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RDC : Tshisekedi et les raisons de sa présence au forum de Davos

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Éminemment économiques, les assises mondiales de Davos, en Suisse, semblent être une occasion en or pour le chef de l’État congolais de déployer une intense activité diplomatique. En bilatéral, Félix Tshisekedi multiplie des rencontres avec des dirigeants du monde pour évoquer la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).  

Sur le sol helvète depuis lundi, le président de la République, Félix Tshisekedi, prononce son discours, ce mercredi 22 janvier 2025, dans le cadre de ce Forum économique mondial qui se tient au Centre des Congrès, Davos-Klosters. Le chef de l’État va annoncer le lancement d’un vaste projet structurant pour lutter contre le changement climatique, préserver la biodiversité et pour stimuler le développement économique. Son pays, qui regorge des minerais rares dont le monde a besoin pour assurer la transition énergétique, fait face à des violences armées et à des pillages de minerais qui durent depuis près de 30 ans.  

Sa présence à Davos n’est pas uniquement liée à l’économie. Il y a bien d’autres raisons qui l’amènent en Suisse. En effet, le président congolais veut capitaliser la présence des dirigeants mondiaux pour obtenir des pressions supplémentaires sur le Rwanda qui continue d’armer les rebelles du M23. Le pays traverse à nouveau une instabilité sécuritaire dans sa partie Est. Cette rébellion, soutenue par les troupes rwandaises, continue d’étendre sa zone d’influence. Les rebelles ont conquis, le 21 janvier, des nouvelles localités dans la province du Sud-Kivu, notamment la cité stratégique de Minova, bloquant ainsi toutes les voies d’accès qui peuvent conduire vers Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.       

En marge de ces assises, Félix Tshisekedi a rencontré le président sud-africain, Cyril Ramaphosa. Le dirigeant sud-africain est impliqué dans la résolution de la crise en RDC. Son pays a envoyé des troupes sur le sol congolais dans le cadre des forces de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Le commandant de cette mission militaire (SAMIDRC) est aussi sud-africain. Le général de division Monwabisi Dyakopu est bien connu en RDC pour avoir précédemment servi en tant que Commandant de la Brigade d’intervention de la Force des Nations Unies (FIB). Cette force onusienne qui, avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), avaient vaincu le M23 en 2013, démontrant le niveau d’implication de l’Afrique du Sud dans la résolution de la crise sécuritaire congolaise. C’est ce qui justifie, notamment, l’intérêt pour Félix Tshisekedi de s’entretenir avec Cyril Ramaphosa, en Suisse.   

Une autre rencontre qui, peut-être, n’aurait pas été possible par rapport à leurs agendas, c’est celle de Tshisekedi avec le président de la République d’Israël, Isaac Herzog. Les deux dirigeants ont profité de Davos pour évoquer les efforts à mener ensemble en vue de rétablir la paix dans le Proche Orient ainsi que dans l’Est de la RDC. Des structures paramilitaires israéliennes ont contribué dans la formation de certains militaires congolais, particulièrement des unités spéciales.

Dans l’Est, les combats continuent… 

En attendant des solutions diplomatiques, les combats se poursuivent sur le terrain. Les FARDC ont annoncé des « pertes » dans les rangs des rebelles après les derniers combats ayant permis à ce groupe armé de s’emparer de Bweremana et Minova, dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu. Malgré cette percée de l’ennemi, l’armée congolaise affirme poursuivre les combats contre ces « supplétifs » de l’armée rwandaise sur plusieurs fronts. Les rebelles ont été contenus notamment dans les zones de Mambasa à Lubero, Sake et Nyiragongo.

Heshima

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