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Entre promesses et défis, Félix Tshisekedi un mandat sous haute tension

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Le 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi accède à la présidence de la République démocratique du Congo (RDC), un tournant historique dans le pays marqué  par la première transition pacifique du pouvoir. Fils d’Étienne Tshisekedi, icône de l’opposition, il hérite d’un lourd fardeau, celui de succéder à un régime autoritaire après des décennies de dictature. Dès son arrivée, il se trouve confronté à une multitude de défis : corruption endémique, insécurité persistante et pauvreté généralisée. Entre les attentes populaires et les réalités du terrain, le président Tshisekedi navigue sur un chemin semé d’embûches.

Entre promesses et espoirs 

Lors de sa campagne électorale de 2018, Félix Tshisekedi annonce une vision ambitieuse pour la RDC : un avenir basé sur l’État de droit, une lutte acharnée contre la corruption et la restauration de la paix, en particulier dans l’est du pays où les violences des groupes armés font des ravages. Ces engagements trouvent un écho particulier dans une nation où plus de 70 % de la population survit avec moins de 1,90 dollar par jour, malgré des ressources minières parmi les plus riches du monde, notamment le cobalt.

À peine investi, Tshisekedi lance son programme des «100 jours», censé démontrer que des réformes rapides sont possibles. À Kinshasa, des projets d’infrastructure pour améliorer la circulation voient le jour, des écoles sont reconstruites à Goma, des forages d’eau potable sont annoncés à Kisangani, etc. Cependant, en 2020, un scandale éclate : Vital Kamerhe, son chef de cabinet, est accusé de détournement de 57 millions de dollars destinés à ces projets. Kamerhe est condamné à 20 ans de prison, un verdict historique qui jette une ombre sur la présidence de Tshisekedi.

Réélu en 2023, Félix Tshisekedi rallume l’espoir avec un nouveau programme de réformes ambitieuses. L’industrialisation des ressources minières, la réforme de l’armée pour pacifier l’Est, et un vaste plan d’électrification figurent en tête de ses priorités. À Lubumbashi, des usines de transformation du cuivre sont mises en place, et des offensives militaires dans le Kivu, notamment contre le Mouvement du 23 mars (M23), visent à restaurer la sécurité. 

Sur le plan économique, les résultats sont contrastés. En 2019, la RDC enregistre une inflation de 4,7 % et un chômage qui touche environ 30 % de la population active. Le pays, largement dépendant de ses exportations minières, peine à faire bénéficier sa population de ses richesses. Tshisekedi mise alors sur une relance économique par les investissements étrangers et une gestion plus rigoureuse des ressources naturelles. En 2019, le PIB connaît une croissance de 4,4 %, dopée par les exportations de minerais, mais la pandémie de COVID-19 en 2020 brise cet élan, avec une chute de 1,7 % du PIB.

Quant aux secteurs de la santé et de l’éducation, déjà fragiles, ils subissent des coupes sévères pendant la crise sanitaire. Cependant, l’une des mesures phares de son mandat reste l’instauration de la gratuité de l’enseignement primaire, un geste historique qui permet à des millions d’enfants d’accéder à l’éducation sans obstacles financiers. Cette réforme, bien que saluée, rencontre des défis logistiques et de financement. Parallèlement, la gratuité de la maternité a été mise en place, permettant aux femmes enceintes d’accoucher dans les hôpitaux publiques sans frais. Un progrès majeur pour lutter contre la mortalité maternelle. En 2023, toutefois, seulement 20 % des Congolais accèdent à des soins de santé décents, tandis que le taux d’alphabétisation stagne à 77 %, révélant des carences dans l’application de ces réformes. «Nous avons hérité d’un pays en ruines», déclare Tshisekedi en 2021, un constat qui marque le début de son second mandat. 

Centralisation du pouvoir : rupture ou continuité ?

