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RDC : Joseph Kabila et son rêve de revenir au pouvoir

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Réputé pour son silence, l’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC) ne fait plus mystère de ses intentions. Lors d’une interview accordée à la presse namibienne dont les extraits ont été diffusés, le 4 mars 2025, Joseph Kabila dit posséder encore « un peu d’énergie » pour continuer à servir la RDC et la région. Servir le pays à quel niveau de responsabilité, telle est la question qui dévoile le rêve d’un retour de l’ex-Raïs à la tête du pays.

Nairobi, encore et toujours…

La capitale kényane a de nouveau servi de cadre à Joseph Kabila et ses proches pour restructurer officiellement son parti, le PPRD, et réfléchir sur la situation sécuritaire et humanitaire qui prévaut dans l’Est de la RDC. Le contenu de cette réunion tenue le 19 février n’a pas été divulgué. Mais le 4 mars, Joseph Kabila s’est livré à la presse namibienne. L’ancien chef de l’État congolais, qui séjourne dans ce pays d’Afrique australe depuis les funérailles du père de l’indépendance namibienne, récemment décédé, a évoqué la crise sécuritaire en RDC. Il souhaite le départ de toutes les armées étrangères présentes au pays. Joseph Kabila considère ce départ comme un premier pas vers la solution, avant de permettre aux Congolais de se parler entre eux, rappelant son expérience de 2001 qui avait conduit au dialogue inter-congolais.

« En 2001, nous croyons que toutes les troupes étrangères [devraient] quitter le Congo afin que la paix puisse être atteinte. Et afin de donner aux Congolais la possibilité de discuter de cette chose qu’on appelle la paix. C’est ainsi que la plupart de ces troupes sont parties. Les Congolais ont été laissés pour résoudre leurs propres problèmes. Mais bien sûr, avec le soutien et l’accompagnement des partenaires du Congo, de la région et au-delà, y compris les Nations Unies. Mais est-ce que la même thérapie pourra accomplir le même miracle aujourd’hui ? Maintenant, nous devons nous asseoir et examiner cela, y réfléchir. », a déclaré Joseph Kabila.

S’asseoir et discuter oui. Mais pour quelle issue ? C’est la grande question qui peut tarauder encore les esprits des Congolais. Sur ce point, Joseph Kabila semble se voir toujours à la tête du pays. « Notre intention est d’être très disponible pour servir notre pays, de servir notre peuple, de continuer à servir notre peuple, et servir la région aussi, l’Afrique parce que la RDC est un pays africain et la Namibie aussi est un pays africain […] Nous avons toujours un peu d’énergie pour continuer à servir notre pays », a-t-il indiqué.

Kabila rêve de revenir à la tête du pays

Joseph Kabila parle de servir le pays, mais sous quelle position ? Un médiateur des conflits régionaux ? Difficile de répondre par l’affirmative quand on sait que l’ex-Raïs nourrit les ambitions de revenir à la tête du pays. Lors de son dernier sommet de la SADC, en tant que chef de l’État de la RDC, Joseph Kabila avait refusé de dire au revoir à ses homologues. « Comme je n’aime pas les adieux, je préfère vous dire à bientôt », avait-il dit à ses pairs réunis en août 2018 à Windhoek, en Namibie. Cette petite phrase avait fait couler beaucoup d’encre en RDC. Comme quoi le président sortant avait l’intention de revenir au pouvoir. Et le dernier développement de l’actualité politico-sécuritaire au pays démontre bien ces intentions.

Félix Tshisekedi a plus d’une fois accusé son prédécesseur d’être derrière l’autre appendice du M23, l’Alliance Fleuve Congo (AFC), dirigée par l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, réputé proche de Joseph Kabila. Lors d’une interview accordée à certains médias congolais depuis Bruxelles, Félix Tshisekedi avait accusé, en août 2024, son prédécesseur d’être derrière l’alliance entre Corneille Nangaa et le M23. Et Félix Tshisekedi l’a encore répété récemment avec conviction. La dernière tribune de Joseph Kabila, où il s’en prend à la force sud-africaine pour être intervenue aux côtés des Congolais, a démontré les intentions derrière la rébellion de Corneille Nangaa. Joseph Kabila n’a pas non plus condamné le Rwanda pour son rôle dans l’agression contre la RDC, aux côtés des rebelles du M23. Ce qui démontre que l’intention de marcher sur Kinshasa, dévoilée par l’ancien président de la CENI, pourrait également être partagée par l’ancien président.

Heshima     

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