Sur les 51 prévenus jugés, le tribunal militaire de Kinshasa a condamné à mort 37 personnes dans un verdict rendu le 13 septembre à la prison militaire de Ndolo. Parmi les condamnés figure le Belge Jean-Jacques Wondo. Leur défense a annoncé son intention de faire appel de cette décision.
Sur les 51 prévenus jugés, le tribunal militaire de Kinshasa a condamné à mort 37 personnes dans un verdict rendu le 13 septembre à la prison militaire de Ndolo. Parmi les condamnés figure le Belge Jean-Jacques Wondo. Leur défense a annoncé son intention de faire appel de cette décision.
« Le tribunal prononce la peine la plus forte : la peine de mort », a déclaré le major Freddy Ehume, président du tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe.
Jugés depuis près de quatre mois pour une tentative de « coup d’État déjoué » en mai 2024 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), trente-sept des cinquante-et-un prévenus ont été condamnés à la peine capitale. Ils ont été reconnus coupables d’association de malfaiteurs, d’attentat et de terrorisme. Parmi les condamnés figurent six étrangers, dont trois Américains. Les trois autres sont des Congolais naturalisés canadien, britannique et belge.
Pour le Congolais naturalisé belge Jean-Jacques Wondo, expert militaire et conseiller à l’Agence nationale de renseignements (ANR) au moment des faits, la justice lui reproche son implication dans cette tentative de « coup d’État déjoué ». Cet expert militaire était arrivé à Kinshasa en février dernier à la suite de la nomination d’un de ses proches à la tête de l’ANR, M. Daniel Lusadisu, évincé après ce coup d’État manqué. Jean-Jacques Wondo était son conseiller chargé de la réforme et de l’humanisation des services de renseignements congolais, une mission qui lui aurait valu de nombreux ennemis, selon ses proches. Ils justifient son arrestation par ce rôle de réformateur. « Intervenez, faites quelque chose, vous le connaissez, il est innocent », implore son épouse Nathalie Kayembe Wondo dans un message adressé au président Félix Tshisekedi.
Éventuel appel de Washington
Les États-Unis, qui ont suivi le procès de leurs ressortissants, ont déjà annoncé leur intention de faire appel du verdict. Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a déclaré vendredi lors d’un briefing que l’ambassade des États-Unis en République démocratique du Congo, présente au procès, « continuera à suivre la situation » et un éventuel appel de cette condamnation.
De manière générale, les avocats de la défense ont exprimé leur regret face aux lourdes peines prononcées contre leurs clients, estimant que la peine capitale est considérée comme abolie par la Constitution. Ils ont annoncé leur intention de faire appel. Selon la loi, la défense dispose de cinq jours après le prononcé du jugement pour interjeter appel.
Retour sur les faits
Dans la nuit du 18 au 19 mai, à Kinshasa, dans la commune de la Gombe, plusieurs dizaines d’hommes armés ont attaqué le domicile du Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie Vital Kamerhe, devenu depuis président de l’Assemblée nationale. Deux policiers chargés de sa garde avaient été tués lors des échanges de tirs entre les hommes de Christian Malanga et les membres de la garde rapprochée. Les assaillants ont ensuite investi le bâtiment historique du Palais de la Nation, bureau du président de la République. Les membres du commando s’y sont filmés brandissant le drapeau du Zaïre, ancien nom de la RDC sous Mobutu. Se pavanant dans la cour du palais tout en réalisant un live sur les réseaux sociaux, Christian Malanga et ses hommes déclaraient la fin du régime de l’actuel chef de l’État, Félix Tshisekedi. Plus tard, un assaut de l’armée a conduit à leur arrestation et à la mort du chef de bande, Christian Malanga, qui opérait avec son fils Marcel.
Heshima