sur le plan de la préparation, les différentes équipes nationales engagées s’entrainent mais ne seront internées que bientôt. C’est lié au problème de financement mais des compétitions test sont organisées d’une manière régulière et nous suivons cela de très près.
De ce côté, nous n’avons pas beaucoup d’inquiétudes. Nous nous pressons pour les réunir afin de créer ce qu’on appelle l’esprit de team, Team RDC. C’est ça le point focal de notre dernière démarche, parce que maintenant on est dans la dernière ligne droite, et je pense que nous serons prêts. Sinon vous voyez déjà l’équipe de football qui va participer au Fatshi Cup, c’est celle-là qui va défendre nos couleurs au niveau de la 9ème édition des Jeux de la Francophonie. Le football est déjà opérationnel, c’est le test que les jeunes gens sont en train d’effectuer. Les autres disciplines sont aussi à pied d’œuvre.
Au niveau du ministère des Sports, comment les choses s’organisent pour accompagner cet événement ? Est-ce que les techniciens de votre ministère ont été associés à la préparation du volet sportif ? Des réunions sont tenues chaque jour, non seulement ici au ministère parce que nous avons un point focal au niveau des 9èmes Jeux de la Francophonie. C’est-à-dire qu’on est en contact d’une manière régulière avec les fédérations. On suit l’évolution parce qu’il faut les inscrire. Il faut vérifier quels sont les athlètes qui seront retenus et qui vont aller aux villages des jeux. Donc, le contact est permanent, et nous échangeons. Je peux rassurer que sur ce plan de contact, rien à dire, tout se passe très bien.
Certaines rumeurs font état de la délocalisa- tion du site d’hébergement des athlètes prévu initialement au campus de l’UNIKIN. Qu’en est-il ?
Non, heureusement que vous parlez de rumeurs. Pas plus tard qu’hier, nous avons passé toute notre journée avec le Premier ministre, avec le ministre d’Etat en charge des Infrastructures, et avons visité les sites d’hébergement qu’on appelle « village des jeux ». Il est situé à l’UNIKIN où seront hébergés tous les athlètes, lesquels y seront acheminés dès leur atterrissage à Kinshasa. Mais il est vrai que parallèlement, nous avons un autre site installé au Stade Tata Raphaël avec des hébergements, mais là nous y logerons plus les bénévoles et les volontaires.
Plus de 3600 athlètes et artistes de l’espace francophone sont à ce jour déjà inscrits. Combien de disciplines ont été retenues pour ces jeux et quelles sont-elles ?
Les 3600 personnes dont on parle comprennent les athlètes et officiels attendus. Au départ, ils étaient programmés au nombre de 4000. Mais maintenant, tout dépend des inscriptions et c’est en fonction de ces dernières qu’on sera fixé. Ainsi pour les chiffres définitifs, je ne suis pas en mesure de vous les donner aujourd’hui. On ne les connaitra certainement avec précision qu’à la veille. Il pourrait y avoir des malades, des excusés, des retraits ou d’éventuels forfaits. Mais notre fourchette se situe entre 3000 et 3500 attendus.
Après le Québec, c’est au tour de la Fédération Wallonie-Bruxelles d’annoncer qu’elle ne participera pas aux compétitions sportives. Comment expliquez-vous cette décision ?
Trouvez-vous fondées les raisons qu’ils évoquent ? Le Québec est libre de sa décision parmi les 88 pays de l’espace francophone.
Comment le prenez-vous, du fait que le Québec puisse désister ?
Le Québec a ses raisons. Il n’y a aucune édition qui a réuni l’unanimité. Nous sommes à la 9ème édition et nous-mêmes, la RDC, n’avons pas participé à toutes les rencontres. Il y a des éditions où on ne participait pas pour diverses motivations. Donc, si le Québec estime que ses athlètes ne peuvent pas venir pour l’une ou l’autre raison, c’est de son droit, ça ne nous empêche pas d’organiser les jeux.
Et les raisons données semblent vraies pour vous ? Parce qu’ils ont parlé de l’insécurité ?
