Jean-Michel Sama Lukonde, l’oiseau rare en harmonie avec la vision de Fatshi

De toute évidence, Félix Tshisekedi a actionné la machine de renouvellement de la classe politique. De tous les noms qui ont circulé dans la presse tabloïd, en ligne ou sur les réseaux sociaux, notamment de ceux qui pensent être connus comme le loup blanc dans le sérail politique, celui de Sama Lukonde était le plus cité. Sinon, ils étaient plus de dix qui faisaient l’objet des supputations, parmi lesquels Moïse Katumbi et Modeste Bahati qui ont occupé le haut de l’affiche.

 Préparé pour assumer de responsabilités

Né le 4 août 1977 à Paris, en France, Sama Lukonde est le fils de Stéphane Lukonde Kyenge et de Faustine Mwansa, tous décédés à ce jour. Garçon unique d’une fratrie de huit enfants, tout petit, son père le  préparait pour des hautes responsabilités. À 12 ans, il l’envoya à l’internat en vue de façonner sa personnalité. Le jeune homme passera par la suite un examen sélectif pour être admis à l’Institut technique de Mutoshi où il finira ses humanités en chimie-industrielle. Ce marié et père de trois enfants venait de fêter ses 43 ans.

Une âme bien née…

  La particularité du parcours de Jean-Michel Sama réside aussi dans sa jeunesse. L’homme a plus d’une corde à son arc et il est de ceux pour qui Pierre Corneille a dit : « aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». Il a été député national, ministre de la Jeunesse et des Sports, directeur général de la Gécamines… En 2006, Jean-Michel Sama fait son entrée en politique comme député national, élu de Likasi. À cette époque, il avait 29 ans et était le plus jeune député de l’hémicycle. « J’ai été ministre de la Jeunesse et des Sports, c’était en 2015 », indique-t-il avant d’ajouter « Et là, je dois encore le mentionner, j’avais 37 ans, j’étais le plus jeune ministre qui avait été nommé ». Sama Lukonde est en effet le plus jeune chef du gouvernement des dernières décennies. Augustin Matata avait été nommé à ce poste à 48 ans, et Adolphe Muzito à 51 ans.

Le nouveau locataire de l’Hôtel du gouvernement connait mieux le secteur minier congolais pour y avoir œuvré et occupé plusieurs postes à responsabilité. Cela lui donne l’avantage de connaître très bien les engrenages de la Gécamines à la tête de laquelle il a été placé en juin 2020. Son cursus l’y a préparé.

En 2006 à Lubumbashi avant de s’envoler pour Kinshasa, il avait décroché son diplôme en chimie, option inorganique et métallurgie. Bien avant cela, il avait obtenu son diplôme en chimie industrielle à l’Institut technique de Mutoshi et un autre en informatique (technique de l’information), en Afrique du Sud.

 L’homme fidèle et constant de Fatshi

Sama est un modèle de constance politique et de probité morale. Alors que le rêve de nombreux est de s’accrocher à leurs postes, il démissionnera de son poste ministériel au gouvernement Matata neuf mois après sa nomination. « C’était une décision assez difficile et inattendue, mais c’était une décision que j’avais prise par conviction , explique-t-il. Sa démission était consécutive à la position prise par son parti politique. En effet, l’Avenir du Congo (ACO) aile de Dany Banza dont il est membre avait protesté contre un éventuel troisième mandat de Joseph Kabila, ce qui lui avait valu l’exclusion de la Majorité présidentielle. Toutefois, le peu de temps passé au gouvernement ne l’a pas empêché de démontrer son dynamisme et ses prouesses en termes de gouvernance. C’est lui qui lança les travaux de construction des stades municipaux dans la ville de Kinshasa. Il fut aussi désigné président de la Conférence des ministres de la Jeunesse des pays membres de la Francophonie. Par la suite, Sama Lukonde militera au sein de l’opposition, sous l’autorité de Moïse Katumbi, dans la coalition G7. Finalement, lui et Dany Banza quitteront M. Katumbi peu avant les élections du 30 décembre 2018, pour se joindre à Félix Tshisekedi. Dany Banza Maloba, le président de son parti politique, est aujourd’hui ambassadeur itinérant du Président Tshisekedi.

Hubert MWIPATAYI