PLÉBISCITE DE TSHISEKEDI CES INGRÉDIENTS QUI ONT FAVORISÉ CES INGRÉDIENTS QUI ONT FAVORISÉ
Qu’est-ce qui serait à la base de la victoire sans appel de Félix Tshisekedi à la présidentielle du 20 décembre 2023 avec un score inédit de 73,34 % ? Regard rétrospectif sur la bataille électorale de 2023 et tentative d’explication.
Avant 2023, la RDC a organisé d’autres présidentielles et cela depuis 2006. A chacun de ces scrutins, c’est à la majorité simple que le chef de l’Etat a, de tout temps, été élu. Les scores ont toujours été moindres par rapport à ceux enregistrés lors de la dernière élection : en 2018, Félix Tshisekedi avait obtenu un peu plus de 38 % des suffrages alors que son challengeur, Martin Fayulu, avait recueilli près de 35 %. En 2011, face à Etienne Tshisekedi qui avait atteint 32,33 %, Joseph Kabila avait totalisé 48,95%. Vital Kamerhe, qui était en lice lors de ce scrutin, avait récolté 7,74% et Léon Kengo 4,45%. Par ailleurs, en 2006, Joseph Kabila avait été élu au second tour avec 58,05%.
Le score réalisé par Félix Tshisekedi au vote du 20 décembre 2023 sort ainsi de l’ordinaire et pousse plus d’une personne à se poser des questions du genre : est-ce sa stratégie de campagne qui aurait produit ce résultat ? est-ce le fait qu’il ait réuni autour de lui quelques grosses pointures de la classe politique congolaise qui serait à la base de cela ? Sans aucun doute que Félix Tshisekedi doit sa large victoire à plusieurs facteurs, entre autres la fonction la plus favorable de président sortant qui était la sienne, le manque d’organisation de l’opposition, l’appui de l’Union sacrée de la nation et la campagne électorale qu’il a lui-même menée.
Tshisekedi au front
Concernant sa position de tête, certains analystes estimaient qu’il partait favori à la présidentielle. D’après le dernier sondage précédant le scrutin, dont l’enquête était publiée par Ebuteli et le Bureau d’études, de recherche et de consulting international, Félix Tshisekedi partait favori avec 49,3% des voix et Moïse Katumbi venait à la deuxième place avec 28,1%. En tant que candidat du pouvoir, le chef de l’Etat avait non seulement eu à bénéficier d’une bonne visibilité bien avant la campagne, mais au cours de celle-ci, il a réussi à sillonner sans encombre le Congo.
De lui-même, payant de sa personne, partout où il s’est rendu, le candidat N°20 a aussi brossé le tableau comparatif de la situation à l’échelle nationale, trouvée à son arrivée à la tête du pays et ce qu’il a réalisé, notamment concernant les réserves internationales, le budget national et le programme de développement local des 145 territoires.
Entre autres, il n’a cessé de rappeler certains de ses acquis comme la gratuité de l’enseignement de base et la couverture santé universelle. Concernant la situation sécuritaire qui prévaut à l’Est du pays, Félix Tshisekedi s’est engagé à régler d’ici à 2028, le drame enduré par les Congolais. « Faire de la République Démocratique du Congo un havre de paix et de sécurité a, de tout temps, constitué une priorité pour moi, comme en témoignent les efforts que j’ai inlassablement consentis à cette fin, depuis le 24 janvier 2019, sur les fronts politique, juridique, économique et diplomatique », avait-il expliqué.
L’appui des «barons»
Il est en outre important de souligner le soutien apporté par les poids lourds et différents chefs des partis politiques de l’Union sacrée de la nation qui se sont déployés à travers toute la République. En effet, remporter confortablement un second mandat, en creusant un écart considérable sur son principal challenger avec 18,08% des voix, ne peut se faire qu’avec l’aide des autres.
Les membres du Présidium de l’USN ont particulièrement mouillé leurs maillots, quadrillant chacun une portion du territoire du pays pour prêcher en faveur de la réélection de Félix Tshisekedi et leur appui a permis à leur candidat d’engranger 13 215 366 voix.
Le cas de Jean-Pierre Bemba en est la preuve. Ce dernier a mobilisé pour le compte de Félix Tshisekedi en Ituri notamment à Bunia et Mahagi. A Bandundu-Ville, le « Chairman » a expliqué à la population qu’il s’était rallié à ce dernier pour notamment faire échec au plan de balkanisation du Congo. Par ailleurs, si Félix Tshisekedi était aussi donné gagnant, c’est certainement parce que l’opposition en face de lui était morcelée – l’égotisme des candidats de l’opposition lui ayant facilité la réélection haut la main.