La quatrième édition de la Semaine congolaise du Tourisme s’ouvre ce mardi 26 novembre 2024 à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC). Elle est placée sous le thème : « Tourisme et Paix ». Bien que cette manifestation vise à promouvoir l’image du pays, de nombreux défis liés à la salubrité des villes et à l’entretien des sites touristiques restent à relever.
Le ministère du Tourisme de la République Démocratique du Congo organise cette 4e édition de la Semaine Congolaise du Tourisme, qui se tiendra du 26 au 30 novembre 2024 au Centre culturel et des arts d’Afrique centrale, à Kinshasa, dans la commune de Lingwala. Le ministre du Tourisme, M’pambia Musanda, a précisé qu’il y aura, tout au long de cette semaine, une exposition sur les valeurs touristiques en RDC, un forum sur le développement et la promotion du tourisme, une découverte culinaire, des animations et des spectacles divers, ainsi que des visites guidées des sites touristiques de Kinshasa.
Le thème de cette année, associé à la paix, fait référence à la situation sécuritaire préoccupante dans la partie Est du pays, où des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, occupent plusieurs localités de la province du Nord-Kivu, obligeant des millions de Congolais à fuir leurs habitations. Ce thème vise à aborder « le rôle du tourisme dans la consolidation de la paix, car le tourisme est un facteur vital pour le développement durable et possède un pouvoir catalyseur pour une paix durable », a déclaré le ministre du Tourisme.
Des défis de salubrité majeurs
Kinshasa, la mégapole de plus de 15 millions d’habitants, souffre d’un manque criant de poubelles publiques. La capitale est confrontée, depuis plusieurs années, à des problèmes insolubles de gestion des déchets. Cette situation a conduit à la prolifération de décharges sauvages à travers la ville. L’élection d’un nouveau gouverneur à la tête de la ville n’a pas résolu ce problème épineux. Si l’État veut promouvoir le tourisme, les défis liés à la salubrité à Kinshasa et dans d’autres provinces du pays devraient être au centre des préoccupations des décideurs. La veille de l’ouverture de la Semaine Congolaise du Tourisme, la pluie qui s’est abattue sur la capitale, dans la soirée du lundi 25 novembre, a mis en évidence les difficultés de gestion des déchets et de curage des caniveaux.
Ne pas mettre la charrue avant les bœufs
La propension du gouvernement à vouloir vendre l’image du pays sans avoir réglé les problèmes de salubrité dans les villes et de l’entretien des sites mémoriels soulève une contradiction dans cette politique. C’est comme vouloir mettre la charrue avant les bœufs. La qualité des services publics dans les aéroports – premières portes d’entrée des touristes – laisse à désirer. À l’aéroport de N’djili, par exemple, la présence de personnes sans titre ni fonction officielle, qui obligent parfois les passagers à payer pour des services non sollicités, nuit à l’image d’un pays qui aspire à attirer les touristes.
« De l’entrée de l’aéroport à l’embarquement, plus de huit demandes de « mayi » [eau à boire, un euphémisme]. Je n’ai pas compris cette pratique de mendicité. Si ces « mendiants civilisés » le faisaient chez leurs frères congolais, on pourrait fermer les yeux, mais ils le font à tout le monde, quelle que soit la nationalité. […] Voilà l’image que certains employés de l’aéroport de N’djili donnent de notre grand et beau pays », témoigne Justin Murhula, un Congolais qui a vécu la scène le 11 novembre dernier.
La RDC doit avant tout améliorer sa gouvernance locale avant de se lancer dans la promotion du tourisme. Il est essentiel de préparer le terrain pour les touristes, afin de présenter une image positive du pays et de faire de ce secteur un véritable levier économique.
Heshima