Dans la nuit du vendredi 1er novembre, l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC) a déclaré recevable le projet de Loi de finances pour l’exercice 2025. Par rapport au budget 2024, ce projet chiffré à 18 milliards de dollars, accorde une attention particulière à la sécurité avec une hausse de 25,2 % des fonds alloués.
La Première ministre Judith Suminwa a défendu, jeudi 31 octobre, le projet de loi de finances 2025. Ce budget, équilibré en recettes et en dépenses, est fixé à 49.846,8 milliards de francs congolais, soit environ 18 milliards de dollars américains. La part des crédits réservés à la sécurité et aux investissements dans le budget général a sensiblement augmenté. Pour les investissements, l’enveloppe passe de 15,1 % en 2024 à 48,4 % en 2025, représentant une hausse de 18 %. La Première ministre a également souligné l’augmentation de 25,2 % des fonds dédiés à la sécurité nationale et une progression de 16,4 % pour les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage.
Développement rural
D’autres secteurs clés connaissent également des augmentations. C’est le cas du développement rural, longtemps sous-financé. Les crédits alloués à ce secteur augmentent de 13,7 %. Juste avant le débat général autour de ce projet de budget, le ministre de tutelle, Muhindo Nzangi, a révélé que plus de 15 000 agents de son ministère n’étaient plus payés depuis 30 mois. Il s’est dit soulagé par l’enveloppe réservée à ce secteur, qui permettra de renforcer les initiatives en faveur des zones rurales, souvent enclavées par manque d’infrastructures routières. Le gouvernement souhaite cette fois-ci garantir un accès équitable et fiable aux ressources essentielles pour tous les citoyens, particulièrement dans les zones rurales souvent négligées.
Le secteur de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage bénéficiera d’un accroissement de 16,4 %, portant les crédits de 3.284,1 milliards de FC en 2024 à 3.824 milliards de FC en 2025. Cette augmentation vise à soutenir la sécurité alimentaire, avec une campagne agricole 2024-2025 lancée fin septembre.
Éducation et santé
La politique de gratuité de l’enseignement primaire est maintenue dans ce projet de budget. Le gouvernement prévoit une augmentation de l’enveloppe allouée aux enseignants, en réponse aux grèves ayant marqué la rentrée scolaire 2024-2025. Dans le domaine de la santé, les efforts en vue de la couverture santé universelle se poursuivront, notamment avec l’extension de la gratuité des soins de maternité à plusieurs provinces, après une phase pilote à Kinshasa.
Infrastructures
Le gouvernement prévoit également de dynamiser le secteur des infrastructures. L’équipe de Judith Suminwa ambitionne de relier l’Est à l’Ouest du pays grâce à la construction de la route nationale N°2 (RN2) reliant Mbuji-Mayi à Bukavu. Le défi de connecter les différentes régions du pays reste une priorité. Actuellement, il est difficile de se déplacer du Nord au Sud ou de l’Est à l’Ouest. Le Projet de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145-T) bénéficiera de financements additionnels, y compris pour la construction du port en eaux profondes de Banana. Les infrastructures aéroportuaires sont également prioritaires. Après la modernisation de l’aéroport de Bangoka (Tshopo), le gouvernement envisage d’équiper des aéroports nationaux comme ceux de Bipemba, Mbuji-Mayi (Kasaï Oriental), Kavumu (Sud-Kivu), Kolwezi (Lualaba) et Kalemie (Tanganyika).
Pour Judith Suminwa, cette loi de finances incarne les priorités nationales et trace la voie vers un développement durable de la République Démocratique du Congo. Elle reconnaît toutefois l’ampleur des défis qui attendent son équipe dans l’exécution de ce budget, une fois adopté. Ce projet de loi de finances a été transmis à la Commission Économique et Financière (ECOFIN) pour un examen approfondi avant son adoption en plénière à l’Assemblée nationale, puis au Sénat pour un second examen.
Heshima