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RDC : la situation sécuritaire se dégrade, les sanctions contre le Rwanda trainent… 

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Dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), les combats font rage entre les rebelles du M23, appuyés par l’armée rwandaise, contre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Ces rebelles ont pris le contrôle de la cité de Minova, au Sud-Kivu, dernier point de ravitaillement terrestre de la ville de Goma. L’ONU reste encore aphone malgré l’aggravation de la crise humanitaire.

Après la percée des rebelles vers Bweremana, au Nord-Kivu et Minova, au Sud-Kivu, les combats ont repris ce jeudi 23 janvier 2025 à Sake, dernier verrou de l’armée pour protéger la ville de Goma. La situation est volatile dans la ville où certaines écoles ont demandé aux élèves de rester à la maison. Les déplacés de guerre – amassés aux abords de la ville volcanique – sont aussi pris de panique. Les députés nationaux élus du Nord-Kivu ont appelé, mercredi, la population au calme et à ne pas céder à la désinformation distillée dans les réseaux sociaux par les terroristes du M23-RDF. « Notre armée contrôle la situation et nous sommes tous derrière celle-ci pour la victoire contre les agresseurs », a déclaré Albert Kadukima, président du conseil des sages du caucus des élus du Nord-Kivu.

La cité de Sake est un verrou stratégique qui a résisté depuis plus d’une année aux multiples assauts du M23. Ce jeudi, les rebelles tentent à nouveau de le faire sauter. « Les FARDC, soutenues par les Wazalendo, résistent avec acharnement malgré des attaques coordonnées du M23. Les forces loyalistes maintiennent leurs positions dans cette zone stratégique », rapportent des sources locales.    

Goma risque l’asphyxie

Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Peter Chirimwami a interdit, jusqu’à nouvel ordre, la navigation diurne et nocturne des petites embarcations, telles que les pirogues sur le lac Kivu entre les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Cette décision fait suite à la détérioration de la situation sécuritaire aux abords de la ville de Goma, causée par l’avancée du M23, soutenu par des forces rwandaises.

L’ONU reste aphone

Depuis l’échec de Luanda et la reprise des hostilités, la communauté internationale ne fait aucune pression sur le Rwanda dont le leader, Paul Kagame, a refusé de participer au dernier sommet organisé, le 15 décembre, par le médiateur dans ce conflit, le président angolais, Joao Lourenço. « Que fait la communauté internationale ? Pourquoi elle ne sanctionne pas le régime rwandais qui est derrière les attaques meurtrières du M23 contre nos villes de l’Est du Congo ? », s’est demandé Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais. En 2013, la MONUSCO et la communauté internationale dans son ensemble étaient très engagées dans la résolution de cette crise. Ce qui ne semble pas être le cas actuellement.  

Chute de Goma, une erreur pour le M23 

Les rebelles risquent gros au cas où la ville de Goma tombait. Les hommes de Sultani Makenga en sont bien conscients. En 2012, ils avaient signé leur arrêt de mort en prenant la ville de Goma. Ces insurgés étaient obligés de se retirer sans combat après les pressions internationales. Ce qui avait obligé les Nations unies à mettre en place une Brigade d’intervention pour les neutraliser après leur retrait de la ville. Cette brigade, composée notamment des soldats sud-africains et tanzaniens, avaient appuyé les hommes du colonel Mamadou Ndala pour déloger le M23 dans ses derniers bastions de Chanzu et Runyonyi, avant de fuir au Rwanda et en Ouganda. A ce jour, vouloir prendre les villes de Goma ou Bukavu serait un autre tournant dans ce conflit armé. Certains cadres de la rébellion avaient qualifié la prise de Goma « d’erreur stratégique » qui avait conduit au démantèlement de leur mouvement en 2013.  

Heshima

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