Ça c’est relatif. Vous-même vous vivez ici à Kinshasa. Toutes les ambassades des grands pays de la Francophonie sont à Kinshasa. Cependant, il est vrai que nous sommes un grand pays. Le problème de la RDC c’est quand même un pays qui est jalousé. Nous évoluons dans un contexte mondial où parfois on ne nous fait pas de cadeaux. Nous avons l’impression qu’il y a une cabale qui est mené contre nous pour une ou autre raison. Je ne vais pas me gêner de dire que la secrétaire générale de l’OIF, c’est Madame Mushikiwabo qui est de nationalité rwandaise. Je ne peux pas vous rappeler aussi le degré des relations entre le Rwanda et la RDC.
Cela peut être l’une des raisons qui fait qu’on dise qu’il y a l’insécurité. Mais nous sommes conscients de toute la situation et nous nous préparons pour que les jeux s’organisent à Kinshasa, retenez qu’il y a ceux qui ne nous aiment pas. Ça me semble normal, c’est la vie. Ceux qui sont avec nous vont venir et les jeux auront bel et bien lieu.
Je vais revenir sur les mots du directeur national de la Francophonie que j’ai eu en interview dernièrement. Il a dit également plus ou moins comme vous que la RDC n’était pas assez soutenue pour l’organisation des 9èmes Jeux de la Francophonie que ce soit par l’OIF ou par les autres pays. Avez-vous le même sentiment ?
Bien sûr, j’ai le même sentiment parce que la contribution financière obligatoire de l’OIF vis-à-vis du pays qui organise n’est pas encore versée, ce qui est anormal. C’est prévu dans les textes que l’OIF doit apporter sa contribution, or jusqu’au moment où je vous parle, même pas 1 dollar n’est tombé dans notre escarcelle. Donc vous voyez qu’il y a une mauvaise foi. A un moment donné, ils ont chipoté quelque part dans les textes réglementaires dès lors que c’est la RDC qui devait organiser les jeux. Notre malheur est que nous sommes un grand pays.
Quand vous êtes grand, il y a aussi un peu de jalousie, le sentiment de dénigrement est exprimé par les uns et les autres. Comment comprendre que la Wallonie-Bruxelles, qui est quand même une communauté de la Belgique, avec laquelle nous entretenons des relations particulières agisse de la sorte, cela nous a fait tiquer un tout petit peu. Tout le monde peut se retirer, pas les Belges, pas les Français. Lorsque les Français se retirent en basketball et en football, il n’y a pas de raison.
A travers notre ministre des Affaires étrangères, nous allions souhaiter qu’on leur pose la question de savoir quelles sont les vraies raisons. Parce que on recense plein de Français, que ce soit dans le monde des affaires ou le monde culturel. S’il y avait de l’insécurité, ils seraient déjà partis, mais ils sont là et ils vivent sur place au jour le jour. Il est vrai que la situation de l’Est sur le plan sécuritaire ne peut pas perturber le déroulement normal des jeux qui se tiennent ici à Kinshasa. C’est pour cela qu’on est convaincu qu’il y a une cabale quand-même qui se monte quelque part. Mais nous allons la démystifier parce que nous sommes déterminés et le Président de la République a insisté pour que les jeux aient bel et bien lieu à Kinshasa.
Nous nous inscrivons derrière cette vision et nous fonçons dans cette direction jusqu’au 28 juillet.
Vous avez parlé des relations entre la RDC et le Rwanda. Comment comprenez-vous que le Rwanda, malgré les problèmes diplomatiques qui existent entre les deux pays, refuse d’envoyer ses athlètes pour les jeux de la Francophonie en sachant que les compétitions sportives sont censées nous réunir ?
Jusqu’à preuve du contraire, je sais que le Rwanda avait pris une inscription provisoire. On attendra jusque la veille pour voir qui vient et qui ne vient pas. Et pour quelle raison il ne viendra pas ?Si on nous avance la raison, nous comprendrons. Mais le choix est libre. En 2017, nous étions en Côte d’Ivoire, en 2013 moi-même j’étais à Nice, en France. Mais tout le monde n’était pas venu. Je répète nous sommes 88 pays dans l’espace francophone, et aucun pays organisateur n’a réuni jusqu’à présent l’unanimité. Très souvent, la participation se situe entre 50 parfois 57 pays qui arrivent. Il y a même des éditions qui ont compté moins de 40 pays.
