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Reprise des affrontements entre M23 et FARDC : une escalade inquiétante pour les efforts de paix

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Après une période d’accalmie due au cessez-le-feu, la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a de nouveau été secouée par des affrontements armés entre les rebelles du M23-AFC, soutenus par le Rwanda, et les patriotes Wazalendo, appuyés par les Forces armées de la RDC (FARDC).

Malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis début août, les rebelles du M23 ont intensifié, le dimanche 20 octobre, leurs offensives, notamment dans les localités stratégiques de Kalembe et Ihula, situées dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Ces localités étaient tombées, dimanche, sous contrôle rebelle avant d’être reprises le lendemain par les Wazalendo, soutenus par l’armée congolaise. Cependant, d’autres sources indiquent que la menace reste présente, les combattants du M23 se trouvant toujours à proximité de ces localités.

Ces nouvelles hostilités inquiètent les habitants qui redoutent une extension des affrontements vers Pinga, la plus grande agglomération de la zone, ce qui accentuerait les risques de propagation du conflit. Les rebelles de l’AFC justifient leurs actions par des provocations attribuées aux milices Wazalendo. Leur volonté affichée de poursuivre leur avancée dans cette région riche en ressources minières, telles que l’or et la cassitérite, ne fait qu’aggraver la situation.

Un impact négatif sur le processus de paix

Alors que les affrontements se poursuivent, les efforts diplomatiques pour relancer le processus de paix, menés par le président angolais João Lourenço, semblent compromis. Malgré les récentes discussions entre les présidents du Rwanda et de la RDC, le climat militaire actuel risque de réduire à néant les avancées espérées lors des pourparlers de Luanda.

La médiation angolaise, déjà fragilisée par ces nouvelles violences, devra maintenant s’adapter à cette nouvelle dynamique du conflit. Le gouvernement angolais a fermement condamné les attaques du M23 qui, selon lui, violent les accords précédents et mettent en péril la recherche d’une solution durable au conflit. Il a en outre exhorté les protagonistes à éviter « tout acte hostile pouvant conduire à une escalade du conflit et aggraver la situation humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo ».

« Cette action constitue une violation flagrante des principes et de l’esprit des recommandations et décisions issues de la réunion ministérielle du 30 juillet 2024, ainsi que du cessez-le-feu convenu, entré en vigueur à minuit le 4 août 2024 », a déclaré le gouvernement angolais dans un communiqué publié le mardi 21 octobre.

De son côté, le gouvernement congolais maintient sa position et précise qu’aucune négociation ne sera possible en dehors des cadres définis par le processus de Luanda, qui vise à instaurer un dialogue constructif entre Kinshasa et Kigali. Les autorités congolaises attendent dans les prochains jours une « proposition de concept des opérations » de la part de la facilitation, un document qui pourrait déterminer l’avenir des pourparlers.

Les violences actuelles aggravent une situation humanitaire déjà critique. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), des milliers d’enfants dans la région ne peuvent accéder à l’éducation en raison de la guerre. La crainte d’une escalade des violences rend la situation encore plus préoccupante, alors que les populations civiles continuent de payer un lourd tribut.

Tous les regards sont désormais tournés vers les prochains pourparlers de Luanda, dont l’issue pourrait avoir des conséquences décisives pour l’avenir de la région.

Dominique Malala

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