Lorsque Félix Tshisekedi accède à la présidence, il hérite d’un État marqué par 18 ans de gouvernance autoritaire sous Joseph Kabila. Le pouvoir est alors largement centralisé à Kinshasa, reléguant presque les provinces à un rôle secondaire. Mais face à un Parlement et des gouvernorats contrôlés par le Front commun pour le Congo (FCC) de Kabila, le nouveau chef de l’État se heurte rapidement aux limites de sa marge de manœuvre. Il lui faudra attendre 2021 pour rompre cette cohabitation contraignante et créer l’Union sacrée de la nation, qui lui permet de prendre le contrôle du gouvernement, avec la nomination de Jean-Michel Sama Lukonde au poste de Premier ministre.

Cette prise en main, présentée comme une rupture, suscite pourtant des interrogations. Pour contourner un Parlement récalcitrant, Tshisekedi a recours à une série d’ordonnances, nomme des juges qualifiés proches du pouvoir par ses opposants à la Cour constitutionnelle et s’appuie sur les forces de sécurité. Dans son second mandat, entamé en 2024, cette ambiguïté persiste. Si des figures comme le général John Numbi ont été écartées sous la pression internationale en raison de nombreuses violations des droits de l’homme, d’autres loyalistes de l’ancien régime accusés des mêmes faits, demeurent dans l’appareil sécuritaire.

En 2024, Tshisekedi promet une gouvernance plus inclusive et un renforcement de la décentralisation, notamment à travers des transferts budgétaires aux provinces. Mais dans les faits, et les budgets alloués aux provinces, bien qu’en hausse, souffrent de graves dysfonctionnements, comme l’ont révélé plusieurs audits de l’Inspection générale des finances (IGF).

Dans l’Est du pays, la gestion des ressources sécuritaires reste un casse-tête. « Tshisekedi a démantelé l’emprise de Kabila, mais il reconstruit un pouvoir tout aussi centré sur lui-même », analyse Jason Stearns du Congo Research Group. De son côté, un député de l’opposition résume : « L’Union sacrée n’est qu’un nouvel outil pour dominer. » Entre volonté de centralisation et promesses de décentralisation, Félix Tshisekedi entretient un équilibre fragile. 

Les défis de la gouvernance

La corruption reste l’un des principaux freins à la gouvernance de Félix Tshisekedi, sapant les efforts de réforme à tous les niveaux de l’État. Dans l’administration publique, les détournements de fonds et les pratiques clientélistes empêchent la mise en œuvre des projets de développement. En 2023, un audit de l’IGF a révélé des détournements massifs dans des entreprises publiques comme la Gécamines et la Société Nationale d’Électricité (SNEL), où des milliards de francs congolais disparaissent chaque année sans que les coupables ne soient véritablement inquiétés. La corruption touche aussi les gouvernements provinciaux, où certains gouverneurs, détournent les budgets destinés aux infrastructures et aux services sociaux.

L’armée, censée défendre le territoire national, est elle aussi gangrenée par la corruption, avec des conséquences désastreuses sur la guerre à l’Est du pays. Des détournements de fonds destinés à la solde des soldats sont signalés. Ces pratiques minent le moral des troupes et expliquent en partie les retraits inexpliqués de l’armée congolaise face à l’ennemi, permettant au M23 de s’emparer de villes stratégiques, d’aéroports et de bases militaires sans grande résistance. Certains hauts gradés sont soupçonnés de collusion avec les forces étrangères et de complicité au sein de la chaîne de commandement, ce qui occasionne les revers sur le terrain.

À ces failles s’ajoute une trahison politique manifeste. Face à l’agression de la RDC par le Rwanda, la classe politique tant de l’opposition que de la majorité brille par son silence, un mutisme que Félix Tshisekedi lui-même a dénoncé lors de sa rencontre avec les cadres de l’Union Sacrée de la Nation le 22 février 2025. 

Pendant que l’armée se bat, des figures comme Joseph Kabila et Corneille Nangaa, pactisent avec Kigali et appellent ouvertement à une guerre contre leur propre pays. Ces actes de haute trahison révèlent une crise morale et patriotique profonde au sein de la classe dirigeante congolaise. La justice, qui devrait être un rempart contre ces dérives, est elle-même gangrenée par la corruption, avec des magistrats qui se laissent acheter pour blanchir des criminels économiques et entraver la lutte contre l’impunité. Autant de dérives qui empêchent Félix Tshisekedi d’appliquer pleinement sa vision pour une RDC forte, souveraine et bien gouvernée.