Les pays sont libres de s’engager. Ça peut être pour des raisons financières ou autres. Mais pour ça, nous ne craignons rien du tout ! Moi je reviens de la Côte d’Ivoire. Je suis allé à un forum où j’ai rencontré les ministres des Sports et à la quasi-unanimité ils m’ont même confirmé leur arrivée en masse à Kinshasa afin d’appuyer la RDC et que ces jeux se tiennent dans sa capitale et non ailleurs. Il y a eu des tentatives de déstabilisation, on voulait nous pousser à la faute, nous avons dit non, nous avons pris des engagements et nous allons les respecter. Nous allons aller jusqu’au bout et nous allons organiser cette compétition donc je n’ai aucune crainte. Je suis sûr que les 9ème Jeux auront bel et bien lieu à Kinshasa.
Vous avez parlé de 88 pays. Quel est le délai pour les pays et les Etats pour confirmer leur participation ?
Nous sommes déjà dans le délai. Je pense que M. Isidore Kwandja vous a donné le nombre exact parce que c’est lui qui gère ce dossier. Je sais qu’il y avait 47 pays aux dernières nouvelles. C’est une bonne moyenne pour moi, nous allons frôler ces chiffres-là et les sportifs de tous ces pays seront avec nous.
Monsieur le ministre, vous êtes un ancien de la presse. Comment la couverture médiatique de cet événement va se faire et quelles sont les modalités pour s’accréditer. Quel est le nombre de médias attendus, l’organisation du travail de la presse et la couverture de l’événement ?
L’accréditation est simple : il y a des formulaires d’accréditation qui existent au niveau de la commission d’accréditation. Les pays ou les journalistes intéressés par cet événement remplissent le formulaire qu’ils envoient à la commission des jeux et c’est cette commission en charge d’accréditation qui dresse l’inventaire et qui apprécie s’ils répondent aux critères édictés par le Comité International des Jeux de la Francophonie « CIJF ».
L’accréditation des journalistes se fait exactement comme avec les pays, ce sont des chiffres qui sont connus à la dernière minute. De plus, le type d’accréditation varie : elle peut être limitée dans le temps soit au début, soit à la fin, soit en permanence. Mais toujours est-il que le système de demande d’accréditation fonctionne très bien. Les grands médias qui sont partenaires de l’OIF seront là : RFI, TV5 Monde et TV5 Afrique et qui, automatiquement, seront avec nous. Et vous avez constaté que la RTNC vient d’être dotée des matériels exigés avec 4 cars de retransmission en TV. Donc les productions simultanées seront assurées, parce que toutes les compétitions vont se passer en mondovision, c’est-à-dire qu’au moment où on va se produire quelque part, dans n’importe quel site, il y aura la production simultanée et on va centraliser tout ça au Centre International des Médias, qui sera au Palais du Peuple. Le signal sera envoyé aux pays qui ont introduit les demandes.
Avec le Premier ministre nous passons quasiment nos nuits entre différents sites. C’est dire que la certitude de sa tenue est réelle.
Vous êtes parmi les meilleurs journalistes de la RDC. Est-ce que par rapport à votre expérience, vous avez suivi les exigences techniques en termes d’organisation ?
Est-ce que vous êtes sûrs que la RDC peut organiser correctement et assurer ces jeux de la francophonie ? Oui je le crois. Matériellement le gouvernement a mis la main à la poche pour que toutes les conditions exigées par le Comité International des Jeux soient respectées et nous sommes dans le bon. Je vous ai dit que les matériels pimpants neufs viennent d’arriver et les formateurs sont là. Une autre équipe de formateurs suivra avant la fin du weekend Les techniciens sont compétents à la RTNC, nous sommes habitués à organiser des grands événements, mais comme c’est un type des nouveaux matériels qui arrivent, c’est juste un problème d’adaptation ; on va montrer aux techniciens sur quel bouton il faut presser, comment il faut connecter les câbles, etc. Mais ces équipes sont déjà là. Ce sera juste un problème de réglage.
Toute l’énergie du pays semble s’être concentrée sur les infrastructures sportives de ces jeux. Pourquoi ne vous intéressez-vous pas aux préparatifs des athlètes congolais ?
