Rose Mutombo Kiese, la gardienne de l’Etat de droit
Depuis son avènement à la tête du Ministère de la Justice, Rose Mutombo Kiese a fait de la vision du chef de l’Etat son cheval de bataille. Humanisation des prisons, régularités des dossiers des prévenus et détenus, lutte contre la corruption, bref, l’instauration d’un État de droits. Portrait !
Devenue une des figures principales dans la défense et promotion des droits des femmes à la veille de sa nomination, Rose Mutombo Kiese passe désormais pour la gardienne de l’Etat de droit prôné par le président de la République, Félix Tshisekedi.
Récemment, la Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, a débarqué par surprise au parquet de Grande instance de Kinshasa-Kalamu pour contrôler l’administration judiciaire. Elle a vérifié minutieusement les dossiers des détenus de Makala et a constaté une disparité avec ceux se trouvant entre les mains de magistrats de ce parquet. « Il y a des condamnés qui sont en prison sans connaître leur sort pendant que les magistrats ont pris ces affaires en délibéré », fustige la Ministre de la Justice. Sans atermoiement, elle a promis des sanctions aux Magistrats qui ne font pas respecter les lois et règlements relatifs à l’organisation judiciaire en République Démocratique du Congo.
Licenciée en droit, magistrate de carrière et Avocat général près le Parquet Général près le Conseil d’Etat, la Ministre connaissait déjà les méandres de l’administration judiciaire. Et elle est décidée à corriger le dysfonctionnement afin que les magistrats puissent mieux travailler et refléter l’Etat de droit. Toujours soucieuse de voir le droit respecté, Rose Mutombo avait personnellement l’habitude d’assisté à certaines audiences liées au procès en flagrance du meurtre d’Olivier Mpunga, le jeune homme d’une trentaine d’années, torturé et mort en garde à vue à la Direction générale des renseignements et services spéciaux (DGRSP) où il était détenu pour le vol d’un véhicule.
Combattante pour les droits de la femme
Sa nomination en tant que Ministre d’Etat en charge de la Justice et Garde des Sceaux est aussi le couronnement d’un travail abattu pour la représentativité de la gente féminine. Présidente nationale de la plateforme Cadre Permanent de Concertation de la Femme Congolaise « CAFCO » regroupant les femmes de la majorité au pouvoir, celles de l’opposition et de la société civile, cette structure avait tenu un sit-in le 2 avril 2021 dont elle était même l’une des organisatrices. Très engagée au sein de la société civile jusqu’à la veille de sa nomination au gouvernement, Rose Mutombo a lutté notamment pour la représentativité des femmes au sein des institutions.
Qui est Rose Mutombo Kiese ?
Membre du Barreau international de la Cour Pénale Internationale (CPI), Rose Mutombo était également le Point focal national en République démocratique du Congo de l’Association Internationale des Femmes Magistrats. Mais aussi point focal du Global Network Peacebuilders. A divers moments de l’histoire de la RDC, elle a mis un point d’honneur dans son expertise d’appui aux femmes dans l’élaboration des cahiers des charges lors des négociations de paix à la Conférence internationale sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement dans les Grands Lacs, aux assises de Gaborone, de Nairobi, de Sun City en Afrique du Sud, et récemment encore lors des négociations entre les acteurs politiques congolais fin 2016. Elle a formalisé les argumentaires nécessaires pour renforcer la convergence des vues des femmes aux assises de la cité de l’OUA sous la facilitation de l’ancien Premier Ministre togolais, Edem Kodjo et sous les bons offices de la Conférence Episcopale nationale du Congo (CENCO).
Aujourd’hui à la tête du Ministère de la Justice, Rose Mutombo reste rigoureuse quant au respect du droit par ceux qui sont censés le dire. « Ils n’ont plus droit à l’erreur. Leur situation salariale a été améliorée depuis le mois de juillet dernier », a-t-elle déclaré au sujet des magistrats lors de sa descente à Kalamu.