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RDC : Après l’échec de Luanda, l’armée lance « Caterpillar 2 » contre le M23

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Après avoir longtemps reculé face à l’avancée des rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise au Nord-Kivu, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) répondent désormais coup sur coup. Une opération dénommée « Caterpillar 2 » a permis de récupérer la cité de Ngungu ainsi que d’autres villages à Masisi. Pendant ce temps, Brazzaville et Luanda exhortent Kinshasa et Kigali à bannir toute forme de violence et à intensifier les initiatives en faveur du dialogue, conformément à l’esprit du Processus de Luanda.

Depuis le refus du président rwandais, Paul Kagame, de se rendre à Luanda, le 15 décembre 2024, pour signer l’accord de paix avec son homologue congolais, Félix Tshisekedi, la rébellion qu’il soutient à intensifier la violence dans l’Est de la RDC. Le M23 a conquis Masisi-centre mais aussi la localité d’Alimbongo, dans le territoire de Lubero. Mais depuis plus d’une semaine, l’armée congolaise a repris l’initiative sur le terrain. Une opération baptisée « Caterpillar 2 » est en cours. Initiée par les deux commandants des régions militaires du Nord et Sud-Kivu ainsi que le commandant de la Task Force Nord-Kivu, cette opération vise à « riposter » contre toute violation du cessez-le-feu par l’armée rwandaise et « ses multiples » alliés. « Les FARDC ne peuvent pas admettre que les tirs aveugles de l’armée rwandaise et de ses alliés fassent du mal aux déplacés de guerre et à notre population. », a déclaré le lieutenant-colonel, Guillaume Ndjike, porte-parole de l’armée au Nord-Kivu.                 

Dans cette dynamique, l’armée congolaise a fait son entrée triomphante dans la cité de Ngungu pour la première fois depuis 7 mois. Cette cité du territoire de Masisi était aux mains du M23. Des violents combats continuent de faire rage dans plusieurs lignes de front, à Nyiragongo, Masisi, Lubero ou encore à Bweremana, près de la frontière avec le Sud-Kivu. Ce mardi 14 janvier 2025, des affrontements sont signalés à Kamandi et Kibanda, dans le territoire de Lubero.       

Arrêter la progression du M23 au Sud-Kivu       

Dans son expansion territoriale, les rebelles du M23 font des alliances avec des groupes armés locaux pour servir de relai, notamment au Sud-Kivu et en Ituri. Selon le rapport du groupe d’experts des Nations unies sur la situation sécuritaire en République démocratique du Congo, publié le 8 janvier 2025, une alliance de facto a été créée entre les groupes armés tutsis Twirwaneho et RED Tabara, soutenus par Kigali. Ces groupes servent désormais des supplétifs au M23 dans le Sud-Kivu. Cette collaboration marque une nouvelle escalade dans les conflits armés qui ravagent les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Selon les experts onusiens, les Twirwaneho, dirigés par un officier déserteur de l’armée congolaise, Michel Rukunda, alias « Makanika », et RED Tabara, un groupe armé burundais bénéficiant d’un soutien logistique et militaire du Rwanda, ont rejoint la coalition AFC-M23 pour mener des offensives coordonnées contre les FARDC.

Face à cette menace, l’armée a mené une autre offensive contre cette coalition rebelle au Sud-Kivu, tuant au moins 30 rebelles Twirwaneho. « L’armée rwandaise et ses multiples alliés avaient comme objectif de progresser vers le Sud-Kivu […] », indique le porte-parole provincial de l’armée. Il indique que la Lumbishi a été libérée des mains du M23, y compris les crêtes de Pitagata et Kamatale. A Kabingo, une localité où il y a un gisement minier, a aussi été libérée par l’armée. « Soyez rassurés qu’à chaque tir de l’armée rwandaise, nous allons riposter… », a réagi le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike.

Brazzaville et Luanda appellent au retour du dialogue

Le président angolais, João Lourenço, s’est rendu, le 11 janvier à Brazzaville, capitale de la République du Congo. Médiateur dans le conflit entre Kinshasa et Kigali, João Lourenço a informé son homologue congolais des avancées de sa médiation et des prochaines étapes prévues dans le cadre du Processus de Luanda. Il a réaffirmé son engagement à poursuivre cette mission avec détermination, en dépit des obstacles rencontrés, notamment l’absence du président rwandais, Paul Kagame, lors de la réunion du 15 décembre 2024, à Luanda. Kagame avait conditionné sa participation à cette tripartite à un dialogue direct entre la RDC et le M23, ce que Kinshasa refuse. 

Les deux chefs d’État ont exprimé également leur profonde préoccupation face à l’escalade de la violence, déplorant les pertes humaines et les dégâts matériels considérables. Ils ont exhorté Kinshasa et Kigali à bannir toute forme de violence et à intensifier les initiatives en faveur du dialogue, conformément à l’esprit du Processus de Luanda. Mais la réalité du conflit sur le terrain ne semble cependant pas donner plus de chance de succès à ce processus de Luanda. Paul Kagame devrait recevoir une pression supplémentaire de la part de la communauté internationale, sans laquelle la résolution pacifique de ce conflit pourrait être difficile.

Heshima

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