Le directeur général des Impôts, Barnabé Muakadi Muakadi, a défendu, le 23 septembre 2025, à New York (États-Unis), l’attractivité du climat fiscal de la République démocratique du Congo (RDC). Devant un parterre d’investisseurs américains, il a présenté la progression significative des recettes fiscales enregistrée depuis l’arrivée au pouvoir du président Félix-Antoine Tshisekedi.
Selon lui, la RDC connaît depuis quelques années une croissance soutenue des revenus fiscaux, dépassant souvent les prévisions budgétaires et traduisant une dynamique positive pour le financement public.
Lors de la conférence « Invest in RD Congo », organisée à New York, M. Muakadi a salué les avancées obtenues sous la gouvernance de Félix Tshisekedi, qu’il attribue à une politique de bonne gouvernance et de rigueur fiscale. « Depuis l’indépendance, un seul gouvernement a réalisé un tel niveau de recettes : celui de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Il est le premier chef de l’État à atteindre ce record en matière de mobilisation des revenus et d’incitations fiscales. Aujourd’hui, la RDC se positionne comme une destination incontournable pour les investissements en Afrique », a-t-il déclaré.
Une courbe ascendante des recettes fiscales depuis l’arrivée de Félix-Antoine Tshisekedi à la présidence a été présentée à l’occasion. Selon les chiffres communiqués par la Direction générale des Impôts (DGI), les recettes sont passées de 1,9 milliard de dollars, soit 7 % du taux de crédit en 2021 à 3,1 milliards en 2022, 5,7 milliards en 2023, 5,03 milliards en 2024 et 6,03 milliards en 2025. Cette progression, selon Barnabé Muakadi, résulte à la fois des réformes engagées par le gouvernement et du choix du chef de l’État de confier la DGI à un management rigoureux. « Le président Félix Tshisekedi, à qui je rends un vibrant hommage, est arrivé au pouvoir six mois avant ma nomination à la DGI. Cette ascension n’est pas un hasard. Elle repose sur un véritable changement : bonne gouvernance, transparence et surtout la volonté de placer l’homme qu’il faut à la place qu’il faut », a reconnu le directeur général des Impôts.
Des recettes intérieures en forte hausse en 2024
Selon les données du ministère des Finances, les recettes intérieures de la République démocratique du Congo ont atteint 25 188,6 milliards de francs congolais (CDF) en 2024, contre 19 818,1 milliards CDF l’année précédente. Cette progression représente une hausse de 27 % en monnaie locale et environ 19 % en dollars américains, une performance attribuée à la fois à une meilleure mobilisation fiscale et aux effets de change.
Le taux de réalisation par rapport aux prévisions budgétaires a atteint 103,2 %, dépassant les 24 407 milliards CDF initialement fixés. Une part importante de ces résultats provient de la Direction générale des impôts (DGI), dont la contribution s’est révélée déterminante dans l’atteinte de ces objectifs.
Malgré le contexte sécuritaire difficile, marqué par la guerre à l’Est du pays, le directeur général des Impôts, Barnabé Muakadi, se montre confiant quant à la poursuite de cette dynamique en 2025. « Nous avons emboîté ce pas en nous disant : d’abord l’intérêt général, puis l’intérêt particulier. Aujourd’hui, nous sommes passés de 1,9 milliard à 6 milliards, et bientôt, nous atteindrons 7 milliards », a-t-il déclaré, soulignant que la rigueur dans la gestion demeure la clé de cette performance.
Muakadi vante les atouts fiscaux de la RDC
À New York, le directeur général des Impôts, Barnabé Muakadi, a également mis en avant les réformes engagées ces dernières années pour rendre la République démocratique du Congo plus attractive aux yeux des investisseurs étrangers. Devant un parterre d’hommes d’affaires américains, il a présenté la structure du système fiscal congolais et les opportunités offertes par les nouvelles politiques de gestion des recettes.
Le patron de la DGI a notamment souligné les progrès réalisés dans la numérisation du système fiscal, qui repose désormais sur un modèle déclaratif et automatisé. « Le système fiscal congolais est déclaratif. Nous sommes actuellement en pleine réforme du télépaiement, qui permet de régler ses impôts depuis n’importe où. L’administration fiscale peut suivre chaque paiement en temps réel, sans agent fixe. Je peux voir tout ce qui entre dans le Trésor public. Le contribuable déclare et paie lui-même », a-t-il expliqué.
Poursuivant son exposé, Barnabé Muakadi a détaillé la structure du système fiscal congolais, rappelant la diversité des impôts appliqués aux particuliers et aux entreprises. « Nous avons, par exemple, l’impôt spécial sur la prime, les actions et les parts sociales, ainsi que d’autres recettes comme les amendes et la vente des imprimés. Il existe des impôts à la charge des personnes physiques et d’autres qui concernent les sociétés », a-t-il précisé, non sans humour.
