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RDC : l’Assemblée nationale interpelle Judith Suminwa, 100 jours après l’investiture de son gouvernement

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Nommée début avril 2024, la Première ministre Judith Suminwa a été investie avec son gouvernement en juin. Cent jours plus tard, l’heure du premier bilan a sonné.

À l’Assemblée nationale, même les députés de la majorité ne ménagent pas le nouveau gouvernement. Si la cheffe de l’exécutif national devait donner un nouveau souffle au second quinquennat du Président Félix Tshisekedi, sa stratégie ne porte cependant pas ses fruits.

Ces deux députés ont adressé deux questions, l’une orale et l’autre écrite, à la Première ministre Judith Suminwa. Elles portent notamment sur la mise en œuvre du programme de son gouvernement ainsi que sur la politique générale de l’institution qu’elle dirige.

« Après 100 jours de l’entrée en fonction effective du gouvernement Suminwa, le peuple congolais se demande, à travers ses élus, ce qui a été accompli jusque-là, notamment dans les domaines de la création d’emplois, de la protection du pouvoir d’achat, de la défense et de la sécurité, de la diversification de l’économie, de l’accès aux services sociaux de base ainsi que de la reconstruction des infrastructures », ont déclaré les deux élus.

La Première ministre s’était fixé, lors de son investiture, un cadre d’orientation stratégique structuré en six piliers :

  • 1.⁠ ⁠Construire une économie diversifiée et compétitive pour créer plus d’emplois et protéger le pouvoir d’achat des ménages ;
  • 2.⁠ ⁠Protéger le territoire national et sécuriser les personnes et leurs biens ;
  • 3.⁠ ⁠Aménager le territoire national pour garantir une connectivité maximale ;
  • 4.⁠ ⁠Assurer l’accès aux services sociaux de base ;
  • 5.⁠ ⁠Renforcer les capacités des congolais pour qu’ils participent activement à la construction du pays ;
  • 6.⁠ ⁠Gérer durablement et de manière responsable l’écosystème de la RDC face aux changements climatiques.

Dichotomie entre l’action et les résultats

Certes, il serait inexact de dire que rien n’a été entrepris, mais il serait tout aussi faux d’affirmer que les résultats sont déjà visibles. Dans ce contexte, le député Gary Sakata interroge la Première ministre : « Quelle évaluation fait-elle de l’exécution des six piliers de son programme gouvernemental au cours des 100 premiers jours, surtout à la lumière des nombreuses doléances enregistrées par les parlementaires durant leurs vacances ? ».

Dans une question écrite, l’élu de Bagata souhaite connaître les réalisations concrètes du gouvernement Suminwa dans les 39 axes d’intervention de la vie nationale, avec un accent particulier sur les secteurs de la sécurité et de la gouvernance électorale.

Quid des 1,5 million d’emplois promis ?

Dans son programme d’action, la Première ministre avait promis de créer en moyenne 1,5 million d’emplois par an, de 2024 à 2030, afin d’absorber les jeunes arrivant sur le marché du travail et de réduire le sous-emploi.

Quelles mesures ont été prises pour atteindre cet objectif ? Dans sa question orale, le député Crispin Mbindule interroge la cheffe du gouvernement : combien d’emplois ont déjà été créés sur les 1 500 000 promis ?

Selon le Programme Pays de Promotion du Travail Décent (PPTD) 2021-2024, le marché du travail congolais est déséquilibré entre l’offre de main-d’œuvre et la demande des entreprises et administrations. Les statistiques révèlent un déficit significatif : sur une population active de près de 27,5 millions de personnes, seulement 4 % sont employés dans l’économie formelle, 72 % travaillent dans l’économie informelle et 24 % sont au chômage.

L’élu de Butembo, dans le Nord-Kivu, souhaite également comprendre comment le gouvernement entend protéger et renforcer le pouvoir d’achat des congolais, ainsi que les actions prioritaires entreprises pour garantir l’accès à l’eau, à l’électricité, aux soins de santé et à l’éducation.

Outre ces deux questions adressées à la Première ministre, Vital Kamerhe a souligné, lors de l’ouverture de la session ordinaire de septembre, essentiellement budgétaire, le lundi 16 septembre, que le bureau de l’Assemblée nationale a enregistré « un nombre important de questions écrites adressées aux membres du gouvernement et à des mandataires d’entreprises, d’établissements et de services publics ». La plupart de ces initiatives concernent des questions de gouvernance, de réformes du secteur de la sécurité, du code agricole et de la loi foncière.

Il a encouragé ces initiatives, car « c’est un engagement de campagne qu’il compte honorer. Elles vont, à coup sûr, contribuer à améliorer la gouvernance ». Cependant, le président de l’Assemblée nationale a averti que ce retour au contrôle parlementaire ne doit pas se transformer en acharnement.

Dominique Malala

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