De son nom scientifique « zingiber officinale», le gingembre est connu en Asie du Sud-Est d’où il tire son origine depuis plus de 3 000 ans avant notre ère. L’intérêt culinaire et médical à son égard l’a conduit à se répandre en Inde, puis gagner le bassin méditerranéen, plus précisément au 1er siècle. Les Espagnols, lors de la conquête des Amériques y développent sa culture, celle-ci exigeant en effet un climat tropical. Depuis, le gingembre est présent dans le monde entier, cultivé ou commercialisé. Au Congo, il porte la dénomination de « tangawisi ».
Propriétés et bienfaits
Cette utilisation généralisée du gingembre se comprend aisément au Vu de l’énumération de son riche apport pour la santé. Il dispose de ce fait d’une position de choix dans la cuisine et la pharmacopée naturelle.
En effet, cette racine est abondamment pourvue en minéraux aussi divers que le calcium, le fer, le magnésium, le manganèse, le phosphore et le sodium, et contient de la vitamine B1, B2, B3 et C.
Bien que de prime abord réputé de tout temps pour ses propriétés aphrodisiaques, le gingembre en compte en réalité bien d’autres telles les propriétés antibactériennes, antivirales, antinflammatoires, antiémétiques, antioxydants, antiallergiques ou antipyrétiques. A ses multiples propriétés, se rattachent tout autant de nombreuses vertus thérapeutiques dont les bienfaits s’apprécient dans plusieurs parties du corps. Ainsi, le gingembre :
• guérit le rhume, les maux de gorge comme l’angine ou la toux
• assagit en cas d’asthme
• calme les migraines
• stimule le système immunitaire notamment contre les infections des gencives
• réchauffe l’organisme et à ce titre est recommandé pour bien affronter les saisons fraîches ou froides et agit contre la fièvre et les états grippaux;
• lutte contre la fatigue et les douleurs musculaires tout en réduisant les douleurs liées à l’arthrose;
• donne de l’appétit et en même temps évite la prise de poids car il prolonge la satiété entre les repas;
• règle les problèmes digestifs comme la diarrhée, notamment celle venant d’une contamination alimentaire comme il facilite le transit et stoppe les nausées et les vomissements, entre autres chez la femme enceinte ou encore les nausées consécutives à la chimiothérapie ou au mal des transports;
• apaise les douleurs menstruelles;
Précautions à prendre
d’usage sont à prendre pour sa consommation. Il renferme en effet également des propriétés anticoagulants et par conséquent, il est vivement contre-indiqué d’en absorber avant une intervention chirurgicale pour éviter tout désagrément.
De même, en cas de tout traitement médical, il convient de requérir l’avis préalable du médecin pour s’abstenir de tout effet indésirable dû à des interactions médicamenteuses.
Plus généralement, le gingembre ne doit pas être consommé à jeun risque de donner lieu à des palpitations, à des vertiges, à des maux d’estomac ou d’autres malaises. Le respect du dosage doit aussi être de rigueur avec une prise de 3 à 4 g d’extrait par jour et de 1g pour les femmes enceintes. Il est aussi déconseillé aux enfants de moins de 2ans.
A cause de son goût piquant fortement prononcé, son usage doit se faire avec modération même si cette sensation ne dure pas. A moins d’avoir la capacité à la supporter, ce que certaines personnes trouvent même palpitant !
Préparation et consommation du gingembre
Denrée à usage multiples, le gingembre peut faire l’objet de préparation variée selon la consommation qui en est attendue. Le type de préparation détermine également les bienfaits escomptés.
Consommé généralement frais, il n’est pas apprêté de manière spéciale : ici, il doit être bien nettoyé puis épluché à l’aide d’une cuillère afin de retirer sa peau fine. Par après, il faut le râper ou bien le couper en fines tranches ou en petits morceaux.
Une autre préparation consiste à le sécher au soleil puis le moudre. Il est à noter que le gingembre moulu est jusqu’à 10 fois plus riche en composés biologiques actifs que le gingembre frais.
Ainsi, traditionnellement attachée à la cuisine asiatique, le gingembre marque de plus en plus sa présence dans la cuisine congolaise dont elle peut occuper l’espace au quotidien et à tous les repas, du petit déjeuner au souper et même, pour des raisons de saveurs ou de santé, dans ce cas en complément alimentaire ou en produit phytothérapeutique. A toutes ces circonstances, son dosage doit demeurer subtil pour ne pas dénaturer le plat à savourer, en raison du puissant goût de cet ingrédient.
Au repas du matin, le gingembre peut être infusé râpé ou saupoudré dans du thé ou de la tisane. Mélangé avec du miel et le citron, le breuvage est encore plus apprécié surtout lorsqu’il fait froid. Il est aussi recommandé pour la digestion.
Au dîner comme au souper, il se retrouve dans les plats cuisinés comme épice pour leur assaisonnement. Il est pilé pour s’associer à d’autres ingrédients de la sauce, du pondu, du poisson grillé ou frit… Encore pilé, il relève du goût du piment. Egalement, une salade avec une vinaigrette contenant du gingembre est du meilleur effet.
Des pâtisseries dans lesquelles est glissé du gingembre sont produites de plus belle. Il en va de même des chips au gingembre, confits dans du miel et du sucre à sucer ou à mâcher dont la vente dans des petits emballages va croissante, pour soigner les maux de gorge ou les hémorroïdes.
La consommation en boisson n’est pas non plus en reste qu’il s’agisse du gingembre moulu dilué dans de l’eau chaude, du sirop de gingembre, en soda, en liqueur ou encore en jus comme apéro obtenu dans un extracteur, ou encore de la boisson énergétique, de la bière labellisée Ginger en anglais.
Une autre forme de son utilisation qui n’est pas non plus à négliger car elle semble assez courante est celle de la purge aussi bien dans l’anus que son application dans la partie intime féminine.
Mais quelle que soit sa prise, la répétition du conseil n’est pas à chaque fois de trop : toujours le consommer avec modération !
Olyncia KASHEMA