Situation sécuritaire : un défi persistant

Dans l’Est de la RDC, la paix semble toujours hors de portée. La situation sécuritaire, loin de s’apaiser, a connu une aggravation dramatique en ce début d’année 2025. Les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont aujourd’hui le théâtre d’une offensive de grande ampleur menée par le M23, un groupe rebelle appuyé par le Rwanda. Avec une audace inédite, les combattants de ce mouvement ont redessiné la carte du conflit congolais en s’emparant de plusieurs localités stratégiques. Fin janvier, Goma, chef-lieu du Nord-Kivu et poumon économique de l’est du pays, est tombée aux mains des rebelles après de violents affrontements. La ville, transformée en champ de ruines, a vu des milliers d’habitants fuir dans un climat de terreur. Quelques semaines plus tard, le 16 février, c’est au tour de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, de subir le même sort. Une progression alarmante qui marque une expansion territoriale sans précédent du M23 et de son bras politique, l’Alliance Fleuve Congo (AFC), dirigée par l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) Corneille Nangaa. 

Ce double revers militaire constitue un sévère camouflet pour le président Félix Tshisekedi, qui avait fait de la pacification de l’Est une priorité de son mandat. Selon les Nations Unies, plus de un million de personnes sont aujourd’hui déplacées dans cette région, et le bilan humain de la bataille de Goma s’élèverait à plus de 3 000 morts, un chiffre sous-estimé selon plusieurs sources humanitaires.

Le rôle du Rwanda dans cette escalade est au centre des tensions. Kigali soutient activement le M23, en fournissant près de 4 000 soldats et un arsenal militaire sophistiqué. Ces informations, confirmées par des rapports de l’ONU et des déclarations occidentales, viennent renforcer la défiance entre Kinshasa et Kigali. De son côté, Paul Kagame justifie cette ingérence par la nécessité de protéger les Tutsis congolais et de lutter contre les milices hutus, une rhétorique balayée par Tshisekedi qui dénonce une volonté manifeste de mainmise sur les richesses minières congolaises.

Lors d’une rencontre cruciale avec les membres de l’Union Sacrée, le 22 février à Kinshasa, Félix Tshisekedi a reconnu la gravité de la situation. «Nous avons perdu deux batailles, Goma et Bukavu, mais pas la guerre», a-t-il déclaré, tout en pointant du doigt des cas de «trahison» au sein de l’armée congolaise. Il a annoncé une refonte totale des Forces armées de la RDC (FARDC) et a exclu tout dialogue avec «les pantins du Rwanda». Reste à savoir si cette stratégie permettra d’inverser la tendance, alors que l’armée congolaise demeure affaiblie et que la crise humanitaire atteint des proportions alarmantes. Le spectre d’un embrasement régional plane plus que jamais sur l’Est congolais.

Relations tendues avec l’opposition

Depuis son accession à la magistrature suprême, Félix Tshisekedi a entretenu des relations complexes avec l’opposition congolaise, oscillant entre gestes d’ouverture et tensions croissantes. Dès le début de son mandat, le président a cherché à apaiser les frictions en libérant plusieurs prisonniers politiques, dont Franck Diongo, Diomi Ndongala et Firmin Yangambi, tout en facilitant le retour d’exilés, à l’image de Moïse Katumbi. Mais cette dynamique d’inclusion a rapidement cédé place à des tensions exacerbées par les échéances électorales.

Les élections générales de 2023 ont en effet cristallisé les divisions. Martin Fayulu et Moïse Katumbi, figures majeures de l’opposition, ont rejeté les résultats, dénonçant des irrégularités massives et un processus biaisé. Malgré ces contestations, la Cour constitutionnelle a validé la réélection de Tshisekedi, faute de preuves, mais aussi parce que les irrégularités dénoncées n’ont aucune influence déterminante sur les résultats de l’élection présidentielle, susceptibles de modifier l’ordre d’arrivée des candidats. Cette décision a accentué la défiance entre le pouvoir et ses opposants, alimentant un climat politique délétère. Parallèlement, plusieurs poursuites judiciaires contre des opposants ont renforcé le sentiment d’un durcissement du régime. L’arrestation et la condamnation de Jean-Marc Kabund, ancien président intérimaire de l’UDPS, en 2022, illustrent ce sentiment. Sa libération en février 2025, après une grâce présidentielle, a été perçue par certains comme un signe d’ouverture, mais par d’autres comme un geste purement stratégique.

