Nation

RDC : qui est Christophe Bitasimwa, le nouveau visage de l’Inspection générale des finances ?

Published

on

L’Inspection générale des finances (IGF) de la République démocratique du Congo a un nouveau patron. Par ordonnance présidentielle lue à la télévision nationale (RTNC) le 7 mai 2025, le président Félix Tshisekedi a nommé Christophe Bitasimwa Bahii au poste d’Inspecteur général, chef de service, en remplacement de Jules Alingete Key, admis à la retraite. Heshima Magazine dresse le portrait de cet ardent défenseur de la justice économique, successeur de Jules Alingete Key, récemment admis à la retraite.

Homme de rigueur et défenseur de la justice sociale, Bitasimwa prend les rênes d’une institution clé dans la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion des fonds publics. Son parcours académique solide et son engagement contre les inégalités économiques témoignent d’une volonté affirmée de renforcer la transparence dans la gestion des ressources nationales.

Il sera épaulé par Emmanuel Tshibingu Nsenga, nommé Inspecteur général adjoint. Ce nouveau tandem marque le début d’une ère que les observateurs espèrent aussi efficace que son prédécesseur dans le contrôle des finances publiques en RDC.

Un parcours académique d’exception

Né le 9 novembre 1964 dans la province du Nord-Kivu, Christophe Bitasimwa Bahii affiche un parcours universitaire exemplaire, marqué par une spécialisation pointue en économie du développement. Licencié en économie de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), il poursuit ses études à l’Université Catholique du Congo (UCC), où il décroche en 2004 un diplôme spécial en économie du développement.

Il approfondit ensuite ses recherches avec un Diplôme d’Études Approfondies (DEA) en économie et développement, obtenu entre 2014 et 2016, toujours à l’UCC. Sa quête d’excellence culmine en 2022 avec l’obtention d’un doctorat dans la même discipline, sanctionné par la mention « Grande Distinction ». Sa thèse, intitulée « Inégalités économiques et redistribution des revenus et des richesses : approches idoines pour la République démocratique du Congo », propose des pistes concrètes pour une meilleure équité économique dans le pays.

En parallèle de sa carrière à l’Inspection générale des finances, Christophe Bitasimwa enseigne à l’UCC, où il contribue activement à la formation des futurs économistes congolais.

Un parcours professionnel dense au cœur de l’appareil d’État

Avec plus de 25 ans d’expérience dans l’administration publique congolaise, Christophe Bitasimwa Bahii a occupé plusieurs fonctions stratégiques, alliant rigueur technique et sens aigu de la gestion publique. Inspecteur des finances de 1989 à 2000, il interrompt brièvement sa mission de contrôle pour prendre des responsabilités de direction au sein de diverses institutions étatiques.

En 2001, il est nommé Administrateur-Directeur financier de la Régie nationale des approvisionnements et de l’imprimerie (RENAPI), devenue plus tard le Service national des approvisionnements et de l’imprimerie (SENAPI). L’année suivante, il accède à la présidence du Conseil d’administration de la REGIDESO, entreprise publique chargée de la distribution d’eau, un poste qu’il occupe jusqu’en 2005.

Son expertise le conduit ensuite à la COHYDRO (ex-SONAHYDROC), où il assume les fonctions d’Administrateur-Directeur technique. En 2010, il rejoint le Fonds national d’entretien routier (FONER) comme Directeur de l’Audit interne, avant d’être promu, en 2013, Secrétaire général aux Finances.

En juillet 2017, Christophe Bitasimwa intègre le comité de gestion de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), consolidant ainsi son profil d’expert des questions économiques et financières à l’échelle nationale.

Un fervent défenseur de la justice économique

À la tête d’une institution désormais emblématique dans la lutte contre les détournements de fonds publics portée par la volonté ferme du président Félix Tshisekedi de combattre la fraude sous toutes ses formes et par le travail rigoureux de Jules Alingete Key, Inspecteur Général- Chef de Service sortant, Christophe Bitasimwa Bahii arrive avec un atout de taille : une conviction profonde en la justice sociale. Son engagement contre les inégalités économiques ne date pas d’hier ; il imprègne tant son parcours académique que ses choix professionnels.

Sa thèse de doctorat en économie et développement, soutenue avec mention « Grande Distinction », dresse un constat accablant sur les inégalités de revenus en RDC. Il y révèle qu’un ménage parmi les plus pauvres survit avec à peine 16 dollars par mois, quand les plus riches atteignent 132 dollars, des chiffres qui traduisent un fossé alarmant. Il y dénonce aussi les inégalités territoriales, notamment dans des provinces comme le Haut-Katanga ou Kinshasa, où les écarts de richesse sont particulièrement criants.

Mais Bitasimwa ne se contente pas de diagnostiquer : dans ses publications, il plaide pour des politiques audacieuses centrées sur la réduction des inégalités. Parmi ses recommandations : investir massivement dans les infrastructures et l’énergie pour stimuler la croissance, développer le capital humain par une éducation de qualité et mettre en œuvre des mesures ciblées à destination des populations rurales et vulnérables.

Son arrivée à la tête de l’IGF marque donc la continuité d’un combat de fond : celui d’un État plus juste, au service de tous.

Bitasimwa, un patriote chevronné au service de l’État

La nomination de Christophe Bitasimwa Bahii à la tête de l’IGF a été saluée avec respect par son prédécesseur, Jules Alingete Key. Ce dernier a exprimé sa « gratitude » au président Félix Tshisekedi pour la confiance accordée durant les cinq années passées à la tête de cette institution stratégique, tout en souhaitant « plein succès » à son successeur dans ses nouvelles fonctions.

Un hommage appuyé est également venu du cercle familial. L’épouse du nouveau chef de l’IGF, Alice Mirimo, a tenu à remercier le chef de l’État et son équipe pour cette nomination, qu’elle qualifie d’« acte fort » en faveur de la compétence et du mérite. À ses yeux, Christophe Bitasimwa est un « digne fils » de la République, un « patriote chevronné, dévoué à la nation », dont la promotion couronne un parcours irréprochable, marqué par une rigueur professionnelle constante et un engagement profond pour le bien commun.

Mme Mirimo souligne que le combat de son mari dépasse les chiffres et les institutions : il s’ancre dans une vision d’égalité des chances, de justice sociale et d’amour de la patrie. C’est porté par ces valeurs que le nouveau patron de l’IGF s’apprête à relever un défi de taille : poursuivre avec fermeté et intégrité, le travail de son prédécesseur dans la lutte contre les détournements de deniers publics, afin que les richesses du pays profitent à l’ensemble de la population.

Heshima Magazine

Trending

Quitter la version mobile