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RDC-USA : Kinshasa signe un accord historique pour la sécurité de ses minerais

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La République démocratique du Congo (RDC) pourrait connaitre un tournant majeur dans la sécurisation de ses minerais, nerf des conflits à répétition dans l’Est du pays. Erik Prince, figure emblématique et fondateur de la société Blackwater, a conclu un accord avec le gouvernement congolais pour sécuriser les immenses ressources minérales du pays. Cet accord, signé en avril 2025, intervient à un moment critique où la RDC cherche à consolider sa souveraineté économique et à faire face aux défis sécuritaires, notamment dans les Kivu où le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda et dans une certaine mesure par l’Ouganda, continue de semer le chaos.

La RDC tient à sortir définitivement du cycle d’instabilité quasi-chronique dans l’Est de son territoire. Au début de son mandat, Félix Tshisekedi avait promis une « paix définitive » dans les Kivu et en Ituri. Mais la situation s’est dégradée avec la résurgence du M23. Ces lancinants conflits, qui tournent généralement autour des minerais, pourraient prendre fin si les accords miniers sont signés avec les Etats-Unis. En dehors du contrat avec Blackwater, un autre deal minier est en cours de discussion. Le gouvernement américain ne gérant pas directement les mines, facilite les investissements via des institutions comme l’Agence américaine de financement pour le développement (DFC) ou la banque EXIM. Ces partenariats avec la société de sécurité Blackwater ou le deal minier en cours de discussion sontfaits dans le respect des lois congolaises et internationales, notamment en matière d’environnement, de travail et de lutte contre la corruption.     

Blackwater : une force de sécurité d’élite

Blackwater, aujourd’hui connu sous le nom d’Academi, est une entreprise de sécurité privée de renommée mondiale, célèbre pour ses opérations dans des zones de conflit comme l’Irak et l’Afghanistan. Dirigée par Erik Prince, ancien Navy SEAL et très proche du président américain Donald Trump, Blackwater dispose d’une expertise inégalée dans la protection d’infrastructures critiques et de personnalités de haut rang. Avec des contractors souvent issus des forces spéciales américaines, l’entreprise bénéficie d’une formation rigoureuse et d’un accès à des technologies avancées en renseignements et en armes, ce qui la distingue sur la scène internationale, révèle le site d’information The Africa Report.

Les détails de l’accord

Selon des rapports de The Africa Report et l’agence Reuters, l’accord se concentre sur la sécurisation des opérations et sites miniers de la RDC, riches en cuivre et cobalt. Les conseillers de Prince sont chargés de renforcer la collecte des taxes pour l’état congolais et de lutter contre la contrebande transfrontalière, un fléau qui prive la RDC de milliards de dollars chaque année.

Cet accord s’inscrit dans un cadre plus large de discussions entre Kinshasa et Washington sur un arrangement dit « minéraux contre sécurité ». Ces négociations, qui visent à garantir l’accès des États-Unis aux minerais stratégiques congolais, pourraient ouvrir la voie à une implication accrue de Blackwater en RDC.

Un impact sur le conflit à l’Est

Cet accord pourrait changer la donne dans la lutte contre les groupes armés actifs dans les zones minières. En sécurisant ses sites d’extraction, la RDC renforcerait ses revenus issus des exportations, ce qui lui permettrait de financer des opérations militaires plus offensives contre les rébellions. Le Rwanda, de son côté, verrait ainsi se tarir les ressources tirées du pillage des richesses congolaises.

Blackwater fournirait une formation avancée aux Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC), améliorant leur efficacité. La simple présence d’une entreprise aussi redoutable pourrait également agir comme un facteur de dissuasion, signalant aux groupes rebelles que la RDC est déterminée à protéger ses ressources et son intégrité territoriale.

Blackwater face à Wagner : une supériorité évidente

Pour mesurer l’impact de cet accord, il est utile de comparer Blackwater au groupe Wagner, une autre entreprise militaire privée russe active en Afrique. Wagner, connu pour ses opérations en Ukraine, en Syrie et dans des pays comme la République centrafricaine ou le Mali, dispose d’un effectif estimé à des dizaines de milliers de combattants, souvent recrutés parmi des profils variés, y compris des prisonniers selon le site d’informations ABC News. Cependant, Blackwater se distingue par la qualité de ses contractors, majoritairement d’anciens membres des forces spéciales américaines, et par son accès à des technologies et à un soutien logistique de pointe, souvent en lien avec le gouvernement américain.

Alors que Wagner s’est spécialisé dans des opérations de combat direct, Blackwater excelle dans la sécurisation d’infrastructures critiques, une compétence particulièrement pertinente pour l’accord avec la RDC. De plus, l’expérience de Blackwater dans des environnements complexes, comme l’Irak, où elle a protégé des diplomates et des installations stratégiques, lui confère un avantage en termes de professionnalisme et d’efficacité, d’après le site Silent Professionals.

Ainsi, Blackwater apparaît comme une force plus puissante et mieux adaptée aux besoins de la RDC, capable de transformer la sécurité des sites miniers et de poser les bases d’une stabilité durable.

Un accord historique soutenu par les États-Unis

Cet accord est qualifié d’historique non seulement pour son ambition, mais aussi pour son contexte politique. Erik Prince, grâce à ses liens étroits avec Donald Trump, bénéficie d’un soutien implicite de haut niveau aux États-Unis. Selon CNN, Prince a regagné une influence significative dans l’entourage du président Trump, proposant des solutions basées sur des contractors privés pour diverses initiatives, y compris la sécurisation de gisements miniers à l’étranger. Cet accord semble donc être le fruit d’une volonté américaine de renforcer sa présence en RDC, un pays clé pour les minerais critiques comme le cobalt, le coltan et le cuivre.

Cette collaboration marque le début d’un partenariat stratégique entre Kinshasa et Washington, avec des implications pour les entreprises américaines qui pourraient investir dans le secteur minier congolais. Blackwater, en sécurisant les sites miniers, jouera un rôle crucial pour garantir un environnement stable à ces investissements, renforçant ainsi l’attractivité économique de la RDC.

Une opportunité pour le Rwanda

Face à la perspective d’une implication accrue de Blackwater, le Rwanda, accusé par la RDC et des rapports internationaux de soutenir le M23, pourrait être incité à chercher une solution diplomatique rapide. Une présence de Blackwater à l’Est, si elle se concrétise, pourrait modifier l’équilibre des forces, rendant une résolution pacifique plus attrayante pour Kigali. Le temps presse pour le Rwanda de s’engager dans des négociations avec Kinshasa afin d’éviter une escalade potentielle.

Perspectives d’avenir

L’accord entre Erik Prince et la RDC représente une avancée majeure dans la quête du pays pour sécuriser ses richesses minérales et instaurer une stabilité durable. Avec les capacités exceptionnelles de Blackwater, soutenues par un partenariat stratégique avec les États-Unis, la RDC est en passe de réaliser des progrès significatifs vers la paix et la prospérité. Cet accord pourrait poser les jalons d’une transformation sécuritaire à l’échelle nationale, offrant à la RDC les moyens de relever les défis du M23 et d’autres groupes armés pour consolider son avenir.

Heshima Magazine

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