Le directeur général a ensuite énuméré les principaux impôts en vigueur : l’impôt sur les revenus, l’impôt sur les rémunérations, l’impôt sur les revenus des salariés expatriés, l’impôt exceptionnel sur les rémunérations des personnels étrangers, l’impôt sur les bénéfices et profits, l’impôt proportionnel sur les prestations de services, l’impôt sur les revenus des capitaux mobiliers, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et l’impôt spécial sur les profits exceptionnels.
Selon lui, ces mécanismes fiscaux visent à garantir la transparence du système tout en offrant une prévisibilité favorable aux investisseurs étrangers.
« Les entreprises qui s’installent en RDC doivent s’attendre à certaines obligations fiscales, mais cela leur permet aussi de planifier efficacement leurs investissements », a-t-il ajouté, avant de souligner que le pays propose plusieurs incitations, telles que des exonérations et des taux d’imposition réduits, particulièrement avantageux pour les investisseurs américains et autres partenaires étrangers.
Invitation des investisseurs américains à miser sur la RDC
Poursuivant son intervention, Barnabé Muakadi a lancé un appel clair aux investisseurs américains : « Je vous invite à investir en République démocratique du Congo, car de nombreuses opportunités fiscales vous y attendent. Nous sommes ici pour vous en faciliter l’accès », a-t-il déclaré.
Le directeur général des impôts a notamment mis en avant l’impôt sur la rémunération des expatriés, présenté comme l’un des principaux leviers du dispositif fiscal congolais. « Cet impôt, bien qu’indirect, est supporté par l’entreprise. Il vise avant tout à encadrer le recours excessif à la main-d’œuvre étrangère, tout en offrant une certaine flexibilité aux sociétés désireuses d’investir dans le pays », a-t-il précisé.
Pour Barnabé Muakadi, l’objectif est clair : favoriser des partenariats économiques équilibrés entre la RDC et les États-Unis. « Il est essentiel de bâtir des relations économiques solides et mutuellement bénéfiques, dans un contexte mondial marqué par une concurrence accrue. Le potentiel entre les États-Unis et la RDC est immense », a-t-il souligné, avant de rappeler que le pays accorde déjà de nombreux avantages fiscaux aux investisseurs étrangers, qu’ils soient personnes physiques ou morales.
Pour Barnabé Muakadi, le système fiscal congolais se distingue aujourd’hui par sa simplicité, son efficacité et sa transparence. Entièrement déclaratif et auto-liquidatif, il repose sur un mécanisme numérique qui facilite le paiement et renforce la traçabilité des opérations. « Le contribuable remplit désormais sa déclaration en ligne auprès de la DGI — notamment pour les grandes et moyennes entreprises, puis effectue le paiement via les banques commerciales, qui reversent les fonds à la Banque centrale du Congo sous 24 heures », a expliqué le directeur général des impôts.
Grâce à la télédéclaration et au télépaiement, il est aujourd’hui possible de s’acquitter de ses obligations fiscales depuis son domicile. Cette modernisation, au cœur de la stratégie de la DGI, vise à faciliter la vie des contribuables tout en assurant un suivi rigoureux des recettes publiques.
Cette digitalisation séduit également de plus en plus d’investisseurs étrangers, notamment américains, attirés par la stabilité et la prévisibilité du cadre fiscal congolais. Revenant sur l’évolution des recettes, Barnabé Muakadi a rappelé le chemin parcouru : « De 2002 à 2020, les recettes restaient faibles. Mais depuis 2020, la progression est spectaculaire. Je lance un appel aux investisseurs : venez en RDC. Ce pays est un carrefour stratégique entouré de neuf nations et doté d’un sol exceptionnellement riche. Venez profiter de ce véritable miracle économique », a-t-il exhorté.
Le pays multiplie les incitations fiscales pour renforcer son attractivité économique. Selon le directeur général des Impôts, Barnabé Muakadi, les entreprises étrangères qui s’installent dans le pays bénéficient d’une réduction de 50 % du taux d’imposition pendant leurs dix premières années d’activité. « Au lieu de payer 25 % d’impôt, elles ne paieront que 12,5 %. Cet avantage fiscal est valable pour une décennie. Chers investisseurs, pensez à la République démocratique du Congo », a-t-il lancé, assurant que le pays figure désormais parmi les meilleures destinations d’affaires en Afrique.
Outre cet allègement fiscal, la DGI applique également un taux de TVA réduit de 16 % à 8 % pour les distributeurs de produits pétroliers, et une exonération totale sur certains produits de première nécessité pour une période de dix ans. Autant de mesures qui confirment la volonté du gouvernement congolais de stimuler l’investissement privé, notamment dans les zones économiques spéciales.
Ces efforts portent déjà leurs fruits. En 2024, la Direction générale des impôts (DGI) a mobilisé plus de 15 113 milliards de francs congolais, dépassant largement ses prévisions initiales fixées à 14 016 milliards CDF. Cette performance témoigne d’une amélioration notable de l’efficacité fiscale et du rôle central joué par la DGI dans le financement du budget national.
Heshima