Interview

Noel TSHIANI MUADIAMVITA, éviter l’infiltration étrangères au sommet de l’Etat

« … éviter l’infiltration étrangère au sommet de l’état et dans des fonctions sensibles de souveraineté nationale »

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Heshima Magazine : Pourriez-vous nous en dire plus sur votre proposition de loi qui verrouille l’accès à la présidence et d’autres fonctions de ‘Etat aux Congolais nés de père et de mère ?

Noel TSHIANI MUADIAMVITA Ma proposition de loi pour verrouiller l’accès à la présidence de la République et à celle du Sénat ainsi que la présidence de l’Assemblée nationale et d’autres corps sensibles du pays (officiers supérieurs de l’armée et de la police nationale, agence nationale des renseignements, direction générale des migrations, présidence des cours et tribunaux) vise à protéger la souveraineté nationale, à promouvoir l’intérêt national et protéger l’intégrité du territoire national. L’idée est d’éviter l’infiltration étrangère au sommet de l’état et dans des fonctions sensibles de souveraineté nationale. Ma vision est que tous les congolais sont égaux et doivent être autorisés à tout faire dans le pays. L a seule exception est que les fonctions de souveraineté sont réservées aux citoyens nés des mères et pères congolais. C e genre de lois existe partout en Afrique (Cameroun, Zambie, Togo, Maroc, Burkina, etc…) et même dans des pays à démocratie avancée comme les États Unis d’Amérique. 

Je propose aussi le principe de l’irrévocabilité de la nationalité congolaise. Nous naissons congolais, nous vivons congolais et nous mourrons congolais. Si quelqu’un prend une nationalité étrangère pour des raisons de convenance personnelle, il ne doit pas perdre la nationalité congolaise sauf s’il l’exprime clairement et expressément. Nous devons toutefois exclure la double nationalité avec les pays voisins à cause des velléités d’occupation que certains ont eu sur la RDC. 

HM : Sur le réseau social Twitter où vous êtes très populaire, vous encouragez l’IGF à élargir le champ de re cherche et fouiner par tout ; quelles sont vos attentes par rapport à l’IGF ?

Le travail de l’IGF est au cœur même de la bonne gouvernance que nous voulons pour redresser la RDC. Dans le passé, les mandataires de l’Etat et les gouvernants ont abusé des biens publics en confondant le patrimoine de l’Etat avec leurs biens privés. J’encourage l’IGF à faire son travail pour éduquer la population et promouvoir la bonne gouvernance sans laquelle le pays ne peut pas mobiliser des ressources publiques importantes pour financer le développement sans avoir à recourir continuellement aux emprunts extérieurs.

 HM : Il est obligatoire qu’un ministre déclare s on patrimoine au moment de la pris e de s es fonctions. comment expliquez-vous que l’ Etat Congolais ne constate-t–il pas automatiquement l’enrichissement illicite à la fin de la mission de ce dernier ?

La RDC vient de loin. Pendant les décennies post indépendance, il y a eu un laissez aller indescriptible. Les gens viennent mains vides dans des fonctions officielles pour s’enrichir sans effort ni ménagement. Les lois du pays en matière de déclaration des patrimoines doivent être respectées par tous et mises en œuvre sans exception.

 HM : L e Président Félix Tshisekedi a déclaré l’ Etat de siège à l’ Est de la RD C. Selon vous, quelles sont les recommandations qui devraient accompagner cette stratégie ?

L’Etat de siège est une mesure salutaire que je salue et soutiens. Pour réussir, l’Etat doit donner tous les moyens financiers et logistiques à nos forces de l’ordre pour les motiver à faire leur boulot. Les rémunérations doivent être payées régulièrement. Les équipes sur le terrain doivent être équipées adéquatement. Il faut suffisamment des militaires et policiers sur le terrain. Les missions assignées aux troupes doivent être claires. L a discipline doit être de mise et les récalcitrants doivent être punies de façon exemplaire.

Il faut aussi que la population congolaise dans son ensemble soutienne les efforts des hommes et femmes en uniformes qui se battent sur le terrain pour nous. Nous devons collectivement être reconnaissants à leurs sacrifices sur le terrain.

 HM : Qu’attendez-vous du gouvernement de l’Union sacrée ?

 De l’union sacrée, j’attends la pacification du pays, la mise en œuvre du programme du gouvernement qui a été adopté par l’assemblée nationale, l’amélioration des conditions de vie de la population et l’amorce d’un processus de développement durable de la RDC.

HM : Candidat mal heureux aux élections de dé cembre 2018, ave c le recul quel les s ont les raisons d’après vous pour les quel les la grande majorité des congolais ne vous ont p as donné leurs voix ?

Je ne suis pas un candidat malheureux. Je suis très heureux d’avoir participé aux élections présidentielles de mon pays. Même si je n’ai pas été élu car n’ayant pas investi suffisamment de temps avant les élections pour me faire connaître et faire connaissance de ma vision au peuple congolais, je pense que je suis mieux connu aujourd’ hui qu’au moment des élections. Les congolais m’ont découvert après les élections. Le meilleur est encore devant nous.

HM : 2023, année électorale ; comptez-vous soutenir le chef de l’Etat Felix Tshisekedi ou seriez-vous candidat Président de la République ?

Je suis membre de l’Union Sacrée de la Nation mise en place par le Président de la République. Bien que ce soit trop tôt de se prononcer pour 2023, il est évident que tous les membres de l’Union Sacrée devront soutenir le Candidat qui sera désigné par elle.

Propos recueillis par Olyncia MUHONG KASHEMA 

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