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Mike « Nzita » Hammer, diplomate peu ordinaire

Nzita, ce patronyme commun est très populaire chez les ressortissants congolais de la Province du Kongo Central, autrefois Bas-Congo. Cependant, depuis 2018 ce nom s’accroche à une personnalité et non de moindre, il s’agit de Mike Hammer, Ambassadeur des Etats-Unis en République Démocratique du Congo. Cet américain, la cinquantaine révolue, père de trois enfants est en poste en RDC depuis 2018. Il a vécu au Honduras, en Colombie, au Venezuela et au Brésil, ce qui fait de lui un polyglotte linguistique pouvant manipuler en dehors de l’anglais, l’espagnol, le portugais, le français et l’islandais

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Celui que les congolais appellent affectueusement Nzita a été Ambassadeur des Etats-Unis au Chili avant de poser ses valises en RDC. Son parcours politique et diplomatique, il l’effectue dans les vestibules de la Maison-Blanche fréquentant les plus hautes sphères. Il a successivement été secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires publiques de mars 2012 à août 2013 ; sous secrétaire d’Etat principal ad intérim aux Affaires Publiques. 

Avant d’entrer aux affaires publiques, il a été assistant spécial du Président de la République, Directeur principal de la presse et des communications et porte-parole du Conseil de sécurité nationale de 2009-2011. De 1999 à 2000, il a été porte-parole adjoint au Conseil de Sécurité nationale et a occupé le poste de Directeur des Affaires andines entre 2000-2001. Un joli parcours qui fait de Mike Hammer un sacré diplomate avec une aisance communicationnelle déconcertante. Depuis sa nomination à la tête de l’Ambassade américaine en RDC, le pays de l’oncle Sam a développé une grande responsabilité sociétale où de nombreuses actions sociales sont posées dans les communautés en difficultés. L’implication de M. Hammer dans la sensibilisation contre la pandémie Covid-19 est une preuve irréfutable de sa grande adaptation à la communauté congolaise.

« L’implication de M. Hammer dans la sensibilisation contre la pandémie Covid-19 est une preuve irréfutable de sa grande adaptation à la communauté congolaise. » 

Mon ami Hammer !

Premier soutien international de Félix Tshisekedi. D’ailleurs, les avis convergent affirmant que c’est lui qui organise la tournée de Félix Tshisekedi aux Etats-Unis en mars 2019 où il rencontrera le Secrétaire d’Etat américain Mike Pompéo avant de visiter le cimetière national d’Arlington en Virginie. C’est là que Félix Tshisekedi recevra des honneurs militaires. Il n’est pas une seule action que ce dernier mène sans en trouver grande satisfaction de la part de son ami américain.

Lorsque Félix Tshisekedi reçoit les serments de trois juges de la Cour Constitutionnelle, au cours d’une cérémonie qu’a boudée le camp Front Commun pour le Congo de Joseph Kabila, Mike Hammer est quant à lui bien présent dans la salle des congrès du Palais du Peuple, un des rares diplomates accrédités en RDC présents à cette cérémonie.

Et comme il est connu féru des médias dont les réseaux sociaux, l’homme n’a pas hésité une seule seconde à se faire capturer par les photographes présents avant d’allumer la flamme, lui-même sur son antre préféré Twitter.

Quelques jours plus tôt, le diplomate américain avait effectué le voyage du Nord-Kivu afin d’aller émettre de vive voix son avis dans l’affaire Minembwe, cette bourgade qu’occupent les banyamulenge et que ces derniers souhaitent voir transformée en commune. Sur place, après son tête-à-tête d’une heure avec le Président congolais, le diplomate américain s’est prêté au jeu des questions-réponses avec la Presse. « Nzita » a affirmé qu’il est dans ses habitudes d’apporter son aide à des coins en difficultés. C’est ce qu’il est venu faire dans la Province du Nord-Kivu en étant à Bijombo et à Minembwe.

 «Je ne savais pas que ce que le Ministre d’Etat a fait sur place susciterait une controverse », a titillé, Mike Hammer.

Réparer le casting erroné !

Certains analystes pensent que Félix Tshisekedi Président de la RDC, n’était pas repris dans le script du projet des multinationales et autres bailleurs de fonds. 

C’est une erreur de casting qu’a favorisé Joseph Kabila Kabange. Pour la petite histoire, en 2013 Moïse Katumbi, ce métis qui dirige l’ancienne riche province du Katanga, très adulé par les Occidentaux, tombé depuis en disgrâce aux yeux de Kabila, parle de pénalty.

