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Administration publique : Jean-Pierre Lihau suspend les rémunérations de 17500 agents fictifs

Au cours de l’émission Le débat diffusée, mardi 24 mai 2022, sur Top Congo FM avec comme thème « spéciale Administration publique », le Vice-premier ministre et ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, a expliqué les avancées réalisées en termes de gestion des ressources humaines au sein de son secteur.

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Maitrise des effectifs, augmentation de l’enveloppe salariale des agents et fonctionnaires de l’Etat, voilà, entre autres, des questions auxquelles le patron de l’Administration publique a répondu. Le vice-premier ministre a retracé son action depuis son arrivée à la tête de ce portefeuille. « J’ai suspendu 17500 rémunérations des agents irréguliers, notamment les cumulards. Mais, je leur ai donné 3 mois pour soumettre des recours à une commission mise en place. Je réhabilite tous ceux qui ont tous les éléments justifiant qu’ils sont en ordre, et ceux qui ne sont pas en ordre sont directement écartés« , a-t-il fait savoir, répondant notamment sur le bilan de son action au sein du gouvernement Sama Lukonde, une année après.

Le secteur de la Fonction publique est en chantier de manière générale depuis plusieurs années en République démocratique du Congo. Face à l’effectif pléthorique constaté au sein de l’administration publique et le diagnostic y relatif, Jean-Pierre Lihau a proposé une thérapie de choc. Pour lui, le mal est beaucoup plus profond qu’on ne le croit. Et face à cela, il ne fallait pas faire du bricolage.

« Aujourd’hui avec le système que nous avons mis en place et certifié, au niveau des services centraux, on a seulement identifié 113 mille agents. Il y a potentiellement plus de 300 mille agents fictifs, mais les données certifient 1013700 agents en lieu et place de 450 mille, comme c’était prétendu au départ », a relevé le ministre.

Il a fait observer qu’il a potentiellement plus de 300 mille agents fictifs dans les services centraux de la fonction publique. « Il n’y a que 113 mille agents et tous ne sont pas encore certifiés. C’est trop grave. On verra ce que ça va donner dans la suite de l’identification biométrique. Et cela nous donnera le chiffre précis avant de migrer vers le fichier », a-t-il ajouté.

Il promet non seulement de radier les fraudeurs qui seront attrapés dans les opérations de contrôle mais aussi les déférer devant la justice. Une pléthore qui a poussé le ministre de tutelle à dénoncer « l’irrationalité » dans le recrutement des agents et fonctionnaires de l’Etat.

Il a par ailleurs a refusé d’octroyer les numéros matricules sans un contrôle préalable sur les postes vacants au sein de l’administration. En effet, le recrutement dans l’administration publique doit désormais s’opérer en tenant compte des besoins réels.

Pour y parvenir, le VPM Lihau entend réaliser un travail millimétré de contrôle, d’identification et l’élaboration du fichier de référence de l’Administration publique de manière complète. Le vice-premier ministre a également constaté trop de disparité, trop d’injustice en matière de primes dans l’administration publique. Il a sollicité du président de la République la tenue d’un forum destiné à réformer la politique salariale en République démocratique du Congo afin de permettre au pays de se doter d’une nouvelle politique salariale porteuse d’équité et de justice de manière générale, y compris dans les entreprises privées et celles membres de l’ANEP (Association nationale des Entreprises de l’Administration publique). Il sera question d’opérer un réajustement et d’instaurer un matelas de primes pour tous les agents.

En outre, Jean-Pierre Lihau est surpris par le fait qu’en RDC, il y a des fonctionnaires touchant jusqu’à 20 millions de francs. Il y a trop de disparités qu’il convient de casser, selon lui. Il a aussi indiqué que le fonctionnaire congolais, de manière générale, hors mis ceux qui s’illustrent par des avantages difficilement explicables, mérite mieux que le sort lui réservé depuis des décennies. Il épingle ce fonctionnaire modèle, assidu et lié à son poste d’attache.

Il révèle qu’environ 140 millions de dollars sont engloutis dans les services du budget annexe, doutant même de l’existence réelle de ces services. Beaucoup de services fictifs, les vrais, qui existent réellement, doivent passer à un contrôle, estime-t-il.

Face aux avancées notamment dans l’augmentation des salaires, Jean-Pierre Lihau appelle à saluer « ce pas » franchi par le gouvernement.       

Raymond Okeseleke  

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