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PROCESSUS ÉLECTORAL LES RECORDS DE KADIMA

En dépit de certaines irrégularités liées notamment à la logistique, la République démocratique du Congo pourrait avoir vécu l’un de ses cycles électoraux les plus exceptionnels de son histoire récente. Avec un peu de recul, des Congolais pourront bien se rendre compte qu’il s’agit d’un processus électoral de tous les records. Décryptage.

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Malgré de sérieux problèmes survenus le jour du vote notamment liés au déploiement tardif de la logistique électorale, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a abattu un travail dans la transparence. Dès le 20 décembre, certains candidats de l’opposition évoquaient déjà un chaos électoral – également une bonne partie de la presse internationale. Mais l’émotion liée notamment à un vote tardif a – petit à petit – laissé la place à des mots équilibrés.

Après le 20 décembre, le journal belge, Le Soir, commençait déjà à reconnaitre que « malgré de sérieux retards à l’allumage, les opérations de vote se sont, à Kinshasa, déroulées sans trop d’encombres. » Il en était ainsi dans l’ensemble du pays, excepté certains coins où le vote a dû être prolongé pour diverses raisons. « C’est faux de dire qu’il y eu du chaos.

Il y a eu de la lenteur, c’est vrai, c’est normal, c’est une entreprise difficile dans un pays énorme où il faut déplacer les matériels (…). Le problème logistique n’est pas une surprise. Les électeurs ont été patients pour voter. Il n’y a rien à redire sur le processus de vote. Ce que j’ai vu à Kinshasa, c’était très bien», avait déclaré la journaliste Colette Braeckman.

Une élection exceptionnelle

A y regarder de près, ce processus s’est distingué de tous ceux intervenus auparavant. Le président de la CENI, Denis Kadima Kazadi ne s’est pas privé de le mentionner dans son discours précédant la publication des résultats provisoires de la présidentielle le 31 décembre dernier, à Kinshasa. « Les élections du 20 décembre ont été de tous les records : organisation de 4 scrutins simultanés ; 44 millions d’électeurs enrôlés en quatre mois ; 101.000 candidats à tous les niveaux qui ont battu campagne dans un climat apaisé ; tenue des élections dans 5 autres pays en phase pilote : Afrique du Sud, Belgique, Canada, Etats-Unis, France », a-t-il souligné. Au-delà de ces records, un autre point important est à retenir : ces élections ont été ordonnancées dans le délai constitutionnel.

« Évidemment, cela n’a pas été sans mal, mais nous avons été tenaces ; nombreux ont été ceux qui ne croyaient pas que nous relèverions le défi d’un scrutin tenu à bonne date, dans les délais constitutionnels et conformément aux objectifs inscrits dans notre plan stratégique adopté en janvier 2022, soit seulement 3 mois après l’installation de l’équipe dirigeante de la CENI. », a rappelé Denis Kadima.

Ces élections ont été également les plus inclusives possibles. Même le candidat président de la République, Moïse Katumbi, l’avait reconnu après la validation de sa candidature par la CENI puis sa confirmation par la Cour constitutionnelle. Aucun candidat possédant un dossier complet n’a été privé ni de la présidentielle, ni des législatives nationales et provinciales encore moins de l’élection des conseillers municipaux.

Une rigueur systématique

L’autre fait inédit du déroulement du dépouillement est celui de la suspension des suf frages de 82 candidats fraudeurs, sous réserve d’autres suspicions. Une première pour le processus électoral au sujet duquel des Congolais se plaignaient toujours de se voir imposés des députés nommés à la place de ceux qu’ils élisaient dans les urnes.

La CENI de Denis Kadima a inscrit un autre record, à savoir celui de la formule régulièrement exigée de la publication des résultats par bureau de vote. « Notre Centre BOSOLO, en français « Vérité », a été une grande première en RDC et en Afrique francophone.

Ce centre des opérations et des résultats a pour unique rôle d’assurer la ‘‘Vérité des Urnes’’ », a souligné le président de la CENI. D’ailleurs, ces résultats affichés de façon électronique au centre « Bosolo » sont publiés sur le site de la CENI où quiconque peut vérifier les résultats bureau de vote par bureau de vote. Ce qui permet à chaque Congolais ou témoin de ces scrutins de vérifier les résultats et de faire ou refaire des calculs pour authentifier les suffrages accordés à chaque candidat.

Bien qu’il y ait poursuite du processus électoral avec notamment les sénatoriales et l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs de province, la CENI s’est acquittée des scrutins les plus mouvementés, ceux du président de la République, des députés nationaux et provinciaux. « Sans avoir la prétention de m’ériger en donneur de leçons, j’aimerais rappeler que le succès d’une consultation électorale dépend non seulement du rôle de la CENI, mais de l’implication effective de toutes les parties prenantes.

La CENI a, quant à elle, joué son rôle en mettant tout en œuvre pour faire de ces élections une compétition et un libre choix entre formations politiques, et non pas un affrontement entre individus. », a noté Denis Kadima. Tirant les leçons des cycles précédents, la CENI a voulu des élections inclusives pour les candidats, et surtout pour les électeurs.

Ce qui a poussé son patron à déplorer l’impossibilité pour des Congolais de Masisi, Rutshuru et Kwamouth de participer aux différents votes. « Nous leur promettons que nous sommes déjà prêts à les enrôler et à organiser le scrutin dans leurs entités et n’attendons plus que la restauration de la paix pour nous y déployer », a-t-il lancé.

D’ailleurs, la CENI a fixé les élections législatives nationales et provinciales dans ces territoires à problème. Malgré les multiples irrégularités décriées, les missions d’observation de la SADC, de l’Union Africaine et de la CEEAC ont rapporté que ces élections se sont déroulées dans une atmosphère calme et avec un grand engouement des électeurs.

Heshima

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