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Autosuffisance alimentaire Lovo, la nouvelle pépite du Service national

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Lovo, une localité située à plus de 150 kilomètres de Kinshasa, dans la province du Kongo-Central, pourrait devenir le plus grand centre de production céréalier de la zone Ouest de la République Démocratique du Congo (RDC). Le commandant du Service national (SN), le lieutenant-général Jean-Pierre Kasongo Kabwik, n’a pas caché son enthousiasme après avoir constaté la qualité exceptionnelle du sol de cette région, qui dépasse celle de Kaniama Kasese, dans le Haut-Lomami.

Le site de Lovo, déjà en exploitation depuis quelques années, a continué de séduire le général Kasongo, qui s’y est rendu le 8 février dernier pour observer l’évolution des cultures. « Lovo me séduit non seulement par la qualité de son sol, supérieure à celle de Kaniama Kasese, mais aussi par sa situation géographique stratégique, qui facilite l’acheminement des intrants et l’évacuation de la production vers Kinshasa, contrairement à Kaniama Kasese, qui est enclavé », a-t-il souligné.

Cependant, un obstacle majeur empêche encore le Service national de faire de Lovo le principal grenier agricole de la zone Ouest : un microclimat caractérisé par des précipitations rares, malgré l’excellente qualité du sol. Pour surmonter cette difficulté, Jean-Pierre Kasongo plaide pour l’installation d’un système d’irrigation. Mais un autre problème se pose : le terrain de Lovo n’appartient ni au Service national ni à l’État congolais. C’est une concession privée mise en location à des fins agricoles. « C’est comme si un microclimat s’était formé ici. Il n’y a pas beaucoup de pluie, il faudra donc recourir à l’irrigation, ce qui implique un investissement considérable. Le souci est que ce terrain ne nous appartient pas, et nous risquons de perdre ces investissements si nous devons quitter », a-t-il précisé.

Face à cette situation, deux solutions sont envisagées par le Service national : soit l’État rachète le terrain, soit un contrat à long terme est négocié avec le propriétaire pour garantir la pérennité de l’exploitation. Cette approche offrirait à toutes les parties la possibilité de tirer profit de la richesse du sol de Lovo.

Un potentiel agricole impressionnant

Le Service national a déjà cultivé 500 hectares de maïs sur le site de Lovo, avec l’ambition d’étendre cette production pour répondre aux besoins alimentaires de l’Ouest du pays. Si le site est pleinement exploité, il pourrait s’étendre jusqu’à 2 500 hectares, avec la possibilité de diversifier les cultures, notamment le soja, le maïs et le haricot. « Nous pourrions également développer l’élevage et bien d’autres activités », a ajouté Jean-Pierre Kasongo, convaincu que Lovo peut devenir un pôle agricole majeur à l’instar de Kaniama Kasese.

Il envisage même de transformer Lovo en un centre multifonctionnel qui, outre la production agricole, pourrait servir de centre d’élevage et d’encadrement des jeunes. « Pour réussir ce projet, nous avons besoin de garanties, comme tout investisseur, afin de ne pas risquer de perdre tout ce que nous y avons investi », a-t-il insisté.

Le Service national, acteur clé du développement

Le Service national ne se limite pas à l’agriculture. Il a pour mission de créer des centres de production à travers le pays, mais aussi de promouvoir l’éducation, l’encadrement et la mobilisation civique et patriotique en vue de la reconstruction nationale. Il organise des formations pour les jeunes désœuvrés, qu’ils soient issus de l’enseignement secondaire ou universitaire, en leur inculquant une éducation civique et en les formant aux métiers agricoles, tout en leur offrant une formation paramilitaire et d’autodéfense.

Dans cette optique, le Service national a récemment élaboré un plan triennal pour accroître ses actions à travers le pays. Le général Jean-Pierre Kasongo a rencontré la Première ministre Judith Suminwa en octobre dernier pour discuter de ce plan, qui vise à renforcer l’encadrement des jeunes, développer la production agricole, promouvoir l’élevage et participer à la reconstruction du pays. 

« Nous souhaitons canaliser les efforts des jeunes pour contribuer au développement de notre nation », a-t-il déclaré.

De l’éducation à l’équipement scolaire

Le Service national s’est également engagé à améliorer les conditions d’apprentissage dans le pays. Dans ce cadre, il a lancé en 2024 la campagne « Pas d’écoles ni d’universités publiques, ni d’instituts supérieurs sans bancs », qui vise à fournir des bancs aux établissements scolaires et universitaires. Le 23 janvier, Jean-Pierre Kasongo et son équipe ont offert 600 bancs-pupitres à deux écoles publiques de Kinshasa : l’Institut technique et industriel de Ndjili (ITI-Ndjili) et l’Institut technique et commercial Bahumbu de Matete. Le 19 février, 450 autres bancs ont été distribués à l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA).

Ces initiatives font partie de l’engagement du Service national à répondre aux besoins en équipements scolaires dans le cadre des recommandations du président Félix Tshisekedi pour améliorer les conditions d’apprentissage dans les établissements scolaires du pays.

Heshima 

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