La République Démocratique du Congo (RDC) organise depuis le 27 novembre son tout premier Championnat d’Afrique des Nations de Handball féminin. Lors de son premier match, le pays hôte a étrillé l’Ouganda (38-11) avec un effectif cosmopolite composé, notamment, de Françaises, de Congolaises de Brazzaville et de Kinshasa. Voici pourquoi…
La sélection congolaise féminine de handball suscite étonnement et émerveillement parmi les internautes en RDC. Certains Congolais, moins familiers avec cette discipline, découvrent une équipe composée de joueuses de différentes nationalités, principalement de France, qui forment l’équipe des Léopards. Parmi elles, on peut citer la Guadeloupéenne Jannela Blonbou, une Léoparde de 26 ans qui a également été internationale française. En club, elle évolue au poste d’arrière droite à l’OGC Nice Côte d’Azur Handball. Un renfort de taille pour les fauves congolais. Il y a aussi la Réunionnaise Mélissa Agathe, une joueuse française qui évolue au poste d’arrière gauche au CJF Fleury Loiret Handball. En mars dernier, elle se disait d’ailleurs fière d’avoir contribué à la qualification de la RDC en tant que vice-championne d’Afrique lors des Jeux africains d’Accra, au Ghana. « Fière de notre équipe, on a fait un beau parcours, on est arrivées en finale. Ce n’est jamais arrivé dans l’histoire de la RDC. Pas de regrets, et on est fières. On est des vice-championnes », déclarait-elle.
Miguel Esméralda, venue du Portugal, la Franco-camerounaise Audrey Murielle Nganmogne, qui évolue au poste de gardienne, ainsi que la Congolaise de Brazzaville Yvernellie Kouelamambou, forment, avec d’autres joueuses d’origine congolaise, l’ossature d’une équipe qui n’a jamais été aussi performante dans l’histoire du handball en RDC.
Un faux pas face aux Camerounaises
Même si elles ont trébuché face au Cameroun (23-25) le 28 novembre, lors de leur deuxième match du groupe A, ces dames suscitent l’enthousiasme dans les gradins du gymnase du stade des Martyrs de Kinshasa. Après cette défaite, les fauves doivent impérativement remporter leurs deux prochains matchs. Le samedi 30 novembre, elles affronteront les Tunisiennes, avant de jouer contre les Guinéennes le dimanche 1er décembre. Elles doivent absolument remporter ces deux matchs pour éviter d’espérer un miracle contre leur pire adversaire, l’Angola, l’éternel favori du tournoi, champion d’Afrique à quinze reprises.
Notion de nationalité en handball
Habitués aux règles du sport-roi, le football, de nombreux Congolais pensent à la notion de nationalité sportive appliquée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA). Pourtant, les règles sont différentes en handball. Il n’y a pas de nationalité sportive en handball ; seule la nationalité traditionnelle, liée au passeport, compte. Plusieurs joueurs et joueuses de handball ont changé de nationalité sportive après avoir évolué avec l’équipe nationale de leur pays d’origine. C’est le cas de la Française Jannela Blonbou, quatre fois sélectionnée en équipe de France. Elle a finalement décidé d’adopter la nationalité sportive congolaise pour évoluer avec les Léopards.
Le désespoir d’être sélectionnée en France
Depuis quelques années, la fuite des talents français vers l’Afrique prend de plus en plus d’ampleur. Ce phénomène est particulièrement observé chez les handballeuses. Profitant de la flexibilité de la législation sportive dans cette discipline, elles intègrent plusieurs sélections africaines. Elles jouent en Guinée, au Cameroun, au Sénégal, en RDC, au Congo Brazzaville, et dans bien d’autres pays. En France, le sélectionneur des Bleues, Sébastien Gardillou, avoue subir ces décisions de la part des handballeuses. « On est souvent placés devant le fait accompli », a-t-il déclaré à L’Équipe. Par ailleurs, cet entraîneur fait observer que ces joueuses estiment que leur carrière est courte et qu’elles doivent en profiter au maximum. « Je peux comprendre que certaines joueuses considèrent que leur carrière est courte, mais j’aimerais qu’elles soient plus patientes dans certains cas », a-t-il ajouté.
HESHIMA