Les tensions se sont encore aggravées avec l’arrestation de Seth Kikuni en septembre 2024. L’opposant a été interpellé par l’Agence nationale de renseignements (ANR) pour « incitation à la désobéissance civile » et « propagation de faux bruits » après ses déclarations incendiaires à Lubumbashi. Il avait notamment évoqué la possibilité pour les Katangais d’expulser les Kasaïens de leur province, ravivant ainsi des blessures historiques encore vives. Le souvenir du drame de 1992-1993, lorsqu’une violence sectaire avait défiguré la région du Katanga, est encore vivace : des milices katangaises avaient mené des « nettoyages ethniques » contre les Kasaïens, faisant plus de 5 000 victimes et forçant 100 000 personnes à fuir. Dans un pays de plus de 100 millions d’habitants, composé de plus de 250 ethnies, jouer avec ces questions tribales et ethniques peut avoir des conséquences dramatiques.  Son procès s’est conclu en novembre 2024 par une condamnation à un an de prison, une décision que ses partisans qualifient de règlement de comptes politique.

Un autre cas emblématique est celui de Mike Mukebayi, membre du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi. Arrêté en mai 2023 après des propos haineux à l’encontre de la communauté kasaïenne, il a été condamné à 30 mois de prison. Cette affaire a divisé l’opinion publique : si certains dénoncent une répression ciblée, d’autres estiment que les discours de haine ne peuvent être tolérés, même lorsqu’ils émanent d’opposants politiques.

Ces arrestations, bien que justifiées, sont perçues par une partie de l’opinion  comme un moyen de museler la dissidence. Dans un pays où l’histoire politique est marquée par des luttes de pouvoir brutales, chaque interpellation devient un symbole, alimentant un climat de suspicion et de polarisation. Cette situation fragilise davantage un paysage politique déjà profondément fragmenté, rendant encore plus incertaine la perspective d’un dialogue national apaisé.

Changement de Constitution : réforme nécessaire ou ambition cachée ?

La question d’une réforme constitutionnelle en RDC alimente les débats depuis plusieurs années, et le second mandat de Félix Tshisekedi ne fait qu’accentuer les interrogations. Officiellement, la Constitution de 2006 limite le président à deux mandats de cinq ans, fixant l’échéance de son pouvoir à 2028. Dès son premier quinquennat, Tshisekedi s’est posé en garant des principes démocratiques, rappelant à plusieurs reprises son attachement à la loi fondamentale. «Je suis un démocrate, je respecterai la loi», affirmait-il en 2022, dans un contexte où la méfiance envers les dirigeants cherchant à s’éterniser au pouvoir reste vive. 

Pourtant, dès 2023, des signaux contradictoires ont émergé. Le chef de l’État a évoqué la nécessité d’une révision constitutionnelle, officiellement pour «adapter les institutions aux réalités congolaises». L’objectif affiché ? Renforcer la décentralisation et améliorer la gouvernance locale adaptée aux réalités du pays. Mais ces déclarations, bien que formulées sous un prisme réformateur, rappellent les stratégies employées par d’autres dirigeants africains pour prolonger leur règne. En Guinée et en Côte d’Ivoire, Alpha Condé et Alassane Ouattara ont utilisé des modifications constitutionnelles pour briguer un troisième mandat, déclenchant des tensions et des violences.

En 2024, alors que Tshisekedi entame son second mandat, les spéculations prennent de l’ampleur. Lors d’un discours à Kinshasa en janvier, il évoque un «pacte national» pour moderniser les institutions face aux crises sécuritaires et économiques. Ses alliés de l’Union sacrée défendent l’idée d’une réforme pour «achever la reconstruction du pays», tandis que l’opposition dénonce une tentative déguisée de prolonger son pouvoir. 