Les dés semblent jetés à ce sujet lorsqu’une affaire judiciaire surgit de nulle part et contraint Katumbi à l’exil, l’empêchant dans la foulée de postuler à la Présidentielle sans Kabila de décembre 2018. 

L’Opposition congolaise ne réussira pas à présenter une candidature unique, Vital Kamerhe soutenant Félix Tshisekedi contre l’autre opposant produit de Katumbi, Martin Fayulu et le dauphin de Kabila Ramazani Shadary. Finalement, Félix Tshisekedi sera élu Président de la RDC avec 7 millions de suffrages favorables.

 L’élection de Félix Tshisekedi a contenté les Occidentaux du fait de l’éviction de Joseph Kabila. Cependant, deux faits ne les rassurent pas : la coalition au pouvoir entre Tshisekedi vainqueur de la Présidentielle et Kabila, maître des autres Institutions grâce à sa large majorité aux législatives.

Le deuxième fait, c’est la présence de Félix Tshisekedi à la tête de ce richissime pays-continent.

 Il s’appelle Tshisekedi, un patronyme qui rappelle son père le Sphinx de Limete, Etienne Tshisekedi, décédé en février 2017, considéré comme le père de la démocratie, de l’opposition et de l’intransigeance. Cet homme qui avait définitivement rompu ses relations avec Mobutu n’a jamais coopérer ni avec les Kabila encore moins avec les occidentaux. Il réfléchit et respire intérêt général.

Des gênes politiques qui sont devenues celles de son fils, le cinquième président de la RDC.

Mis ensemble, ces deux éléments ne peuvent nullement être avantageux pour des personnes désireuses de la balkanisation du Congo ou encore de revoir les clauses de tous les contrats miniers. 

C’est à ce stade qu’entreraient en jeu Mike « Nzita »Hammer, devenu très proche du Président congolais, Tshisekedi le prenant presque par la main pour l’introduire dans les salons de grands lobbies du monde.

M.Hammer, l’Ambassadeur des USA dégustant une recette congolaise


En collaboration avec un groupe restreint de conseillers politiques de Félix Tshisekedi, l’homme propose des subterfuges qui mettent à mal le camp Kabila. Dont les nominations dans le haut commandement de l’Armée, dans la justice congolaise et l’appui de certaines idées comme les consultations présidentielles avec en ligne de mire la rupture de l’alliance Kabila-Tshisekedi.

 Mike Hammer est déterminé à séparer les deux alliés. Une tentative que d’autres analystes considèrent comme suicidaire politiquement, dans la mesure où Kabila serait le meilleur allié de Tshisekedi. Ceux-ci estiment que Kamerhe en prison, et Kabila fragilisé, Tshisekedi serait en mauvaise posture et laisserait libre champ à Katumbi, leur véritable attente.

Les occidentaux auraient misé énormément sur Moïse Katumbi avec les promesses de dividendes en retour. Ils ne seront pas satisfaits tant que ce dernier restera sur la touche, retardant ainsi l’avènement de leur manne tombant du ciel.

Trump exit, hello Biden !

En RDC, le camp Kabila par l’entremise du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) était le premier à féliciter le nouveau Président américain, Joe Biden pour son élection devant le républicain Donald Trump.

Entre Joseph Kabila et l’administration Trump ce n’était pas le grand amour, c’est d’ailleurs pour cela que les rapports ont toujours été tendus avec Hammer, le représentant de la Maison Blanche à Kinshasa.

Par la venue de Biden, plus d’une personne entrevoient le départ de Mike Nzita, le plus congolais des américains. A cet effet, le média Africa Intelligency a joué le devin en prédisant d’éventuels futurs problèmes entre Tshisekedi et Biden suite au départ de Mike Hammer qui aurait montré le chemin des lobbyistes américains au Président congolais afin que ce dernier ait des entrées à la Maison-Blanche. Des allégations que la Presse Présidentielle a rejetées en bloc dans une déclaration rappelant qu’entre les Etats-Unis et la RDC, les relations sont parfaites. Dans la foulée, la communication de Félix Tshisekedi a promis d’entretenir une relation d’égal à égal avec le Président américain élu.

 Pour sa part, Mike Hammer conserve quelques chances d’être maintenu à son poste à Kinshasa. Joe Biden élu, une vieille photo fuite sur la toile où le nouveau Président américain, Vice-Président de Barack Obama, à l’époque, pose en photo avec Nzita lors d’une visite à l’Ambassade des Etats-Unis dans un pays d’Amérique Latine. Dans quelques mois, Joe Biden prendra officiellement ses marques à la Maison-Blanche, sa politique étrangère sera connue et Mike Hammer connaîtra son sort.

 Heshima International

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