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GABRIEL TSHITENDE, SA LUTTE POUR LA CLASSE MOYENNE

Il porte désormais le combat du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, sur la création des millionnaires congolais mais surtout en ce qui concerne l’émergence d’une classe moyenne en République démocratique du Congo. Gabriel Tshitende – la quarantaine révolue – rassemble depuis plus d’une année des entrepreneurs œuvrant dans entrepreneurs œuvrant dans la sous-traitance. Portrait

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Téléphone toujours en main véritable outil de management, Gabriel Tshitende s’active depuis plus d’une année à réunir des entrepreneurs congolais travaillant dans le secteur de la sous-traitance. Pour y parvenir, il est à la tête d’une structure privée qui monte en flèche dans l’opinion : le Club National des Sous-traitants (CNS). Son vœu ? Voir se matérialiser la vision du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, qui prône l’émergence de la classe moyenne congolaise.


Gabriel Tshitende sait que la tâche peut être difficile au regard du contexte économique du pays, mais pas impossible. D’ailleurs, il n’hésite pas de rappeler à qui veut l’entendre que cette classe moyenne existait déjà et qu’il faut simplement la recréer. « La classe moyenne avait existé pendant les années 1970-1990. Après différentes crises liées à la politique, la situation socio-éco- nomique du Congo a changé et cette classe a disparu. », se remémore-t-il.

Pour ressusciter cette classe intermédiaire qui peut assurer la prospérité à un grand nombre des Congolais, Gabriel Tshitende rassemble tout le monde : décideurs politiques, structures étatiques, mais aussi entrepreneurs locaux. Il fait impliquer le gouvernement congolais à travers le ministère de l’Entrepreneuriat, Petites et Moyennes Entreprises (PME) dirigé par le ministre d’Etat Eustache Muhanzi Mubembe. Il a également frappé à la porte de l’Autorité de Régulation de Sous-traitance dans le Secteur Privé (ARSP). Pour Tshitende, cette structure étatique doit veiller à l’application stricte des dispositions de la loi 017/001 du 08 février 2017 fixant les règles applicables à la sous-traitance dans le secteur privé.

A côté de la quête du respect de cette loi par des entreprises donneuses d’ordre, Gabriel Tshitende a bien conscience d’une chose : le prétexte de manque d’expérience et de financement des sous-traitants congolais pousse ces sociétés à se tourner vers l’étranger. Pour couper l’herbe sous le pied de ces multinationales, l’homme multiplie des stratégies. « Nous formons des jeunes en fonction des besoins qui se présentent dans les différents contrats », a-t-il affirmé. Mais Gabriel Tshitende travaille aussi pour une culture bancaire des sous-traitants congolais ainsi que la mise sur pied d’un fonds de démarrage des projets pour favoriser les sous-traitants dans l’obtention des contrats sans peine. Devant une telle vision, son Club National des Sous-trai- tants enregistre énormément d’adhérents. Alors qu’il n’a été lancé officiellement qu’en octobre 2022 (existant depuis juin 2021), ce club compte déjà près de 850 membres repré- sentants tous les secteurs de la sous-traitance.

Ingénieur électricien diplômé en 1999 de l’Institut Supérieur des Techniques Appliquées (ISTA), cet ancien « Mushetuman » excelle depuis des dizaines d’années dans des projets de maintenance d’électricité, d’instrumentation et d’automatisation d’instruments.

Grâce à son profil technique, Gabriel Tshitende a récemment, à travers le CNS, formé 85 jeunes en câblage et chaudronnerie dans la province du Lualaba. Un coin du pays où des miniers ont énormément besoin de la fourniture en énergie électrique pour faire tourner l’industrie minière.

Des efforts qui paient…

Arriver à mobiliser tous les entrepreneurs, si pas la majorité d’entre eux, Gabriel Tshitende mise aussi sur la sensibilisation. Il n’hésite pas à participer à tous les fora où se discutent des sujets sur la sous-traitance ou des PME d’une manière générale. Lors de la sortie officielle du Club National des Sous-traitants, le directeur général de l’ARSP, Ahmed Kalej Nkanj, a reconnu ses actions. Pour lui, tous les efforts entrepris, jusque-là, dans la sensibilisation n’ont pas été vains.

Le pourcentage d’accès aux marchés par des sous-traitants congolais a sensiblement augmenté, a indiqué Ahmed Kalej. Mais surtout, fait-il remarquer, il y a une certaine appropriation par les Congolais d’une loi dont ils sont des bénéficiaires finaux. « C’est ici le lieu de féliciter les sous-traitants qui ont eu l’idée de se regrouper au sein du Club national des sous-traitants et d’y défendre leurs intérêts. Cette initiative est à encourager et je tiens à vous assurer du soutien de l’ARSP d’autant plus que l’objectif poursuivi par ce club contribuera à la réalisation de ses missions. », a-t-il déclaré.

Patron d’Elephant Trade…

Gabriel Tshitende est aussi cet ancien élève de l’Institut Technique Industriel de N’Djili qui a bien progressé dans le domaine de la sous-traitance en RDC. Présider aux destinées de ses collègues du secteur ne relève pas de la génération spontanée. Car, lui-même est patron d’une sous-traitance bien implantée dans le grand Katanga, particulièrement à Kolwezi, chef-lieu du Lualaba, où se trouve le siège de son entreprise, Elephant Trade.



Cette firme est une sous-traitance qui fournit un support professionnel dans le domaine électrique, de l’instrumentation et de l’automation. Outre son apport technique, Elephant Trade procure également la main d’œuvre locale et étrangère dans l’appui aux projets. Ses clients potentiels sont Kamoto Copper Company et Mutanda Mining du géant suisse Glencore. A ceux-ci s’ajoutent Tenke Fungurume Mining (TFM) et Metalkol (ERG Africa), des multinationales qui œuvrent dans le secteur minier.


Avec son cursus, Tshitende compte mener ce combat d’accès des sous-traitants aux marchés. Une fois que ces entreprises pourront prospérer dans les divers secteurs éco- nomiques, cela déboucherait, in fine, sur la création d’une classe moyenne tenue par des PME congolaises à même d’engendrer des millionnaires congolais.
C’est tout le sens de sa lutte !

Dido NSAPU

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