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Zone Economique  Spéciale pilote de Maluku Retour sur l’implication de la CFEF

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Depuis quelques années, le gouvernement congolais s’efforce de concrétiser le projet de la Zone Economique Spéciale (ZES) pilote dans la commune de Maluku, à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce projet, essentiel pour attirer des investisseurs privés et promouvoir l’entrepreneuriat, est exécuté par la Cellule d’exécution des financements en faveur des États fragiles (CFEF).

Le gouvernement ambitionne de construire plusieurs enclaves économiques et fiscales à travers le pays. Ces ZES visent à stimuler la croissance économique, créer des emplois et réduire la pauvreté ainsi que les inégalités. Maluku, situé à 80 kilomètres du centre-ville de Kinshasa, a été retenu pour accueillir le projet pilote.

Bordant le majestueux fleuve Congo, ce site présente de nombreux atouts, dont une vaste disponibilité foncière, des infrastructures de base existantes, un accès facilité grâce à son positionnement sur un axe de transport multimodal, la proximité avec l’aéroport international de N’djili, et la présence de la sidérurgie SOSIDER ainsi que d’autres entreprises voisines. Créée par le décret du 16 juillet 2012, cette ZES s’étend sur une superficie d’environ 880 hectares, dont 211 hectares sont aménageables.

 Implication de la CFEF

Dans une première phase, la CFEF, avec l’appui de la Banque mondiale, a soutenu le ministère de l’Industrie dans l’élaboration d’un cadre légal pour la gestion des ZES en RDC. Cette initiative a permis d’opérationnaliser l’Agence des Zones Économiques Spéciales (AZES), instituée par le décret du 14 avril 2015. Cette agence agit en tant qu’autorité régulatrice des ZES dans le pays. Par ailleurs, un cadre clair d’avantages fiscaux et douaniers a été établi pour attirer les investisseurs privés.

Dans une seconde phase, le 6 janvier 2021, le gouvernement a obtenu, auprès de la Banque Africaine de Développement (BAD), des ressources pour la viabilisation de la ZES. Ces fonds ont été destinés à développer des infrastructures publiques de base, telles que des routes, un bâtiment administratif, des réseaux d’eau et d’électricité, ainsi qu’un guichet unique pour les services essentiels.

« En ce qui concerne les infrastructures physiques, le gouvernement, à travers la CFEF, a recruté en juillet 2021 un bureau d’ingénieur-conseil selon un processus compétitif, conformément à la loi n°10/010 sur les marchés publics. Les études réalisées ont permis d’élaborer un plan d’aménagement détaillé et un dossier technique complet, utilisé comme document de référence pour les travaux », précise la CFEF. En 2022, cette agence fiduciaire a signé des contrats avec des entreprises telles que CGCD pour les travaux de génie civil et Ray Group pour le génie électrique.

En 2023, les travaux de viabilisation ont été lancés et les premières entreprises ont commencé à s’implanter. Parmi elles, Varun Beverages, une franchise de Pepsi, a démarré la production de boissons pour Kinshasa. En septembre 2023, la société chinoise Saphir Ceramics, spécialisée dans la fabrication de carreaux et faïences, produisait déjà environ 50 000 mètres carrés par mois. En juillet 2024, l’usine a mis ses premiers produits sur le marché.

 Défis et solutions dans la réalisation de la ZES

Depuis son initiation en 2012, le projet de la ZES de Maluku a rencontré plusieurs défis. L’un des principaux obstacles a été la nécessité de modifier le plan d’implantation initial pour répondre aux besoins des entreprises aujourd’hui présentes. D’autres défis incluent la stabilisation des zones marécageuses et la fortification des terrains en pente pour assurer la viabilité des infrastructures, des travaux qui ont été menés à terme.

Treize ans après sa conception, la ZES de Maluku est désormais opérationnelle. Avec un régime juridique spécifique qui la rend attractive pour les investissements nationaux et étrangers, elle vise à stimuler l’industrialisation et la croissance économique du pays. L’objectif ultime de ce projet, aligné avec le Programme d’Appui Budgétaire en Réponse à la Covid-19 (PABRC), est de créer un environnement propice à l’industrialisation de la RDC tout en améliorant les conditions de vie des populations locales.

Dans de nombreux pays émergents, les ZES jouent un rôle clé dans le développement économique. L’exemple de Shenzhen, en Chine, est emblématique. Cette ville, située dans le delta de la rivière des Perles, abrite aujourd’hui plus de 2 500 ZES, contribuant largement à l’essor économique de la Chine. En 2024, le monde compte plus de 5 400 ZES, dont celles en RDC qui commencent à faire leur marque.

Heshima

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