Intelligente, elle a réussi à réaliser son rêve, celui de devenir une journaliste professionnelle chevronnée. Ses émissions sur les ondes de la radio onusienne ont non seulement une empreinte particulière, mais aussi un grand impact. Heshima Magazine revient sur la carrière d’une journaliste qui s’est forgée une solide réputation, notamment pour ses interviews menées avec pugnacité.
Titulaire d’une Licence de sciences de l’Information et de la communication, option Journalisme Politique Extérieure, Kelly Nkute est l’une des voix populaire de la radio Okapi. Radio Onusienne qui a vu le jour le 25 février 2002 en direct de Sun City où se déroulait le dialogue inter-congolais qui décida des termes de la transition 1+4 en Rdc.
Coordinatrice, productrice, réalisatrice et présentatrice, elle est membre de plusieurs groupes de journalistes du réseau africain et international. Porte –étendard des femmes visionnaires, elle est le point focal en Rdc de Women Media Network, un réseau mis en place par la veuve Mandela, Graça Machel, qui regroupe 34 journalistes expérimentés de quinze pays à travers l’Afrique dont l’objectif est de parler des femmes, de l’histoire de celles-ci (maraichère, politique, professeures etc….) à travers une plate-forme créée pour valoriser l’image de la femme.
Une étoile dans la presse!
Née le 17 mars d’une certaine année, à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, toute petite, elle rêvait de devenir journaliste. En effet, voir les journalistes femmes de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) présenter le journal télévisé la fascinait, au-delà de renforcer chaque jour davantage sa détermination. « Toutes, elles étaient admirables, formidables lorsqu’elles présentaient le journal », s’en souvient-elle. En réalité, tout n’allait pas comme sur de roulettes. Kelly Nkute claudiquait sur deux choix : devenir journaliste ou avocate. Aussi, ses parents ne voulaient pas qu’elle devienne journaliste, mais elle y tenait.
Elle avoue aujourd’hui s’être départie de son envie de devenir avocate, en vue de réaliser son rêve. Au terme de ses études en section littéraire au Complexe scolaire Imani, une école privée catholique, à Lubumbashi, elle se décide après l’obtention de son diplôme d’Etat d’aller à Kinshasa. À l’époque la Faculté de Communication n’était pas encore ouverte dans la capitale cuprifère.
Une fois dans la capitale congolaise, elle atterrit à l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC) et elle y sort au bout de 5 ans avec un diplôme qui consacre les efforts fournis et un début d’une nouvelle aventure. Elle commence sa carrière dans la presse à Radio Okapi en 2005 par un stage. Au bout de deux mois, sur 40 stagiaires, elle se retrouva parmi les 12 retenus, et en 2006, après s’être distinguée des autres, la radio des Nations Unies l’engagea. « Voilà mon rêve s’est réalisé aujourd’hui !», se réjouit la journaliste.
En 2012, dans le but de peaufiner son curriculum vitae, elle décroche sa spécialisation en droit économique socio- culturel au collège Universitaire Henry Dunant en Suisse. Femme engagée, elle est également le point focal du réseau des journalistes observateurs de l’industrie de la nicotine et du tabac. Un réseau des journalistes qui milite pour l’instauration d’un dialogue permanent et incluant de tous les acteurs de l’industrie du tabac en vue d’une protection totale et entière des enfants et jeunes adolescents face au danger du tabagisme.
Femme au grand cœur
Passionnée de la musique, voyage et lecture des séries policières, Kelly Stony adore danser et animer les soirées dansantes entre amis. Toujours souriante bien que sa voix aigüe soit accompagnée des rires aux éclats, la femme au grand cœur qu’elle est, communique sa joie de vivre auprès de ses proches. La musique a une place de choix dans sa vie. « Quand j’étais aux humanités, je ne pouvais pas étudier sans la musique. J’intériorisais ma leçon avec la musique et cela marchait très bien ».
Kelly d’amour est la personne chez qui il faut se confier pour avoir des conseils constructifs, une oreille attentive et surtout une personne de confiance confie une journaliste congolaise. Elle parle sans filtre en coulisses comme dans les ondes de la radio Okapi.