On chemine parallèlement. Il n’y a pas à confondre les choses : il y a ceux qui s’occupent des infrastructures, et ceux qui s’occupent des athlètes. La RDC a deux casquettes. En tant que pays organisateur, elle a la direction nationale des jeux dirigée par Monsieur Isidore Kwandja qui n’a rien à voir avec la participation des athlètes. Ça c’est l’engagement du pays. Vous pouvez même organiser les jeux et si vous ne vous y intéressez pas, sans participer, personne ne vous coupera la tête. En ce qui concerne la participation, puisque les jeux de la Francophonie portent sur la culture et les sports, la responsabilité est scindée en deux : d’une part, le ministère de la Culture s’occupe des artistes sous l’autorité de Madame la ministre Cathy Katungu, et moi du ministère des Sports et Loisirs, j’ai en charge les sportifs. C’est comme ça que nous cheminons à deux. Chacun dans sa sphère essaie de préparer les sélections comme il se doit.
Et comment se préparent les athlètes ?
Oui ça va. Les athlètes se préparent et je suis aux entrainements. Il y a deux jours, j’étais avec les lutteurs lors de leur entraînement, parce que je crois qu’on peut quand même attendre quelques médailles de ce côté. J’ai donné les salles qu’il faut au stade des Martyrs en attendant leur internement. Pour les cyclistes, si vous avez l’habitude de sillonner Kinshasa le week-end, vous aurez certainement remarqué des courses en ligne.
Parce qu’il y aura une course qui parti ra de la N’sele jusqu’au boulevard Triomphal avec des petits tours à travers les cités. Là, ils sont en préparation. Les joueurs de tennis de table se préparent au Centre Spin qui se trouve dans la commune de Bandalungwa. Pour les handisports, des handicapés participeront en athlétisme. Ceux de l’athlétisme s’entrainent, et nous leur avons donné des possibilités : ils ont participé à une compétition d’athlétisme en Afrique centrale et puis on a organisé pour eux un meeting test ici à Kinshasa en invitant leurs collègues de quelques pays limitrophes. Je ne dis pas qu’on va rafler toutes les médailles car il est vrai qu’il y a des nations qui sont plus fortes que nous. Mais nous ferons le nécessaire pour présenter une prestation de qualité. Cela sera la preuve de la capacité de notre organisation des jeux et que nous avons des équipes compétitives, de bonne qualité avec des athlètes qui seront motivés.
Des Congolais de la diaspora âgés de 18 et 35 ans, qui auraient voulu participer aux jeux de la Francophonie. Ils accusent l’organisation ou le ministre des Sports, de ne pas les avoir contacté alors qu’ils sont bons dans leurs disciplines. Qu’en dites-vous ?
Ça dépend, peut-être eux n’ont pas été contactés. Au moment où je vous parle, nous avons quatre athlètes de la diaspora qui font partie de l’équipe de football.
Seulement quatre pour toute la diaspora ?
On n’en a déniché que quatre. Ce sont des sélections. C’est au niveau du staff technique national que cela s’apprécie. Je vous signale que contrairement à ce que nos amis racontent, tout dépend de chaque discipline. Pour le football, lorsque le dossier m’a été présenté, on n’a pas hésité. Nous avons disponibilisé les billets d’avion. Au moment où je vous parle, vous pouvez encore vérifier, après demain il y aura la dernière journée du tournoi y a quatre expatriés qui sont venus et il y a même le fils de notre ambassadeur en Chine, Monsieur Balumuene, qui est bon et est venu de la Chine à notre charge. Donc il y a des expatriés pour le football car la fédération avait manifesté l’envie de les inviter.
Mais il y a des fédérations qui n’ont rien demandé, le ministère n’y est pour rien. Certes, le ministère gère, mais les données techniques doivent provenir de chaque fédération. Si chaque fédération doit faire venir deux ou trois athlètes expatriés, on le fait. Nous l’avons fait pour le football. Regardez l’équipe nationale Aujourd’hui, on compte un seul local, c’est le gardien de but de Mazembe. L’équipe qui a gagné les Gabonais, tous les 25 viennent de la diaspora et nous mettons le paquet. Si une fédération demande un expatrié avec une fiche technique, on s’exécute…
C’est vrai que vous avez trouvé l’organisation en cours. Vous avez été nommé il y a de cela 100 jours. Si vous devez dresser un bilan de l’organisation en cours, qu’est-ce qui a été le plus difficile à réaliser pour la RDC ?