«Il veut imiter Kabila, qui contrôlait tout depuis Kinshasa», accuse Martin Fayulu en février 2025. Moïse Katumbi, de son côté, parle d’une «manœuvre pour s’éterniser». La chute de Goma et Bukavu face aux rebelles du M23 en ce début d’année n’a fait qu’ajouter de l’incertitude à une situation déjà explosive.

Pour l’instant, aucune proposition officielle n’a été déposée, et Tshisekedi maintient son engagement à respecter les règles démocratiques. Mais dans un pays marqué par des décennies de promesses non tenues, chaque déclaration sur la Constitution est analysée comme un indice de ses intentions réelles. «S’il touche à la Constitution, ce sera la guerre», avertit un militant de Lamuka. De l’autre côté, un député de la majorité nuance : «Nous avons besoin d’un cadre institutionnel adapté aux réalités congolaises.» 

Des défis multiples et complexes

Le régime de Félix Tshisekedi se trouve actuellement dans une situation délicate, confronté à une série de défis qui pourraient, si rien n’est fait, menacer sa stabilité. L’offensive militaire des rebelles du M23, soutenus par des forces rwandaises, a plongé l’Est de la RDC dans une crise humanitaire préoccupante. La prise de Goma fin janvier, suivie de celle de Bukavu, a entraîné des pertes humaines importantes avec plus de milliers des morts et déplacé plus d’un million de personnes, ébranlant ainsi l’autorité de l’État dans cette région stratégique. 

Malgré un remaniement militaire annoncé le 6 janvier, l’efficacité des Forces armées de la RDC (FARDC) reste incertaine. Les investissements colossaux dans l’équipement des troupes ne semblent pas avoir suffi à endiguer les exactions et la désaffection croissante au sein de l’armée pour l’instant.

Sur le plan politique, l’opposition, portée par des figures influentes comme Martin Fayulu, Joseph Kabila et Moïse Katumbi, semble gagner en dynamisme, profitant des tensions actuelles pour critiquer le gouvernement. Cette montée en puissance de l’opposition intervient dans un contexte socio-économique tendu, où l’inflation avoisine les 12 %, le chômage reste élevé et la vie chère pèse lourdement sur les ménages. Ces difficultés économiques, couplées à une corruption persistante, risquent d’éroder davantage la confiance des citoyens envers les institutions.

Dans ce climat incertain, l’incapacité du régime à reprendre l’initiative face à l’avancée du M23, ainsi que les risques d’un affaiblissement supplémentaire de l’armée, pourraient, à terme, déstabiliser davantage le pays. Bien que la situation ne semble pas encore irréversible, la perspective de protestations massives et d’une crise politique plus profonde ne peut être écartée. Dans un pays marqué par des décennies d’instabilité, ces tensions rappellent la nécessité d’une gestion prudente et inclusive des défis actuels.

Un avenir en suspend

Félix Tshisekedi incarne aujourd’hui les espoirs d’une nation en quête de renouveau. Porté au pouvoir par une population désireuse de changement, le président congolais fait face à des défis colossaux qui pourraient bien déterminer l’avenir de son pays. Entre ses ambitions réformatrices et les réalités brutales d’un État fragilisé par des décennies de crises, son destin politique semble suspendu à des choix cruciaux. En 2023, le cardinal Fridolin Ambongo, figure influente de l’Église catholique, lançait un appel poignant : «Le Congo peut renaître, mais il faut du courage.» Un message qui résonne comme un avertissement et un encouragement à l’égard du chef de l’État.

Mais la question demeure : Félix Tshisekedi possède-t-il la détermination nécessaire pour surmonter les obstacles qui se dressent sur sa route ? Corruption endémique, instabilité sécuritaire dans l’est du pays, tensions politiques et attentes immenses de la population congolaise… Les défis sont multiples et complexes.

L’histoire retiendra si le président a su incarner ce courage évoqué par le cardinal Ambongo. Pour l’heure, l’avenir du Congo reste suspendu à des décisions délicates, dans un contexte où chaque choix politique pourrait peser lourd sur le destin de toute une nation.

Heshima

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