Très coquette et soucieuse de maintenir sa forme physique, Stony est abonnée dans une salle de fitness où elle s’y dirige après le boulot, peu importe l’heure à laquelle elle termine, elle a besoin de sa séance sportive pour évacuer le stress de la journée.
Une vie parfaitement équilibrée. Pour son alimentation quotidienne, la native de Lubumbashi aime les pommes de terre. . « Je peux manger des pommes de terre du 1er janvier au 31 décembre sans me fatiguer. Préparées différemment» se confie-telle. Et si parmi les légumes elle aime les feuilles de manioc et le « fumbwa », elle troque facilement de la viande contre du poisson.
Des émissions qui retiennent l’attention
Une fois engagée par la radio Okapi, Kelly commence son parcours à la rédaction de la radio onusienne où elle exerce comme reporter pour un laps de temps, ce avant de se voir confier l’émission « Grand Témoin ». Présentatrice phare de ce magazine qui a vu le jour en 2009 avec objectif: de faire découvrir aux auditeurs les acteurs de la vie congolaise (politique, économique, sportive….) en passant en revue le parcours professionnel, scolaire et académique en tirant les leçons de son expertise. Beaucoup d’anecdotes y sont découverts, des confidences jamais dévoilées. Nombreuses sont les personnalités ayant participé à l’histoire du Congo qui y ont été invitées pour parler du passé de la RDC, notamment à l’intention des générations futures.
En 2018, elle fait grand écho avec Vital Kamerhe, qu’elle reçoit en toute intimité pour parler des raisons qui l’ont poussé à quitter Joseph Kabila. Dans cette émission, les téléspectateurs ont pu voir le Président national de l’Union pour la Nation Congolaises (UNC) se confier sans langue de bois. Des milliers de vues comptent à ce jour cette vidéo sur YouTube.
En outre Kelly Nkute anime également le magazine « Dialogue entre Congolais », une émission dont elle est la présentatrice principale et coordinatrice d’une équipe constituée d’hommes. Ce n’est pas tout parce que la talentueuse journaliste est aussi présentatrice de « Grande interview », une émission qui revient sur l’actualité de la semaine avec comme invité une personnalité du monde économique, social ou politique. Dans ses émissions, elle sait très bien animer des débats, poser des questions pertinemment intelligentes et confronter les idées de ses invités.
Pour atteindre sa stature, elle a dû bénéficier de l’encadrement des autres et parmi ses coaches à Radio Okapi figurent Yves Renard, un ancien rédacteur en chef qui travaillait aussi pour le compte de la Fondation Hirondelle, et aussi Leonard Mulamba, Martin Sebudjangwe et JeanClaude Tumba Kamanga. « C’est des gens qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui », « Mon travail aussi m’a permis de rencontrer beaucoup de gens avec qui j’ai eu des échanges très intéressants, qui m’ont ouvert beaucoup d‘opportunités ». dit-elle avec reconnaissance.
Parité et avenir du Congo
Mars oblige, Kelly Nkute prône l’égalité entre les sexes. La parité, rappelle-t-elle, c’est accorder les mêmes chances à l’homme et à la femme. Elle encourage pour cela la représentation égale dans les institutions, l’accès des femmes et des hommes aux mêmes opportunités, droits… Concernant l’avenir du Congo, elle dit ne pas vouloir être pessimiste. « Avec la volonté on peut transformer ce pays. Il y a beaucoup de potentialités, on a beaucoup de richesses, mais que nous ne savons exploiter pour subvenir aux besoins de la population. Il suffit de trouver de bonnes personnes, les mettre à la bonne place, bien faire la redistribution des richesses, je crois que ce pays va se développer ».
Perspectives
Refusant l’étiquette de partialité qui est souvent collée aux journalistes, Kelly Stony a à ce jour une identité professionnelle dans le journalisme. Bosseuse et passionnée, cette experte en communication a toujours des idées de sujet en tête. Les principaux ingrédients d’une bonne journaliste en somme! Elle possède toutes les armes pour faire durer cette dynamique. En ce mois de mars 2021 dont le thème est “Leadership féminin d’excellence, société égalitaire et numérique à l’ère de la Covid-19”, Heshima Magazine souhaite bonne fête du mois de la femme à Kelly Stony Nkute, femme battante et de poigne.