Le plus difficile c’était les changements opérés. Vous savez moi je suis parmi les pionniers des journalistes, depuis qu’on a commencé à poser des jalons des 9èmes jeux de la Francophonie en 2019. Nous formions le premier comité. Malheureusement, nous sommes arrivés à une succession de quatre directions. Chaque changement apporte du négatif, parce que parfois, il faut tout recommencer. Si vous avez la malchance que vos prédécesseurs emportent avec eux tous les dossiers, vous repartez à zéro. Et à mon avis le plus grand tort qu’on a causé à cette organisation a été les multiples changements. Et n’oubliez pas qu’il y avait des problèmes de Covid. Toutes les grandes manifestations avaient été reportées, même les jeux olympiques de Tokyo.
Malheureusement, nous n’avons pas capitalisé tous ces contretemps. Nous étions un peu distraits à cause des changements. Et très souvent, à mon avis, on n’a pas tellement impliqué le ministère des Sports et celui de la Culture dans la sphère des décisions. Nous sommes là comme des participants. D’autres ministères qui n’ont rien à voir avec les sports et la culture ont été mis au premier plan. Il y a des gens qui apprenaient pour la première fois. Il y a des gens qui n’avaient pas de contact avec les sports et ça nous a retardé. Pour moi, c’est mon plus grand regret pour ce qui concerne les 9èmes Jeux de la Francophonie, franchement.
Si on avait gardé l’ossature de départ et qu’on pouvait peut-être améliorer par-ci par-là, en raison des cassures. Nous avons travaillé pendant 20 mois. Les 20 premiers mois on a abattu ce travail, après ceux qui sont arrivés, ont fait baisser la balance. Beaucoup étaient des expatriés, des gens qui venaient d’Europe et qui n’avaient aucune notion sur cet événement. Pour cela aujourd’hui, on paye la facture.
Maintenant, nous voilà de retour aux affaires. Comme on est dans le système de la continuité des affaires de l’Etat, dans le mal ou dans le bien de ce que nous ont laissé ceux qui nous ont précédés, nous prenons cela en compte et nous essayons de rattraper le retard. C’est un peu notre situation.
Est-ce que vous avez l’impression que les Congolais ont compris les défis de la RDC à organiser ces 9èmes Jeux de la Francophonie, parce que là aussi il y a un problème de communication ?
Tout à fait, mais la communication n’est pas de mon ressort. Il y a un ministère en charge de la Communication et Médias. Chaque ministre doit avoir sa stratégie. Moi, je m’occupe de la préparation des athlètes. Pour moi, les questions sont : est-ce que les athlètes sont arrivés ? Est-ce qu’ils seront habillés ? Est-ce qu’ils seront internés ? Ça c’est le rôle de mon ministère. Toutefois, moi en tant que journaliste, réflexe oblige, je suis aussi comme vous. Un moment donné je m’interroge et me dis : mais qu’est-ce qui se passe ? C’est vrai, on a reconnu qu’il y avait un déficit en matière de communication. Nos amis du ministère maintenant, avec le ministre Muyaya, essayent de se rattraper.
Ils sont en train de pousser avec des émissions spéciales qui sont régulières, particulièrement au niveau de la télévision nationale. Mais il faudrait à quelques semaines exercer quand même un matraquage médiatique à outrance pour que le Congolais moyen soit au courant qu’il y a effectivement les jeux de la Francophonie. Heureusement, ce travail est en train d’être conduit par mon collègue de la Communication et Médias.
A ce stade de préparation, à J-23, la RDC risque-t-elle encore une annulation de ces jeux ? Non, impossible ! Vous êtes pessimiste ?
Si j’exagère, avec le Premier ministre nous passons quasiment nos nuits entre différents sites. C’est dire que la certitude de sa tenue est réelle. Parce que j’ai lu le compte rendu des experts qui étaient venus en visite. Je pense que selon les recommandations, ils avaient demandé à ce que la RDC remette les clés à l’OIF trois mois avant l’organisation des jeux de la Francophonie.
A ce jour, l’OIF n’a pas reçu les clés et le directeur des Jeux de la Francophonie a parlé de rendre les clés au Premier ministre entre le 7 et le 10 juillet. Pour votre information, les clés seront remises officiellement le vendredi 7 juillet. Je vous invite d’ailleurs à nous accompagner. Donc, nous allons les récupérer pour le compte du grand site, le stade des Martyrs. Et le 15, nous aurons les clés pour la deuxième partie, un autre grand site qu’est le stade Tata Raphaël. Vous voyez que nous sommes vraiment à la limite mais les clés seront remises à temps. Nous faisons le maximum pour rassurer tout le monde.